17. Jennifer franchit le pas

Pendant les jours suivants, Cole et Monica ont des conversations animées sur la scène SM locale et sur leur prochain rendez-vous avec Jennifer. Monica commente la façon dont les gens de la scène traitent les autres participants par rapport à la manière dont ils traitent ceux qui n’en sont pas. Entre eux, les gens de la scène discutent facilement des choses les plus intimes et les plus secrètes. Lorsqu’ils sont au contact de quelqu’un dont les préférences ne sont pas connues ou qui est sexuellement conservateur, ils conservent un silence strict sur leurs activités coquines. Cela pourrait conduire au sentiment d’avoir une double personnalité, mais pour la plupart des gens, c’est la meilleure alternative.
Dans son petit appartement au 14ème étage d’une résidence à la mode du -ville, Jennifer réfléchit à ce qu’elle veut obtenir de son aventure avec Cole et Monica. Elle sait qu’elle a complètement confiance en Monica et l’idée de se soumettre à sa petite amie sexy est très excitante. Elle est envieuse de Monica depuis leur première rencontre, d’abord à cause de son corps sinueux, et plus tard, à cause de sa relation avec Cole. Il y a aussi un élément de concurrence. Elle veut montrer qu’elle peut être aussi soumise que les femmes dont elle a lu les histoires sur internet et dans les nombreux livres érotiques qui attendent sous son lit comme de vieux camarades de jeu.
Elle sait que ses amis ne lui feront jamais de mal. La perspective la plus intimidante est la pensée d’être nue devant eux et d’être forcée de se livrer à ce qui sera certainement des actes sexuels honteux. Du moins l’espère-t-elle. Elle est très timide à propos de son corps, en particulier à proximité de femmes superbes comme Monica. La seule pensée d’être exposée de force la fait mouiller ; elle n’est juste pas certaine de pouvoir surmonter cela.
Elle espère également pouvoir faire l’expérience de ce que signifie servir quelqu’un en tant qu’esclave. Beaucoup de ses fantasmes préférés impliquent de servir un homme qui la possède complètement. Ce n’est pas le genre de chose que l’on peut faire admettre à quiconque à moins que la personne ne partage un fantasme similaire.
Le courriel que Monica reçoit de Jennifer s’avère contenir un fantasme qu’elle et Cole aiment tous les deux. Jennifer voudrait être embauchée et formée comme esclave sexuelle pour un riche homme d’affaires. Elle suggère d’utiliser le nom d’un beau banquier d’investissement japonais pour lequel elle a comme un coup de cœur. Puisqu’elle n’a pas vraiment le temps dans sa vie d’être une véritable esclave, les vingt-quatre premières heures de « captivité » devraient faire l’affaire. De toute évidence, un entraînement sérieux aurait lieu lors de sa première nuit.
Il faut deux semaines de plus pour régler les détails, mais au bout du compte, tout est clair. Jennifer aura deux mots de sécurité, un pour arrêter toute activité qui se déroule à ce moment-là et une autre pour arrêter complètement le jeu. Comme elle veut la sensation d’abandonner complètement tout contrôle, aucun acte de domination sexuelle n’est interdit par leur accord. Les seules limites strictes sont que Jennifer doit être capable d’aller travailler le lundi matin et elle ne veut pas de marques permanentes.
Elle sera récupérée devant son immeuble le samedi suivant à midi et passera la nuit puis jusqu’à midi le dimanche. Tout ce qu’elle a besoin d’apporter est un sac avec des vêtements de rechange.
Comme ils se l’étaient promis, Cole et Monica discutent de leurs activités sexuelles à l’avance. Il est un peu surpris quand elle l’encourage à prévoir des relations sexuelles avec Jennifer. Sa vie sexuelle avec Monica est complètement satisfaisante et il ne ressent pas le besoin d’une autre partenaire. Cependant, Monica le connaît maintenant assez bien pour savoir que sa libido sera stimulée en dominant une femme consentante. Elle veut être certaine que sa meilleure petite amie aura la période érotique de sa vie.
Comme il ne connaît pas les besoins pervers de Jennifer depuis longtemps, il veut être prêt à faire tout ce qui lui semblera approprié dans le feu du jeu. Il commence à donner des leçons quotidiennes à Monica avec la canne et le fouet au cas où il lui semblerait plus approprié qu’elle exécutât les punitions nécessaires. Debout dans le donjon à côté d’une table de jouets coquins, il lui tend un fouet avec de nombreuses tresses courtes.
« Ceci, bien sûr, est un martinet, qu’il ne faut pas confondre avec un chat à neuf queues. Le fouet a des tresses plates et douces qui peuvent créer une gamme de sensations sans causer de graves dommages. Un chat est un fouet beaucoup plus méchant, avec des lanières tressées qui frappent beaucoup plus durement.
Un martinet peut être découpé dans de nombreux types de matériaux différents. Le cuir est le plus populaire, mais tu verras également du caoutchouc, du plastique et de la corde, entre autres choses. Celui-ci est en daim fin. Une femme très spéciale dans la scène l’a fait pour moi il y a quelques années. Il est beaucoup trop léger pour être utilisé sur le dos ou les fesses. Il a été conçu pour les seins. Ici, laisse-moi te montrer. »
Elle remonte son T-shirt et se tient immobile pendant qu’il lui donne plusieurs coups sur ses jolis seins. La légère sensation de gifles est assez délicieuse. Il lui tend le fouet et lui montre comment pratiquer sur des oreillers. Pendant la demi-heure suivante, Monica erre dans la maison, traquant les coussins pour les attaquer avec le petit fouet.
Quand elle le maîtrise, il lui en donne un plus long, plus lourd, qui est en peau de vache fine et lisse.
« Tu dois faire attention à ne pas laisser les extrémités du fouet s’enrouler autour du corps de ton partenaire. Lorsque les pointes s’enroulent, elles frappent avec beaucoup plus de force et c’est à un endroit auquel ils ne s’attendent pas. C’est la marque d’un top amateur et quelque chose à éviter. »
Ce martinet plus lourd produit un bruit plus satisfaisant quand elle frappe les oreillers coquins, mais il présente encore une grande marge de sécurité lorsqu’il est utilisé sur un camarade de jeu. Il lui montre également comment utiliser l’une de ses plus légères cannes en rotin. Elle découvre que la nature flexible de la tige rend difficile d’atteindre une cible avec précision. Après avoir pratiqué plusieurs fois, elle décidé qu’elle n’utilisera cette canne que légèrement, voire pas du tout. Cole sort une de ses cannes en fibre de carbone noire, qui est légèrement plus légère que le rotin, mais presque parfaitement rigide. Monica se sent alors beaucoup plus confiante sur sa précision.
Lorsqu’ils ont fini de s’entraîner avec les instruments à percussion, ils s’asseyent ensemble pour travailler sur leur plan. Cole commence :
« Comme Jennifer ne s’est pas engagée dans le jeu SM dur auparavant, je ne pense pas que nous devrons utiliser d’instrument plus lourd. Ma théorie générale du jeu SM est que l’on doit jouer dans les limites de son partenaire pour qu’il veuille toujours revenir pour plus. Maintenant, voici quelque chose avec lequel je veux que tu commences à t’entraîner. »
Il lui montre une boîte rectangulaire d’environ quinze centimètres de long. Une fois ouverte, elle révèle un rasoir droit fait pour le rasage professionnel. À mesure que la journée approche, ils deviennent tous les deux de plus en plus excités. Cole prépare le donjon pour l’entraînement de Jennifer. Ils sont très confiants sur le fait que la partie SM du plan fonctionnera bien, mais le jeu D/s sera plus difficile. Leur plan est que Monica soit la première à dominer Jennifer. Lorsque Jennifer deviendra plus à l’aise avec son rôle de soumission, elle se retrouvera sous le contrôle de Cole, dans son rôle d’« Entraîneur ». Il n’y a aucune garantie que cela fonctionnera, bien sûr. Ils ont simplement planifié et espèrent le meilleur. Ils ont expliqué à Jennifer leur sentiment que le jeu BDSM est vraiment un jeu. Cela doit être amusant pour toutes les parties impliquées ou cela ne sert à rien de le faire.
Le samedi matin, Cole inspecte sa voiture, qui est dans le garage à côté de la fourgonnette noire. C’est une grosse berline Mercedes argentée qu’il a achetée comme voiture de collection. C’est un modèle vieux de trente ans et en parfait état. Les vitres arrière sont protégées par des rideaux gris et les sièges sont recouverts de cuir gris et doux. Il place quelques articles importants dans un compartiment de rangement à l’arrière du siège du conducteur, puis rentre dans la maison pour se changer.
Cole revêt un costume noir à l’ancienne qui aurait pu être porté par un chauffeur du début du siècle. Un chapeau de chauffeur classique et une paire de lunettes de soleil foncées d’aviateur complètent son apparence. Il s’inspecte devant le miroir et laisse son visage prendre une expression de désintérêt. La barbe et les lunettes de soleil le font paraître plutôt inaccessible.
Monica enfile sa robe de cocktail noire la plus sexy. Celle-ci est courte et a un profond décolleté, ce qui fournit un cadre parfait pour un long collier de perles. Elle passe beaucoup de temps devant le miroir, s’assurant que son maquillage est bien fait, et coiffant ses longs cheveux bruns en un chignon assez sévère qui se perche dédaigneusement derrière sa tête.
S’arrêtant le temps d’un baiser délicat et d’une tape sur son joli derrière, ils vont à la voiture. Cole est maintenant dans son rôle de chauffeur et lui tient ouverte la lourde porte arrière. Elle entre dans la caverne du compartiment passager et s’assoit sur la couverture en cuir souple de la banquette arrière. Il se place au volant et démarre le vieux moteur allemand, qui se met en route presque silencieusement. Sur le trajet vers l’appartement de Jennifer, ils ne parlent pas, à l’exception du commentaire de Monica sur l’incroyable silence à l’intérieur de la vieille voiture. Aucune conversation n’est nécessaire, car leurs plans sont élaborés et finalisés depuis la semaine précédente. LIRE LA SUITE