11. Le match

L’après-midi passe rapidement pour Breanne après avoir pris une douche avec Sade, chaque fille aidant à enlever le résidu huileux de la peau de l’autre. Un déjeuner léger dans le salon des employés suivi d’un plongeon dans le spa et de plusieurs longueurs dans la piscine occupent Breanne jusqu’à ce que les portes d’entrée s’ouvrent à seize heures.
Il y a beaucoup plus de filles présentes, en raison du week-end qui approche, et Breanne est inondée de baisers de bienvenue et de noms. Même le regard méprisant de Dana, la fille qui a refusé de passer après Breanne sur la piste de danse la nuit précédente, ne parvient pas à gâcher l’excitation ressentie par Breanne.
Mélanie n’est pas aussi ravie quand elle découvre que Breanne a accepté de participer à la lutte de la soirée, elle décoche à Sade un regard mauvais que la plus grande fille ignore avec un sourcil levé et un haussement d’épaules. Breanne passe quelques minutes à aider Mélanie à se coiffer et à se maquiller, car la fougueuse brune dansera et arpentera le sol du salon bien avant que Breanne et Sade ne reviennent pour être vendues aux enchères.
En enfilant la longue robe bleue, le col plongeant pour exposer les courbes mûres de ses seins encore légèrement rayés, Mélanie interroge Breanne :
« Es-tu totalement sûre, pour ça ? »
Breanne porte simplement une robe en soie du Verrou. Elle acquiesce :
« Je dois essayer au moins une fois. En plus, qu’est-ce qui peut arriver de pire ?
– Tu peux perdre tes deux premiers matchs et passer deux heures à être choquée, vibrée, serrée et exposée, dit Mélanie, l’air sombre.
– Je ne suis pas si mauvaise ! dit Breanne avec une fausse férocité. J’ai battu Sade une fois ! Et tu as dit qu’elle est la meilleure. »
Mélanie laisse échapper un grognement incrédule.
« Elle t’a laissé gagner, sans aucun doute. »
Le visage de Breanne s’assombrit et d’une voix trahissant sa douleur, elle rétorque :
« Mélanie, c’est méchant. »
Mélanie regarde son amie aux cheveux auburn en s’excusant.
« Désolé, Bré. C’est juste que j’ai l’impression qu’on t’a volée à moi. »
Elle soupire et ajoute :
« Eh bien, je viendrai regarder tes deux premiers matchs. La bonne nouvelle est que tout le monde lutte au moins un match avant le début des deuxièmes cordes.
– Deuxième cordes ? Interroge Breanne, ses doigts agiles épinglant un côté des cheveux de Mélanie.
– Ouais. Ils font un tour de matchs avec de nouvelles filles à chaque match avant de commencer à associer le premier groupe de perdants. Tu peux perdre ton premier match, mais ne perds pas le deuxième ! »
Breanne hoche la tête et demande :
« Tu penses qu’ils vont me mettre contre Sade ? »
Mélanie secoua la tête.
« Non. D’après ce que j’ai compris, ils essaient de jumeler les nouvelles filles avec les lutteuses les moins bien classées, donc au moins tu as une chance.
– Une chance de gagner ? s’exclame Breanne, soudain émerveillée.
– Non, une chance de ne pas passer le reste de la nuit sur la chaise de punition, dit Mélanie en grimaçant.
– Est-ce vraiment si horrible ? »
Mélanie soupire.
« Les dix premières minutes sont incroyables. Les dix minutes suivantes sont épuisantes, tout ce qui suit est une torture. »
Breanne ne répond pas, ses doigts épilent les poils de Mélanie. Les deux filles partagent le calme jusqu’à ce que Sade arrive, habillée comme Breanne.
« C’est l’heure chérie. »
Breanne hoche la tête et serre rapidement l’épaule de Mélanie tandis que la brune se retourne et lance un pâle sourire à la rousse qui s’en va. Avec un signe de la main, Mélanie la salue :
« Bonne chance, Bré ! Je serai là à regarder !
– Est-ce qu’elle s’est remise de ta décision de lutter ? demande Sade. »
Breanne hausse les épaules.
« Je ne suis pas sûre. Je ne la connais pas assez bien. »
Sade se retourne et regarde Breanne.
« Eh bien, Mélanie et moi n’avons jamais été aussi proches. Depuis cette première nuit où je l’ai eue dans l’arène, elle se montre indifférente envers moi. Cela ne me dérange vraiment pas beaucoup, mais je ne veux pas que les choses tournent au vinaigre, ni rendre les choses mauvaises pour toi. »
– Sade, j’apprécie ton inquiétude, mais ce que je fais ici au Verrou est mon affaire et ma propre décision. Je n’ai laissé personne les faire pour moi. Même pas toi. »
Sade sourit.
« Ouais ? Et le voiturier Raul ? J’ai entendu parler du “pourboire” que tu lui as donné hier soir pour qu’il ramène ta voiture. »
Breanne rougit un instant.
« Tu as entendu parler de ça, hein ? »
Sade opine.
« Il t’aurait pris par ton budunkadonk sur le capot d’une Corvette, si j’ai bien entendu.
– Eh bien, ce n’est pas tout à fait exact. »
Les yeux de Breanne tombent lorsque les deux filles sortent de la loge et entrent dans le couloir administratif, le claquement de leurs talons hauts résonnant dans le couloir. Sade éclate de rire.
« C’est une bonne idée de jeter un os à ces gars de temps en temps. À l’occasion, Trottman leur donne un bonus ou une récompense et les laisse enchérir jusqu’à un certain montant, la maison payant les frais. »
Elle hausse les épaules.
« Je suppose que c’est bon pour le moral ou quelque chose comme ça. »
Breanne sourit et suit Sade dans le hall d’entrée qui se remplit déjà de long en large jusqu’à l’arène. Les bruits sourds d’environ quatre cents invités remplissent la pièce et Breanne halète quand Sade ouvre la porte, qui laisse les deux filles entrer. LIRE LA SUITE