Chapitre 10 – Le donjon de Mike

Mon premier voyage de camping avec Samantha fut un succès fou. En déchargeant la Jeep, je repense à ces quatre jours dans le parc, assez content d’avoir réussi ce séjour et de l’avoir rendu si agréable pour elle. Bien sûr, j’ai aussi bien aimé notre voyage. Je laisse la plupart des affaires de camping dans le garage, dans l’espoir de les réutiliser bientôt, et après avoir nettoyé la glacière, lancé une lessive et préparé quelque chose pour le dîner, je m’assois pour me restaurer et parcourir mes messages. Quelques-uns proviennent du travail, me demandant si je peux faire une apparition, l’un vient de mon pote Mike.
« Hé Jim, où es-tu passé ? Ça fait maintenant plusieurs fois que j’appelle, prends donc ce stupide appareil. J’aimerais qu’on se réunisse pour dîner un jour, revoir ta jolie fille. Appelle-moi. Au revoir. »
Je prends le téléphone et le rappelle, mais il doit être absent ou occupé, et j’ai son répondeur :
« Salut Mike, dis-je. Je viens de rentrer d’un super voyage de camping. Appelle-moi demain à l’heure que tu voudras. »
Je fais un peu plus de nettoyage, mets en route une autre lessive, et je m’installe pour répondre à quelques courriels. Vers dix heures, j’appelle Sam :
« Salut chérie, est-ce que je te réveille ?
— Non, ronronne-t-elle. J’attendais ton appel.
— Comment te sens-tu ? Tu as toujours mal ?
— Ouais, un peu. Ce sont ces bleus sur mes poignets qui me dérangent le plus. Il y aura peut-être quelques sourcils levés au travail demain.
— Désolé, Sam. Je n’aurais pas dû laisser aller si loin hier.
— Oh Jim, tout va bien. C’était super, que tu m’attaches à cette falaise comme ça. Vraiment sympa. »
Samantha attachée à cet arbre qui sortait de la paroi rocheuse, ses bras tendus au-dessus de sa tête, la lumière du soleil brillant sur ses bracelets. Cette belle vision restera gravée dans ma mémoire pour toujours.
« J’ai un chemisier, me dit-elle, avec des manches un peu trop longues. Il devrait me couvrir suffisamment pour que les gens ne se posent pas trop de questions.
— Tu es géniale, Sam !
— Tu es merveilleux aussi, Jim, répond-elle doucement.
— Sam, tu te souviens de mon ami Mike, de la boîte de nuit il y a quelques semaines ? »
Comme elle dit qu’elle se souvient de lui, je continue :
« Il m’a laissé un message, il veut nous inviter à dîner un jour. Tu veux y aller ?
— Bien sûr j’aimerais beaucoup. »
Il y a une pause.
« Est-ce que les jumelles seront là ?
— Je pense que oui. Aimes-tu la cuisine allemande ? Elles font probablement sa cuisine. »
Je dis à Sam que je n’ai pas encore répondu à Mike et que je la tiendrai au courant. Elle a l’air enthousiaste à cette idée. Nous bavardons un peu plus longtemps avant de nous souhaiter bonne nuit et de raccrocher. Dans l’ensemble, malgré tout ce que j’ai fait subir à Sam lors de notre week-end dans la brousse, j’ai l’impression qu’elle a passé l’un des meilleurs week-ends de sa vie avec moi ces derniers jours.
Lundi matin, je commence à travailler avec un nouveau client qui a besoin d’un site Web élaboré. Il m’a envoyé une idée approximative de ce qu’il veut et a joint quelques croquis d’œuvres d’art qu’il aime. Il a besoin de quelqu’un qui pourrait donner vie à ses idées. Ce doit être un site destiné aux adultes. En regardant les dessins rudimentaires qu’il m’a envoyés, je vois que ses talents artistiques sont à peu près aussi bons que les miens. Zéro à rien. Mais j’ai le début d’un aperçu de ce qu’il a en tête. Les talents de Samantha correspondent étroitement à ce qui conviendrait, et je lui transmets les croquis avec un message lui demandant si elle peut améliorer les idées du bonhomme. Vers midi, Mike appelle :
« Alors Jim. Comment s’est passé le « voyage de camping » ? »
J’entends son sourire moqueur au téléphone. Mike ne sera pas retrouvé mort dans une forêt infestée de moustiques ; il est toujours en première classe. Je pense que je réussis à l’influencer un peu, en laissant échapper quelques détails juteux sur mon week-end avec Samantha.
« Ce n’est pas du bidon, Jim ? Alors, comment ça s’est passé ?
— Fantastique. Aucun réel problème. »
Mike nous veut chez lui vendredi soir, pour le dîner. Je lui demande si les jumelles font la cuisine.
« Vous voulez de la nourriture allemande authentique ? Liselle fait un sauerbraten à tomber par terre. On vous retrouve tous les deux à sept heures, je veux en savoir plus sur votre voyage. »
Vers une heure de l’après-midi, je décide que c’est un jour spécial et je déjeune dehors, dans la cour arrière. Plus tard, je fais quelques travaux ménagers, puis j’appelle l’hôpital et je me retrouve avec une réunion le lendemain matin. Après m’être dit que Sam doit être chez elle, je l’appelle. Je lui dis que le dîner chez Mike est prévu pour vendredi et elle me demande ce qu’elle devra porter.
« Mets tout ce que tu veux ! Les vêtements sont généralement facultatifs chez lui, de toute façon. »
Je dis à Sam que j’ai un peu parlé à Mike de notre voyage. J’entends un blanc sur la ligne, comme je m’y attendais, elle pense que quelqu’un d’autre sait ce qui s’est passé dans les bois ces jours-là. LIRE LA SUITE