Chapitre 16 – La sortie par le haut

Trois semaines et demie après la plus fantastique excursion en canoë que j’aie jamais faite, ma bien-aimée Samantha me fait asseoir sur le canapé de son appartement et lâche une bombe. Sam prononce ces mots qui ont terrorisé l’humanité à travers les âges :
« Jim, je suis enceinte. »
Et comme le mâle typique, regrettant presque immédiatement de l’avoir dit, je lâche :
« Comment est-ce arrivé ? »
« Comme un homme typique », pense Samantha. « Je ferais mieux de faire attention, c’est sérieux. Jim a toujours su quoi faire. Maintenant, je vais avoir plus que jamais besoin de ses conseils ».
Je sais que Sam prend des pilules contraceptives. Je sais aussi que, prises correctement, elles sont efficaces à 98%. En y repensant, je me souviens d’au moins une fois où elle a oublié, et où elle en a pris deux pour se rattraper. Sam me regarde en silence pendant que je compte sur mes doigts les semaines depuis ses dernières règles. Quand je dois utiliser ma deuxième main, je comprends que nous avons un problème. J’ai compté en avançant. Je reprends :
« Tu étais dans ta période de fertilité pendant notre voyage.
— Il semblerait que oui, répond Sam. »
Le voyage dans la nature sauvage du parc fut si parfait. Je reste assis là, à me souvenir. Nous avons baisé au moins deux, souvent trois fois presque tous les jours. J’ai pompé tellement de sperme dans Sam qu’elle aurait pu faire flotter un canoë avec. Comment quelques petites pilules pourraient-elles rivaliser avec ça ? Je commence à sourire, et Sam capte mon regard. Je la regarde, son visage est couvert d’une expression d’inquiétude.
Je glisse de son canapé et me mets à genoux devant elle. Je prends sa main dans la mienne. Je la regarde dans les yeux et je déclare :
« Samantha McKinley, voulez-vous m’épouser ? »
Les yeux de Sam s’agrandissent, puis un petit sourire se dessine aux coins de sa bouche.
« Jim, arrête de faire l’idiot. C’est sérieux. »
Je fais semblant d’être surpris et lui demande :
« Qui plaisante ? Ecoute : tu as trois choix possibles. Tu peux t’en débarrasser, te faire avorter. Tu peux me quitter et partir, avoir le bébé toute seule. L’élever sans moi, ou le donner à l’adoption. Ou nous pouvons être ensemble comme une famille. Je ne veux pas te perdre, Sam.
— Et le bébé ? Demande-t-elle. »
Et le bébé ? Les souvenirs me frappent comme une brique. Je sus soudain incapable de maintenir mon regard dans les yeux de Sam et je baisse les yeux. Je commence :
« Ma première femme et moi, nous avions parlé de fonder une famille, juste avant que l’accident ne l’emportât. Nous avions tous deux vingt-neuf ans à l’époque. Nous avions toute la vie devant nous. »
Je lève les yeux. Je sens les larmes dans mes yeux, mais je continue :
« Je sais que tu es encore jeune et que tu ne t’attendais probablement pas à être maman tout de suite, mais c’est comme ça. Tu dois réaliser à quel point nous sommes faits l’un pour l’autre, Sam ; je le sais, vraiment. Je veux être avec toi pour toujours. Je veux avoir des enfants avec toi. Il y a une partie de moi en toi maintenant : mon enfant. Épouse-moi, Samantha, reste avec moi pour toujours ! »
Les secondes s’écoulent pendant que Sam est perdue dans le silence. Je regarde son ventre, sous la chemise qu’elle porte, et je vois une petite créature prendre forme en elle. Une Samantha miniature. Guenièvre, Gwen pour faire court. Oui. Je demande doucement :
« Guenièvre, Gwen. Tu aimes ce prénom ?
— Et si c’est un garçon ?
— Un garçon ? Je ne sais pas... Quels prénoms aimes-tu ?
— J’avais un oncle Claude qui était toujours gentil avec moi, répond-elle. Mais ce prénom est un peu démodé maintenant. Le frère de ma mère s’appelle Angus.
— Angus Bradson ? Je ne sais pas... »
Samantha se met à sourire à cette idée. Saisir l’instant, aller de l’avant, comme dirait Mike. C’est ce que je fais.
« Sam, veux-tu m’épouser ? »
Sam me regarde profondément dans les yeux.
« Oui, Jim. Je le veux. »
Un poids d’une tonne s’envole de ma poitrine et je peux respirer à nouveau. Je prends une grande inspiration, puis je laisse sortir lentement :
« Merci, Sam. Je t’aime.
— Il semble que je sois follement amoureuse de vous aussi, Monsieur, répond-elle.
— Amoureuse, mais pas folle. Tout ira bien, Sam. Je le sais.
— Je l’espère aussi.
— Non. Crois-moi, Sam ; crois en toi. Tu sais que tout va être merveilleux.
— Oui, dit-elle doucement. Ce sera le cas. »
Et c’est ainsi. Samantha va préparer du thé pendant que je reste avec mes pensées. J’ai rencontré Sam il y a moins de trois mois, et maintenant, peut-être dans un mois ou deux, nous allons nous marier. Peu de temps après, nous aurons un nouveau bébé à élever.
Je l’appelle dans la cuisine.
« Tu l’as dit à tes parents ?
— Pas encore. Mon médecin fait un autre test pour être sûr. Il appelera demain.
— Donc tu ne sais pas encore si c’est certain. »
Sam sort en portant un plateau avec le thé et une assiette de biscuits.
« J’en suis sûre, Jim. J’en suis sûre. »
Sam pose le plateau et s’assoit à côté de moi.
« J’ai vomi ce matin.
— Oh !
— Mes règles ont deux semaines de retard.
— Je dirais que ce sont des symptômes plutôt précis, d’accord. »
Samantha se tourne vers moi, me regarde droit dans les yeux et demande :
« Jim, ça t’énerve, que je sois enceinte ?
— Non. Bien sûr que non. Est-ce que ça te contrarie ?
— Un peu. Je savais que je voudrais des enfants un jour. Mais pas si tôt. J’ai un peu peur.
— Ce n’est pas quelque chose dont il faut s’inquiéter. La naissance d’un enfant est une chose tout à fait naturelle. Les femmes ont des enfants depuis longtemps maintenant ! »
Sam attend que j’en dise plus, alors je poursuis :
« Tu es jeune, Sam. Tu es en bonne santé ; tout ira bien pour toi. Je ne suis pas médecin, mais je travaille dans un hôpital depuis neuf ans. J’ai vu des choses, entendu des choses. Tu iras bien, crois-moi.
— C’est là que tu as appris à donner à une fille des orgasmes aussi fabuleux ? »
J’éclate de rire.
« C’est là que j’ai appris où se trouvent toutes les parties coquines. Les grands orgasmes viennent de toi, chérie. » LIRE LA SUITE