Histoire de Laure
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Comme elle l’avait prévu, en entrant dans le salon de thé, Laure aperçut son amie attablée devant une tasse et une assiette de scones accompagnés de crème et de confiture. Laure sourit, reconnaissant bien là sa gourmandise légendaire. Elle s’avança vers Catherine qui, perdue dans ses pensées, ne la vit pas s’approcher.
— Coucou, bella mia…
Surprise, Catherine sursauta, puis, en retour, sourit à Laure.
— Coucou, bellissima…
— Tu permets, interrogea Laure en montrant la chaise libre qui faisait face Catherine.
— Bien sûr…
Un moment, les deux jeunes femmes restèrent silencieuses à s’observer aussi embarrassée l’une que l’autre.
— Tu veux un thé ? demanda finalement Catherine.
— Oui, avec des scones aussi… et de la confiture… Plein de confiture de myrtille !
D’un geste de la main, Catherine attira l’attention de la serveuse et passa rapidement la commande. Un nouveau silence, empli de gêne, s’installa entre les deux amies. Laure se disait qu’elle aurait dû prendre l’initiative, mais une étrange pudeur l’empêchait de formuler à haute voix ce qu’elle avait sur le cœur. Par où commencer ? Elle ne savait pas. Ce fut finalement Catherine qui s’y hasarda.
— Tu peux m’expliquer ce qu’il s’est passé avec Nathalie ? demanda-t-elle en plantant ses yeux dans ceux de Laure.
— Avec Nathalie ? Mais rien…, répondit Laure qui ne s’attendait pas à une attaque aussi frontale.
— Ne me prends pas pour une quiche, Laure. J’ai bien vu… C’est pour ça que j’ai préféré vous laisser entre vous… Je ne voulais pas vous déranger…
— Mais non, ma Cathy… tu te trompes. D’ailleurs, je suis partie sans que…
— Ose me dire, la coupa Catherine, que tu n’avais pas envie d’aller plus loin.
Un bref instant, Laure observa son amie. « À quoi bon lui mentir ? », songea-t-elle. Catherine était beaucoup trop perspicace et la connaissait trop bien pour se laisser berner par des mensonges.
— Tu as raison, acquiesça-t-elle. J’ai eu envie d’elle ! Je ne sais pas ce qui m’a pris… Mais…
Elle se tut, pensive. Avec le recul, non vraiment, elle ne comprenait pas sa réaction. Elle reprit, le regard dans le vague :
— C’est comme si mon corps ne m’appartenait plus… Et ses doigts étaient si doux…
Éberluée, Catherine contempla Laure.
— Tu m’as toujours dit que tu n’étais pas intéressée par les femmes ? Et là…
— Je sais… jamais je n’aurais cru cela possible !
— Alors, comment tu l’expliques ?
Un moment, Lare garda le silence, revivant en mémoire ce que M lui avait fait connaître… entrevoir… Ce qu’il avait révélé d’elle… de ses désirs profonds… Elle se dit que, décidément, à son contact, elle s’était libérée des carcans moraux qui endiguaient ses instincts les plus primaires. Était-ce bien ? Mal ? Elle n’aurait su le dire…
— Tu as une explication, la pressa Catherine.
— Heuuu…, bredouilla Laure, il y a M !
— Quoi M ? Mais qu’est-ce que cet individu t’a fait ? rétorqua énervée Catherine.
— Je t’en prie, ma Cathy, écoute-moi…
— Je t’écoute, lui répondit la jeune femme en tentant de reprendre son calme.
— Tu le sais, ça fait bientôt six mois que M a pris contact avec moi. Au début, je te jure, j’ai eu envie de l’envoyer sur les roses. Ses demandes me semblaient tellement… inappropriées ! Et… obscènes ! Quant à ses cadeaux…
— C’est le moins que l’on puisse dire ! assena d’un ton froid Catherine.
— Et puis…, continua Laure sans se laisser perturber par la remarque acerbe de son amie, je ne sais pas… je me suis prise au jeu. Cathy, franchement, je pensais que je pourrais dire stop quand je le déciderai… Que je gardais le contrôle. Mais, à chaque fois, je reculais l’échéance… C’était si excitant… si nouveau, Cathy. Je me sentais revivre, tu comprends. Enfin, je comptais vraiment pour quelqu’un ! J’étais au centre de ses pensées. De ses attentions. Cela faisait si longtemps… et je me sentais si seule et isolée.
— Mais Laure, j’étais là… et tu as plein d’amis qui t’aiment et pour qui tu es importante.
— Certes ! Mais pas d’amoureux, ma Cathy ! Tu me l’as d’ailleurs seriné à maintes reprises !
— Mais pourquoi ne m’as-tu rien dit ? Je croyais, au contraire, que tout allait bien pour toi.
— Pas envie que l’on s’apitoie sur moi ! Et M est arrivé. Soudain, tout a pris une autre saveur ! Je me suis, tout à coup, sentie réellement exister pour quelqu’un.
— Oui, mais il te demande des choses tellement… hors-norme !
— Je sais. Mais c’est justement de qui me plaît même si, au début, cela m’a choquée. Il casse les codes. Il m’oblige à trouver en moi des ressources que je méconnaissais… Je me sens vivante !
— Je comprends… enfin, j’essaye… mais quand même…
— T’ai-je parlé de Philippe ?
— Oui. Je m’en souviens. Mais c’est une vieille histoire.
— Avec lui aussi j’ai flirté avec ce « hors norme » comme tu dis. LIRE LA SUITE
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