Histoire de Laure

Cahier 15
mercredi 2 novembre 2022
par  Christine Arven
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Le visage tourné vers la mer, Laure regardait le soleil décliner lentement à l’horizon, illuminant le ciel d’un étincelant camaïeu de pourpre et d’or. En dépit de la position inconfortable dans laquelle elle était maintenue, bras et chevilles solidement accrochés en croix à deux poteaux de bois brut, Laure se sentit émue par la magnificence du spectacle qui s’offrait à sa vue. Une bise froide frôla son corps nu et la fit frissonner. Mathieu, le torse collé contre le dos de sa soumise, agaça du bout des ongles les tétons que la fraîcheur ambiante avait durcis. Contre ses fesses, Laure sentit la verge de son Maître se tendre et se raidir. Douce sensation qui la fit chavirer de désir. Pourtant, combien de fois avaient-ils fait l’amour depuis que Mathieu l’avait rejointe au milieu de la nuit ? Combien de fois avaient-ils joui à l’unisson ? Mais ils semblaient, tant ils étaient affamés l’un de l’autre, ne pas pouvoir être rassasiés. Après chaque nouvel ébat, le désir revenait, souverain. Et ils s’y laissaient glisser avec délices.

La journée avait été splendide. Parfaite à tout point de vue. Une belle et douce journée d’hiver comme seule la Provence pouvait en offrir. Mais là, à la tombée de la nuit, la température avait brusquement chuté. C’était le moment que Mathieu avait choisi pour, après lui avoir demandé de se dévêtir entièrement, attacher Laure en haut de cette falaise qu’ils avaient arpentée, amoureusement enlacés, tout l’après-midi.
Laure avait tressailli en découvrant l’arceau de bois sombre qui surmontait le promontoire. Apeurée, elle s’était pressée contre son Maître. Pourtant, a priori, rien d’inquiétant dans cette construction qui pouvait s’apparenter à une espèce de pergola où l’on pouvait se reposer à l’abri du soleil et profiter de la vue extraordinaire sur la baie. Mais Laure avait su instinctivement que là n’était pas la destination de cet aménagement. Du coin de l’œil, elle avait regardé Mathieu et constaté qu’il avait délaissé sa tendre attitude d’amant pour reprendre sa stature de Maître inflexible. Aussi, s’était-elle rapidement déshabillée. Puis, elle était restée les bras le long du corps, frissonnante et yeux baissés, dans une attente fébrile sous le regard ravi de son Maître.
En silence, Mathieu l’avait guidée jusqu’au centre de l’arceau. Sans se presser, après lui avoir fait écarter en croix ses bras et ses jambes, il les avait solidement attachés aux piliers. Les liens étaient suffisamment serrés de manière à empêcher Laure de se libérer seule, mais assez lâches pour ne pas la blesser inutilement.
Elle était maintenant là, écartelée et grelottante, face à la mer.
— La vue n’est-elle pas splendide ? lui susurra Mathieu dans le creux de l’oreille.
— Oui, Maître, très belle, murmura Laure le corps parcouru par la chair de poule.
— N’est-ce pas un endroit merveilleux pour être fouettée, ma Laure ?
— O… oui… sans doute… Mais… mais il fait froid…
— Dans un moment, ma douce, soyez rassurée, vous n’aurez plus froid ! Mais attendez…
Elle entendit un grattement et soudain une chaleur bienfaisante irradia son dos. Elle comprit que Mathieu avait embrasé le bûcher disposé en retrait qu’elle avait remarqué sans trop y prêter attention en arrivant.
— Voilà qui devrait quelque peu vous réchauffer… Vous voyez comme je prends soin de vous, soumise… Nous allons de toute façon avoir besoin de lumière. Et quel plus bel éclairage que celui des flammes pour mettre en valeur les traces dont je vais maintenant vous parer ! Je vais vous fouetter, Laure. Longtemps. Durement. Sévèrement. Cruellement. Comme je ne vous ai encore jamais fouettée ! Je veux vous marquer durablement. De la même manière que j’ai appliqué ma marque sur votre épaule, j’ai l’intention d’apposer, ce soir, sur tout votre corps, mon empreinte de Maître. N’attendez de moi aucune pitié ! Vous pourrez crier tout votre saoul. Je vous y autorise. Ici, personne ne vous entendra ni ne viendra à votre aide. Vous êtes mienne, Laure. Entièrement. Totalement. Et vous ne pouvez plus rien changer à cela !

Image par Ti Murray-Wyles de Pixabay


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