Alice et Soldanelle

Chapitres XV à XVII
mercredi 3 mars 2021
par  lahoule
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Chapitre XV

Alice avait passé deux fois devant la porte du bar, sans parvenir à se donner le courage d’entrer. Plus loin, un grand magasin lui avait permis de temporiser en allant au rayon des lingeries regarder des tenues, qu’elle avait ignorées jusqu’à aujourd’hui. Mais l’aventure engagée avec Soldanelle, ses exigences en la matière, fit qu’elle ouvrit les yeux pour la première fois. Elle déambula entre les rayons tous plus sexy les uns que les autres. Elle n’essaya évidemment rien, tout en se demandant quelles parures étaient susceptibles d’être exigées par son amie. Quelque peu émoustillée par la nouveauté de son attitude, elle prit son courage à deux mains et décida de quitter le magasin et d’obéir à Soldanelle. Deux escaliers roulants plus tard, elle était à nouveau dans la rue, traversa la grande place et poussa la porte du bar, la boule à l’estomac. Elle était bien loin, l’inspecteur de police habituée à prendre contact avec toute personne concernée par une affaire. Elle ne mélangeait jamais le public avec le privé… Mais en ce moment, même si la démarche relevait de son métier, la commande de Soldanelle relevait beaucoup plus de leur relation.
Elle écarta le rideau rouge pour pénétrer dans la pénombre du bar quasiment désert au milieu de la journée. Seule une barmaid était présente derrière le zinc.
—  Vous désirez ?
—  Un jus d’orange pressé, s’il vous plaît !
La jeune femme se retourna et alla lentement vers le presse-fruit. Alice l’observa choisir les oranges, les disposer sur le rail, puis mettre en marche la machine. Elle disposa un grand verre sous l’écoulement et pressa sur le bouton. Alice s’étonna de sa fascination devant les gestes pourtant si simples de la barmaid. Quelque chose l’intriguait, qu’elle mit plusieurs secondes à percevoir. Elle portait des talons vertigineux, mais surtout, ses chevilles étaient entravées par de larges bracelets noirs reliés par une chaînette d’acier. Elle revint le verre à la main à tous petits pas.
—  Voilà ! fit-elle en souriant. A votre santé !
—  Merci !
La jeune femme recula pour s’appuyer contre le grand frigo qui occupait tout le mur. Alice sirota son jus tout en levant discrètement son regard sur la barmaid qui en faisait de même. Elle reposa son verre et resta le regard suspendu dans le vague, mais comme si elle cherchait quelque chose ou si elle voulait prendre la parole, sans oser le faire. La jeune barmaid s’en rendit rapidement compte.
—  Vous semblez chercher quelque chose ?
—  Euh ! Non, enfin oui… en effet.
—  Si je peux vous renseigner, fit-elle avec un sourire avenant.
—  Et bien …
Alice prit son courage à deux mains, respira profondément et…
—  J’aurais aimé savoir comment on peut devenir membre du club.
—  Ah ! Vous connaissez donc l’endroit ?
—  Euh, non, pas vraiment, mais on m’en a parlé.
Nullement intriguée ou offusquée, la jeune femme lui sourit et ajouta :
—  Il y a effectivement un club ici, mais ce n’est pas moi qui m’en occupe en ce moment de la journée. Mais si vous allez au fond, juste à côté de la porte des toilettes, vous verrez une autre porte marquée « privé ». Vous entrez, descendez l’escalier et trouverez ma collègue qui est de permanence. Dites-lui que vous venez de la part de Rachel.
—  Merci ! Je vous dois combien ?
—  Rien, c’est ma tournée, vous m’êtes bien sympathique.
—  Je vous remercie infiniment !
Alice quitta le bar, suivit les indications et passa d’abord par les toilettes. Là, elle fit une dernière temporisation en se recoiffant avec les mains, ce qui ne lui arrivait jamais. Enfin, elle ressortit encore plus troublée qu’auparavant, les jambes un peu flageolantes, une sensation manifeste de chaleur au niveau du sexe.
—  C’est la porte à votre gauche ! indiqua la barmaid qui avait suivi ses mouvements et n’avait rien perdu de ses hésitations.
Alors, elle poussa la porte, descendit l’escalier qu’elle connaissait et parvint au sous-sol. Derrière le pupitre d’entrée, une jeune femme noire l’accueillit.
—  Vous êtes membre ?
—  Euh, non !
—  Alors, pas de possibilité d’entrer.
—  Mais, justement, j’aimerais devenir membre.
—  Vous êtes seule, impossible.
—  Comment faut-il faire, alors ?
—  Avoir une recommandation ou un, voire une partenaire, déjà membre.
—  Et si je n’ai ni l’une ni l’autre ?
—  En ce cas… Vous devez trouver quatre membres d’accord de vous parrainer !
—  Et où est-ce que je puis les trouver ?
—  Dites-moi votre âge !
—  32 ans !
—  Ah ! Là, la liste de ceux susceptibles de vous parrainer est plus courte. Tenez, prenez contact avec ces quatre personnes-là. Il suffit que deux soient d’accord de vous soutenir lors d’une présentation pour que vous soyez membre à part entière.
—  Comment vais-je être certaine qu’elles seront d’accord ?
—  Vous devez personnellement vous présenter à elles et obtenir que deux vous accompagnent à votre soirée de présentation.
—  Une soirée de présentation ?
—  Oui, chaque mois il y a une soirée réservée à l’admission de nouvelles et nouveaux membres, cérémonie ouverte à tous les membres du club. Vous vous présentez bien en tant que soumise ?
—  Pourquoi ? Je n’ai pas la tête d’être « Maîtresse » ?
—  Pas exactement, en effet
—  A quoi voyez-vous cela ?
—  Je suis moi-même soumise et suis capable de déceler ce type de propension chez une femme.
Les hommes, je me trompe parfois, mais jamais les femmes.
—  En quoi suis-je reconnaissable ?
—  A votre maintien, votre allure et cette façon que vous avez de vous dissimuler de vous– même. Ainsi, je penche entre deux : soit vous êtes soumise, soit vous êtes flique.
—  Pourquoi flique ?
—  Parce que la plupart du temps, les fliques sont des soumises refoulées !
—  Wouah ! Vous croyez ?
—  Votre tenue me fait pencher pour la flique, mais c’est uniquement la tenue. Si vous étiez vêtue comme moi, en ce moment, alors je parierais pour la soumise.
—  Donc les soumises ont des tenues qui ne sont pas, disons, masculines ?
—  C’est exactement cela. Tenez. Moi, par exemple, quand je vis à la campagne pour des travaux, pour me promener et bien je ne peux le faire qu’après demande expresse d’une part et j’en reçois un gage ou une punition. Hier, 25 coups de fouet sur les seins et le sexe.
—  Non !
—  Comme je vous le dis ! Vous voulez toujours être candidate ou bien est-ce que je vous ai suffisamment brossé le tableau de votre éventuel futur ?
—  Je…
—  Mais je suis heureuse de mon sort, vous savez ! Je vis ainsi avec mon maître depuis dix ans et je renouvelle chaque année mon contrat en public. Alors ?
—  Je crois que je veux quand même essayer…
—  Alors voici les quatre noms et vous devez en trouver deux d’accord de vous parrainer, comme je vous l’ai dit..
—  Merci !
—  Il n’y a pas de quoi, je suis là pour cela. Même si j’aimerais mieux être dans la salle !
—  Dans la …
—  Oui, pour participer à la fête. Ce soir, il y a adoubement de quatre soumises, de vraies perles.
Toutes étaient mannequins, c’est vous dire !
—  Il faut avoir l’allure de mannequin ?
—  Ça aide, mais ce n’est pas essentiel.
—  J’espère, parce que je suis loin des canons des mannequins.
—  Peut-être, mais vous êtes belle, mince, visiblement sportive et vous avez une poitrine qui en impose, les maîtres aiment cela, surtout si vous avez les bouts sensibles. Et puis votre air fragile de femme qui a souffert a de quoi séduire.
—  A quoi vous voyez que j’ai souffert ?
—  Vos épaules, vous avez porté des choses lourdes dans votre vie.
—  Je n’ai jamais été déménageuse !
—  Au sens propre, non, mais au sens figuré, les responsabilités sur vous ont été toujours très lourdes.
—  Vous avez fait psycho ou vous êtes astrologue ?
—  Les deux à la fois, justement. Et soumise par-dessus le marché. Je puis vous dire que cela aide à comprendre les autres.
—  Merci, je vais vous quitter, j’ai rendez-vous !
—  Ne tardez pas à les contacter, les admissions nouvelles ont lieu vendredi.
—  Au revoir !
—  Vous partez, mais vous oubliez vos adresses.
—  Ah oui, je suis distraite !
—  Non, juste un peu troublée. Voilà !
—  Merci de m’avoir si gentiment aidée !
—  Pas de quoi, c’est mon rôle aujourd’hui et j’ai intérêt à bien le faire, car je suis surveillée. Au revoir !
—  Au revoir !
Alice s’enfuit du sous-sol plus qu’elle ne le quitta. Elle avait besoin de respirer l’air libre. La conversation avait été très lourde de sous-entendus.
—  Vous avez trouvé ?
—  Oui, je vous remercie, mais il faut que j’y aille ! J’ai un rendez-vous !
—  C’est ce qu’on dit, dans ces cas ! Allez, je vous souhaite tout le bonheur et dites-vous que je partage vos interrogations. La décision que vous voulez prendre est difficile, je suis bien placée pour le savoir…
—  Ah bon ? Et en quoi ?
—  J’ai renoncé à mon métier pour obéir à mon amant, mais j’avais le choix.
—  Et que faisiez-vous ?
—  J’étais flique, mais cela ne me plaisait pas. Heureusement !
—  Je dois y aller. Merci !
—  J’espère que l’on se reverra !
—  Sans doute ! Au revoir !
Emerger sur la place lui fit voir le monde sous un autre jour, la lumière rasante du soleil bien plus apaisante qu’à l’accoutumée ; l’air déjà frais pour la saison entrait profondément dans ses poumons. Son ventre se dénouait, malgré l’humidité qu’elle ressentait sur ses lèvres. L’aventure l’avait troublée comme jamais.
Elle se précipita chez elle, s’assit dans son grand fauteuil, enleva son pantalon et ouvrit les jambes pour les poser sur chaque accoudoir et saisit le téléphone.
—  Alors ?
—  J’ai fait ce que vous m’avez ordonné. Je suis allée au club et j’ai demandé à en devenir membre. Mais il est obligatoire d’être parrainée. On m’a laissé des adresses à contacter.
—  Tu as déjà commencé ?
—  Non, j’arrive chez moi à l’instant et je vous appelle comme vous me l’avez demandé.
—  Tu es disposée telle que je te l’avais ordonné ?
—  Oui !
—  Caresse-toi !
—  Oh !
—  Tu as compris ?
—  Oui, Soldanelle !
—  Alors, exécute !
—  Au téléphone ?
—  Et je veux t’entendre !
Alice avait fait l’expérience depuis quelques jours qu’elle ne pouvait rien refuser à Soldanelle sans en payer les conséquences.
—  Ça t’a excitée d’aller au club ?
—  Au début, j’avais trop peur, mais on m’a posé des questions et celles qui m’ont accueillie étaient des soumises qui ont su me mettre à l’aise et leur discours m’a troublé…
—  J’ai bien compris que tu n’attends que d’être forcée. Cela t’excite qu’on t’oblige, n’est-ce pas ?
—  …
—  Tu réponds où je raccroche ?
—  Oui, c’est vrai !
—  Comment est-ce que tu te caresses ?
—  Euh !
—  Allez, avoue !
—  J’ai mis trois doigts, comme vous me l’avez demandé. Je me pénètre, puis les ressors et les renfonce. Je passe mon auriculaire le long de mes lèvres pendant que les trois premiers se noient dans ma mouille, tellement je suis excitée.
—  Je veux que tu jouisses tout de suite !
—  Aaaaaaaaaaaaaahhhhhhh ! C’est pour vouuuuuuuuuuuuuus !
L’excitation, les exigences, la situation avaient eu raison de son esprit. Alice n’était plus qu’un instrument à la solde de son mentor. Elle exigeait, elle obéissait, elle en jouissait comme jamais. LIRE LA SUITE




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