Les corps à venir

samedi 5 août 2017
par  Édmond Dantès
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14 votes

« Et nous avons des nuits plus belles que vos jours »
Pour Claire et son double…

-I-
Elle opta pour les dentelles d’un rouge coquelicot…Ne l’ayant pourtant jamais rencontré, elle présumait un adversaire sérieux. L’atmosphère était moite, alors qu’elle s’avançait dans cette ruelle, le satin de sa robe collait contre ses cuisses... Elle avait toujours aimé se promener ainsi, entre chien et loup, à l’heure où les honnêtes gens rentrent chez eux tandis que la canaille commence à envahir les bars et autres lieux interlopes.
Du haut de ses trente ans, elle pouvait contempler une vie pleine de réussite, telle que la souhaite tous les parents pour leurs enfants. Les siens ne faisaient pas exception à la règle, et elle était rapidement devenue l’étoile montante de la famille, que l’on exhibait avec fierté à chaque réunion familiale.
Les hommes avaient traversé sa vie comme des éclairs, se lassant vite de cette femme volatile avec qui il fallait prendre rendez-vous pour espérer la voir. Elle était consciente de cela, et s’accommodait fort bien de ces amants de passage. Puis elle avait commencé à errer sur les sites de rencontres, d’abord simplement par jeu, puis par envie. Et repensait alors à tous ces hommes qu’elle avait connus, et se demanda si un jour elle avait vraiment aimé. Elle se demandait si l’amour consistait en ces ébats nocturnes auxquels elle n’avait jamais pris plaisir. Ses amies en parlaient souvent, après avoir vanté les qualités ménagères de leur nouvelle conquête. Les plaisirs charnels semblaient être au centre de leur relation amoureuse, sinon de leur vie. Et peu à peu, comme si son corps réclamait sa dose de bonheur, elle se mit à parcourir les annonces des différents sites. Au début, par jeu ; puis elle avait éprouvé du plaisir à le faire puis, insidieusement, du désir. Au début, elle était en colère contre elle-même, contre ce corps qui lui échappait. Puis elle décida de se laisser aller, d’explorer ce nouveau continent qui s’offrait à elle, et qui avait inspiré à un grand auteur, dont elle avait oublié le nom, ce vers qu’elle questionnait depuis qu’elle l’avait découvert : « Le moyen de chasser ce qui fait du plaisir ? ». Et elle avait décidé de connaître le plaisir, seul trophée qui manquait encore à sa longue liste de succès.
Quoique fort peu poétique, c’est à la lecture des petites annonces qu’elle ressentit ce qui n’était pas encore du plaisir, mais une sorte d’excitation incontrôlable qui envahissait tout son corps. Elle ne pouvait s’empêcher de s’imaginer faisant l’amour avec eux, eux tous, et elle se demandait quelles sensations ce devait être d’être prise ainsi par une multitude d’hommes qu’elle ne connaissait pas. Et elle dût s’avouer que cette perspective lui procurait un plaisir intense, et qu’elle se mettait à mouiller à la simple évocation de cette situation interlope qu’elle se décida de vivre un jour. Elle laissait alors sa main s’aventurer sous sa jupe et caresser son sexe qu’elle avait épilé avec soin, ce qui le rendait encore plus sensible aux caresses qu’elle se prodiguait. Et elle avait décidé qu’elle ne connaitrait plus de limites, qu’elle explorerait tout le domaine des plaisirs comme elle avait exploré celui de l’esprit...
C’était presque effrayant ; de façon craintive, comme si jamais plus rien ne serait comme avant, ses doigts effleuraient ses seins, les pinçaient…Elle ne mesurait pas à quel point sa vie était fade, malgré toutes ses réussites, avant de connaître cette extase dont elle avait entendu parler. Ses amies évoquaient des fantasmes des plus « exotiques » qu’elle ne concevait même pas et elle écoutait avec un dégoût dissimulé leurs histoires d’aventures avec deux hommes de façon simultanée ou autres pratiques nécessitant des objets…
Cependant, ce soir-là, face à son écran, elle pouvait sentir une certaine chaleur dans le bas de son ventre. Ses seins étaient durcis par ses caresses et elle prît conscience que ses cuisses se serraient l’une contre l’autre, lui procurant des sensations agréables…Sa main glissa le long de sa hanche, son ventre était chaud, il frémissait au passage de ses doigts. Lorsqu’elle sentit l’humidité de son sexe, elle eut envie de goûter ; c’était tiède, légèrement âcre. Tout en se caressant, elle sentait une excitation l’envahir, elle écartait ses lèvres, osait un doigt, basculait son bassin d’avant en arrière ; ce qu’elle ressentait était si puissant qu’elle pouvait presque s’abandonner, lâcher enfin prise… Elle n’eut pas conscience de son cri…
Elle arriva enfin au restaurant, un endroit bien différent de ce qu’elle avait imaginé. Elle avait pensé, naïvement, qu’il l’emmènerait dans un endroit chic, bourgeois, mais non, elle était dans un de ces restaurants à la mode, rempli de jeunes cadres dynamiques, une sorte de boboland où tout avait le prix du luxe sans en avoir la saveur. Elle reconnut son rendez-vous au premier coup d’œil, comme Jeanne d’Arc avait, sans doute, avait reconnu le Dauphin parmi des centaines de courtisans. La quarantaine, bien fait de sa personne, des habits à la mode, un verre de bon vin dans les mains. Elle alla droit sur lui et, faisant une révérence, elle lui dit en souriant « Mon Dauphin, mon gentil Dauphin ». L’homme la regarda étonné, ne saisissant manifestement pas l’humour. Elle fut quelque peu déçue ; elle pensait que ses amants, même recrutés sur Internet, se devait d’avoir un minimum de culture. Elle tenta alors de caser le fameux « il faut le progrès, pas le désordre », avec le même insuccès. Elle se demanda alors, pragmatique jusque dans ses rendez-vous galants, si elle accepterait de se faire fouetter par un homme qui ne connaissait ni l’histoire de Jeanne d’Arc, ni les envolées lyriques du général ? Mais elle écarta bien vite cette idée, se disant qu’il n’y avait pas de raison que les gens modestes soient privés de joutes amoureuses. Et pour en finir avec ses idées noires, elle s’imagina l’homme en train de la sodomiser ou de visiter sa bouche.
Le repas fut consacré à une prise de contact pour le moins étrange. L’homme semblait passionné par des choses dont le concept même ne lui était jamais venu à l’esprit. Il était représentant d’une grande marque de remontées mécaniques, et elle dut écouter pendant deux heures les mérites comparés de la télécabine sur le télésiège. Elle apprit donc qu’un télésiège pouvait débiter 1000 personnes à l’heure, contre 3000 pour une télécabine. Évidemment, c’était un peu plus cher, mais l’investissement était rentable. Pendant une seconde, elle réfléchit au problème, entraînée par la passion de l’homme. Puis elle se ressaisit, se rappelant qu’elle n’avait nulle intention d’acheter une télécabine… Heureusement, le repas était bon, ce qui lui permit d’écouter d’un air attentif. Un repas finalement proche du « dîner de cons », assez amusant. Évidemment, la petite jupe qu’elle avait pris soin de mettre ne serait d’aucune utilité ce soir. On ne peut pas gagner à tous les coups.
Le repas se termina finalement assez tôt. « Je serai au moins rentrée tôt », se dit-elle, souriant pour elle-même. L’homme régla le repas fort galamment, puis l’accompagna jusqu’à la porte. Elle était déjà en train de prendre le chemin pour rentrer chez elle, quand il lui dit : « attendez, je voudrais vous montrer quelque chose ». La demande l’amusa terriblement, et elle se voyait déjà contempler une collection de miniatures de télécabines. Elle le suivit donc de bon cœur, savourant par avance ces délicieux moments d’humour. « Au moins, je me serais bien amusée... ». Ils marchèrent quelques centaines de mètres ; et comme ils marchaient dans une rue déserte, il la plaqua contre le mur et se mit à l’embrasser fougueusement. Sous le coup de la surprise, elle le laissa faire ; puis elle prit du plaisir à ce baiser, à la fois plein de tendresse et prometteur de plaisirs à venir, dont elle avait rêvé toute la journée. Une main glissa le long de sa cuisse ; elle ne protesta pas. La main remonta sous la jupe et se mit à lui caresses les fesses ; elle avait pris l’habitude de ne pas mettre de sous-vêtements pour ses rendez-vous galants. Ainsi, elle se sentait nue dès qu’elle quittait son appartement, et elle adorait le regard des serveurs sur ses seins bien dégagés, qu’elle s’ingéniait à rendre provocants par un décolleté plongeant sur un chemisier transparent. Quant à sa jupe, elle prenait soin de la relever quand elle s’asseyait, de façon à ce que tous voient qu’elle était nue sous ses vêtements. Là, dans cette ruelle, pendant que l’homme lui caressait les fesses, elle pensa que la seule idée d’être ainsi offerte, au milieu des passants, lui avait donné envie d’être prise dans cette ruelle étroite...
Les caresses de l’homme se firent plus insistantes, si bien qu’il en vint à toucher le plug dont son cul était pénétré. Il hésita quelques instants, comme sonné par la découverte. Puis sa main se retira, laissant la jupe retomber sur ses jambes. Il baissa la tête, comme frappé par ce qu’il venait de découvrir. Elle remonta alors sa jupe, écarta les jambes, et lui dit : « regarde ». Il vit la cordelette liée aux boules de Geisha. Elle lui prit la main, lui fit tenir la cordelette et lui dit : « tire doucement, je veux sentir le passage de chaque boule ». Il commença à tirer doucement ; les mouvements de la première lui firent pousser de petits cris. Quand l’excitation commença à monter, il fit un bond en arrière et partit en courant. Elle fut déconcertée par cette attitude ; d’habitude, les hommes adoraient ce jeu, jouant longuement à faire rentrer et sortir les boules. Mais lui, pour la première fois, avait pris peur. LIRE LA SUITE


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Commentaires

Logo de Zoe
dimanche 6 août 2017 à 20h50 - par  Zoe

Très jolie histoire, agréable à lire. Espérons qu’il y en aura d’autres.

Site web : V. L.
Logo de Henic
dimanche 6 août 2017 à 08h14 - par  Henic

Que voilà une agréable mise en bouche !

Logo de AngeM78
dimanche 6 août 2017 à 07h41 - par  AngeM78

Texte très bien écrit.
Bonne analyse psychologique.
Crédible.
Cela change des fantasmes à la noix.

Continuez ! Vivement la suite !

Site web : Mon blog BDSM