Histoire de Laure
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Le cœur battant la chamade, Laure se dirigea vers sa voiture. En tournant la clef de contact, après avoir entré l’adresse de l’hôtel sur son GPS, elle se dit, une nouvelle fois, qu’elle était complètement folle. Mais que cette folie était exaltante ! Et attractive ! Comment y résister ?
L’hôtel, localisé à la périphérie de la ville, était situé au bout d’une petite impasse très peu fréquentée. Installé dans une ancienne bâtisse à la façade en pierres apparentes percée de fenêtres aux volets soigneusement peints en blanc, il dégageait un charme cossu et rassurant. Un large portail en fer forgé accolé à l’aile droite du bâtiment donnait sur un parking où Laure se gara à l’ombre d’un grand châtaignier. En sortant de son véhicule, elle jeta un regard furtif autour d’elle, mais le parking ainsi que les trottoirs attenants étaient, à son immense soulagement, déserts. Tout en se dirigeant vers l’entrée surmontée d’une marquise vitrée et agrémentée de part et d’autre de deux bignones en pot aux fleurs d’un orange éclatant, Laure sentit les pulsations de son cœur s’accélérer. Elle s’immobilisa et ferma les yeux tout en s’astreignant à respirer calmement. Elle se dit qu’il était encore temps pour elle de faire demi-tour. Mais non ! Elle le regretterait, c’était certain ! Si une partie de son être lui intimait de prendre la fuite, une autre part, et non la moindre, était curieuse de savoir ce qui l’attendait derrière ces murs à l’aspect si rassurant.
Elle reprit d’un pas assuré sa marche.
Elle entra dans un petit hall à l’ambiance chaleureuse décoré avec goût et orné de plantes vertes. À sa gauche, une porte donnait sur un salon meublé de fauteuils et canapés d’allure confortable disposés autour de tables basses. En face de l’entrée, trônait un comptoir derrière lequel était installé un homme à la forte corpulence. D’une soixantaine d’années, légèrement bedonnant, cheveux bruns striés de gris coupés courts et les yeux cerclés de lunettes rectangulaires, il la regarda s’approcher tout en la détaillant sans vergogne, une lueur appréciative dans le regard.
– Bonjour, Madame, lança-t-il d’une voix rauque au fort accent méridional.
– Bonjour ! lui répondit Laure mal à l’aise. Je… je voudrais la clef de la chambre 216.
– Bien sûr, acquiesça aimablement le réceptionniste avec un sourire qui parut équivoque à Laure. J’ai été prévenu de votre arrivée.
– Ah bon…
– La voici, Madame. Deuxième étage. L’ascenseur est sur votre droite.
– Merci.
– Passez un bon après-midi, Madame, jeta l’homme d’un ton que Laure trouva ambigu. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, il suffit de faire le 9 sur le téléphone. Je m’appelle Victor et je suis… à votre entière disposition, continua-t-il avec une intonation que Laure trouva quelque peu déplacée.
– C’est… c’est gentil ! répondit Laure, confuse, en se saisissant de la clef d’une main tremblante. Merci…
– Avec plaisir, Madame !
Un bref instant, Laure eut l’impression que l’homme retenait, quelques secondes de trop, la clef. Comme par inadvertance, ses doigts effleurèrent ceux de Laure qui tressaillit au contact pourtant à peine esquissé.
Elle se détourna et se dirigea vers l’ascenseur consciente du regard de Victor posé sur elle. Que pouvait-il bien penser, songea-t-elle gênée, de cette femme qui se hâtait à s’engouffrer dans l’ascenseur d’un hôtel en plein milieu de l’après-midi ? À vrai dire, Laure n’en avait pas vraiment cure ! Malgré tout, ses joues rosirent. Nul doute que cet hôtel pour le moins discret était un lieu de rencontre idéal pour les couples illégitimes ! L’homme savait parfaitement pourquoi elle était là ! Non, songea-t-elle en frissonnant, il n’en savait rien. Elle-même l’ignorait !
Arrivée au deuxième étage, les portes de l’ascenseur s’écartèrent donnant accès à un long couloir au parquet soigneusement ciré qu’elle longea jusqu’à la chambre 216. Elle inséra la clef dans la serrure et entra l’estomac noué, dans le petit vestibule qui précédait la chambre proprement dite.
La pièce, vaste, était plongée dans une fraîche semi-obscurité. Sobrement meublée d’une grosse armoire en merisier aux vantaux finement sculptés et les murs décorés d’aquarelles d’inspiration champêtre, elle était coquette et confortable. Immédiatement à sa droite s’ouvrait une salle d’eau parfaitement équipée et rutilante de propreté. Sur la gauche, un lit king size recouvert d’un boutis fleuri faisait face à un grand miroir qui occupait une large partie du mur opposé. En face, devant la fenêtre dont les doubles rideaux étaient tirés, un petit bureau agrémenté d’un fauteuil Voltaire qui, étrangement, était disposé au milieu de la pièce, son haut dossier tourné vers le lit. Indécise, Laure resta un moment immobile avant de se décider à avancer d’un pas hésitant vers le centre de la chambre plongée dans un profond silence seulement troublé par la stridulation des cigales. De nouveau, elle stoppa. Que devait-elle faire ? Elle n’en avait aucune idée.
Laure sursauta violemment et son cœur manqua un battement quand, soudain, une voix s’éleva dans son dos :
– Bonjour, Laure. LIRE LA SUITE
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