Aimer un corps

Quoi de plus beau qu’un corps humain
vendredi 18 mars 2005
par  Daalayrac
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Ne voilà - t - il pas ici le plus beau des poèmes charnels, à lire comme un aveugle, tactilement :

Aimer un corps, le corps de la femme, le corps de l’homme, l’un et l’autre ayant un corps parfait.

Et cela interdit tout autre commentaire.

En effet,

Il n’en est ni de laid ni de beau.

Il n’en est que de simplement parfaits dans leurs architecture de précision sans défaut, du tronc, des membres, du cou, des os, des muscles, des tendons, des fascias, des nerfs, des veines et des artères, de la peau, des phanères, des liquides, des systèmes organiques, cérébraux, sensoriels et sexuels.

Tout cela fonctionnant ensemble et à merveille.

Il n’est que de corps sans faute,

N’est - ce pas la perfection même que le bras qui prend le bras, les jambes qui avancent du même pas, la bouche sur la bouche, le phallus au cœur de la vulve,

N’est - ce pas la perfection même que deux corps qui se jouent l’un de l’autre dans des accords sans fausse note,

A tisser ensemble les mêmes chants litanies de frissons d’eau que le vent sans cesse dénoue dans des jeux de mains étrangères et qui pourtant frémissent ?

Et il n’y a pas d’autre joie véritable que celles du corps.

Le corps de la femme qui s’inonde sous son doigt,
Le corps de l’homme qui se touche,
Le corps de l’homme uni à celui de la femme,
Le corps de l’homme assemblé à celui de l’homme,
Le corps de la femme amalgamé à celui de la femme.

Et il n’y a pas de honte à tout cela.

Toute nudité est une nudité habitée par les dieux.

Il n’y a jamais de honte à la nudité et dans son expression la plus parfaite.

A poser un bras autour du cou,
La bouche sur le ventre,
La main sur un sein,
Le baiser sur le pied,
Le sexe pénétrant dans le sexe pénétré,
La semence déposée au gré du seul plaisir.

Il n’y a pas de honte

A aimer un corps, à la seconde éternité jusqu’à en boire, aux creux des mains, ses larmes, ses sueurs, ses jus intimes,

Il n’y a pas de honte dans les plaisirs du corps.

Et toute honte en serait la trahison. Et n’en faire qu’un moyen de procréation une obscénité. Une injure à la Création.

Le corps de l’homme, le corps de la femme,

Le corps de l’élu(e) bien aimé(e), toutes voiles dehors, prêt à faire jaillir comme une fontaine ses sèves pour une aventure sans fin ni commencement,

Ne peut être que sacré dans ses élans, dans ses appétits, dans ses soifs, dans ses envies, dans ses désirs, dans ses orgasmes, dans sa misère, dans sa douleur et dans les ourlets de son naufrage aussi.

Il est sacré lors du baiser inépuisable sur la bouche ou sur la poitrine, dans l’interminable caresse de la hanche à la cuisse, dans l’ouverture de l’un aux filaments de folie de l’autre, dans l’écho des souffles qui s’endorment apaisés, dans les yeux retrouvés du matin,

Dans son cœur qui, tel un jour de moissons gonflé de fruits, sait rassembler et ensuite partager pour que le plaisir soit chant de liberté et la Vie amoureuse d’elle - même,

Dans les phalanges fripées des vieux amants qui se nouent encore, dans la main qui se tend dans son appel, dans ses rides parlantes qui le recouvrent comme autant de traces d’une Vie particulière de joies et de fatalité.

Le corps est l’histoire de l’homme et de la femme.

Aimer un corps est chose sacrée.
Un corps est un temple vivant.

Et si divin il y a, il ne peut être que là.


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