Contrat à durée indéterminée

samedi 3 mars 2012
par  Ballet boots
popularité : 1%
16 votes

Chapitre 1

J’avais été embauché à l’essai deux mois pour un poste de commercial dans une entreprise de fabrication de chaussures et de bottes artisanales. Tous les modèles y étaient faits sur mesure par de petites mains qui travaillaient comme des artistes. Aujourd’hui j’arrivais au terme de cette période, je devais me rendre à un entretien pour faire le bilan avec la directrice et décider de mon embauche ou non. J’attendais déjà depuis plus d’une heure debout dans le couloir qu’elle me reçoive. J’étais anxieux je savais que je n’avais pas réussi à remplir tous les objectifs qui m’avaient été fixés. Représentant, ce n’était pas mon métier, j’avais pris ce travail parce que j’étais dans une situation d’endettement terrible. J’avais, comme on dit « flambé » à une époque où j’avais un travail bien payé, j’avais dépensé beaucoup plus que je gagnais. Ce travail c’était un peu comme une dernière chance pour moi.
Subitement la directrice jaillit du fond du couloir accompagnée d’une assistante portant une pile de dossiers. Elle est notoirement excédée, elle remonte le couloir d’une démarche nerveuse, ses talons claquent sur le carrelage. Elle passe devant moi sans même me regarder. Je me dis que je ne suis pas tombé le bon jour. Avant d’entrer dans son bureau, elle se retourne vers moi et me lance sèchement.
— C’est pour quoi ?
Son regard me pétrifie, je suis obligé de fournir un effort pour lui répondre
— Je… je…C’est pour mon bilan de…
Elle me coupe sèchement pour demander à son assistante :
— C’est quoi, c’est un rendez-vous que j’avais ?
L’assistante paniquée pose sa pile de dossiers pour consulter son agenda :
— Oui madame c’est un commercial qui vient pour son bilan. Il a terminé sa période d’essai.
La directrice se tourne vers moi avec un petit sourire narquois
— Ahhh… oui… je vois c’est vous qu’on appelle le « comer… sot !
Elle éclate d’un rire extravagant. Je me sens transpirer à grosses gouttes, j’ai l’impression que ma chemise dégouline. En ouvrant la porte de son bureau, elle me lance.
— Vous tombez bien ! Entrez !
Elle s’installe derrière un somptueux bureau en verre fumé. N’ayant pas été invité à m’asseoir je reste debout plutôt mal à l’aise. Elle commence par consulter son ordinateur. Je la regarde, fasciné et terrorisé en même temps. Elle représente tout ce que j’aime, et déteste en même temps chez une femme.
Depuis mon enfance je fantasme sur les femmes autoritaires.
Je sens un frisson me traverser en l’observant. Elle a de longs cheveux noirs comme l’ébène, de la couleur de son regard sombre et dur. Elle doit avoir la cinquantaine, un corps athlétique, des formes harmonieuses.
Tout en continuant à consulter son écran, elle me dit :
— Alors ! Vous croyez que je vais vous dire quoi ?
Elle se retourne pour me regarder avec insistance au fond des yeux. Elle saisit un dossier sur lequel mon nom écrit, le consulte rapidement puis me dit :
— Vous êtes un incompétent mon cher ! Vous savez en quoi consiste le métier de commercial ? Vous savez ?
Ce que je redoutais se produit. En même temps je m’en doutais.
Je lui réponds en bafouillant :
— Je vais vous expliquer.... C’est compliqué, mais… Le problème c’est que je devais à tout prix… Comment dire… trouver un travail ? Je suis dans une situation… plus que compliquée…
Elle me coupe en se levant pour aller à la fenêtre
— Vous trouvez que je ressemble à mère Thérèsa ? .... Je ne fais pas de l’humanitaire moi, j’ai une société à faire tourner, même plusieurs. Alors, vos petits tracas de la vie quotidienne je ne veux même pas en entendre parler…Vous comprenez !
Elle est debout dos à moi devant la fenêtre. Je regarde sa silhouette se découper sur le ciel gris. Sa jupe fendue laisse entrevoir une paire de bas fendus par une longue couture qui plonge vers ses escarpins noirs. Je me ressaisis :
— Je suis surendetté, ce travail est pour moi indispensable, je vous en prie, ne me licenciez pas.... ou redonnez-moi une autre place… je vous assure, je suis prêt à prendre n’importe quel poste.
Un long moment se passe. Elle regarde toujours par la fenêtre. Elle pianote lentement avec ses ongles sur la vitre. Elle se retourne pour venir s’asseoir au coin du bureau devant moi :
— J’aurais bien quelque chose à vous proposer.... mais j’aurais préféré avoir une femme pour ce travail. C’est ennuyeux quand même....
— Je suis prêt à faire n’importe quoi, madame.
— Je veux pour chez moi…Comment dirais-je ? …Une personne… Enfin ce que j’appelle crûment » une bonne à tout faire ». C’est-à-dire une personne pour faire le ménage, la vaisselle, le rangement, mais aussi me servir dès que j’ai le moindre besoin…Je travaille de plus en plus de chez moi et je veux que tout soit impeccable. C’est un peu un caprice en quelque sorte, mais comme ma situation me le permet…Mais j’aurais aimé une femme, les femmes sont plus appliquées, plus sérieuses....
Je suis debout devant elle presque au garde à vous. Elle balance ses jambes en dessous du bureau. D’ou je suis j’aperçois le galbe de sa poitrine par l’ouverture de son chemisier. J’ai du mal à réaliser ce que représente ce travail ; homme à tout faire pourquoi pas après tout, j’en ai vu d’autre. Et puis me retrouver au service de cette magnifique créature m’émoustille un peu.
— Je peux très bien faire toutes ces taches, je suis en plus bricoleur… et très appliqué… laissez-moi tenter ma chance une deuxième fois…
Elle se lève pour venir se placer debout juste devant moi. Je sens son parfum ambré, avec des senteurs exotiques qui rappellent les tropiques, le monoï, le coco… Elle se tient à quelques centimètres de moi, je sens son haleine qui laisse échapper une odeur de cigarette mentholée. Avec arrogance elle me dit :
— Bon !... Je veux bien vous prendre à l’essai encore une fois, mais que je veux une femme pour ce travail. Donc vous devrez vous adapter ! Sommes-nous bien d’accord ? LIRE LA SUITE




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Commentaires

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dimanche 24 avril 2022 à 16h30 - par  Henic

Malheureusement, la suite n’est pas venue, c’était il y a dix ans...

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dimanche 4 mars 2012 à 14h31 - par  Bizber

J’adore cette entrée en matière. Prometteuse, excitante... Si la suite est telle que je peux l’imaginer votre récit fera partie des meilleurs du site

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samedi 3 mars 2012 à 19h58 - par  Henic

Voilà qui est prometteur...