ELLE (4)
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Chapitre 9
Un bref moment de repos
Un long moment Elodie laisse couler l’eau brûlante de la douche sur son corps endolori. Elle est encore sous le choc de ce qui vient de se produire, sur l’intensité de l’orgasme qu’elle a éprouvé. Elle ne comprend pas les changements qui s’opèrent en elle, qui la transforment. En font une autre femme tout en restant la même. Qui lui font entrevoir une autre réalité qui l’attire et la subjugue au moins autant qu’elle lui fait horreur. Et la répugne. « Comment puis-je ressentir autant de plaisir alors que je suis humiliée et avilie. Je ne suis pas normale… », songe-t-elle alors que ces larmes se mêlent à l’eau de la douche qui ruisselle le long de son corps. Elle caresse doucement ses fesses encore brûlantes par la fessée reçue. Son vagin et son cul lui semblent encore béants et Elodie ressent un trouble profond en se remémorant la double pénétration subie qui l’a faite défaillir de plaisir. Elle a peur. Peur de l’intensité de ce qu’elle ressent. De ce vers quoi cet attrait peut l’entraîner. Oubli de soi ou au contraire réalisation de son être ? Force de subir ce qu’on lui inflige ou faiblesse de ne pas savoir y résister ? Elle ne sait pas. Elle ne sait plus rien. Il lui semble naître à une autre vie emplie de danger mais aussi, et surtout, de plaisir intense… Elle songe à Marc qui a regardé sans broncher et, surtout, sans lui apporter le moindre soutien ce que l’on lui a fait endurer. Comment a-t-il pu ? Une nouvelle vague de sanglots l’étreignent. Elle se sent désespérément seule et perdue.
Paty qui fait face pour se recoiffer au grand miroir qui orne tout un pan de la salle de bain, la regarde en souriant. A travers ses larmes Elodie lui sourit en retour. Paty est nue et son corps plantureux aux courbes harmonieuses est superbe. Son ample poitrine quoiqu’un peu tombante et aux aréoles beige rosé surmontés deux tétons fièrement érigés et sertis d’anneaux d’or, attire irrésistiblement le regard d’Elodie. « Elle est belle, se dit-elle, elle ressemble à une odaliste avec ses longs cheveux brun au reflets chatoyants ». Le regard d’Elodie parcourt le corps qui s’offre sans fausse pudeur, descend jusqu’au triangle imberbe de son pubis, suit la courbe des cuisses élégamment galbées… Elodie ressent un doux émoi l’envahir à la vision de ce corps de femme mature certes mais magnifique. Son corps frémit et s’émeut au souvenir de la légère morsure de ses dents sur le clitoris turgescent de désir de Paty, du doux attouchement de sa langue sur sa chatte frémissante avant de s’introduire en elle l’amenant à une jouissance qu’elle n’a pu retenir. Elle a encore sur les lèvres le goût musqué de Paty, dans son nez son odeur suave et enivrante. Jamais encore elle n’avait gouté à une femme. Là, à cet instant précis, elle voudrait enfouir son visage entre les seins de Paty, se repaître de son odeur…
— Ça va ? L’interrompt Paty dans ses pensées une lueur espiègle dans les yeux. Pas trop éprouvée ?
— Un peu oui, sursaute Elodie en se saisissant d’une épaisse serviette dont elle s’enveloppe en un geste dérisoire de défense.
— C’est ta première fois une séance comme ça ?
— Oui
— Et bien chapeau. Tu t’en es bien tirée.
— Et toi, ça t’arrive souvent ?
— Disons deux à trois fois par mois.
— Et tu aimes ?
— Tu crois que je serais encore là si je n’aimais pas. Rien ne m’oblige à rester tu sais. Bertrand est mon mari et nous nous aimons. Ce que nous faisons, nous l’avons décidé ensemble et nous en sommes heureux.
— Hmmm…, réplique sceptique Elodie.
— Tu ne parais pas convaincue. Mais c’est la vérité, Bertrand ne me force à rien. Bien au contraire parfois, ajoute-t-elle avec un petit rire. Avec Marc ce n’est pas la même chose ?
— Non… pas vraiment, répond en hésitant Elodie. Je crois qu’il se fout éperdument de ce que je peux vouloir. De mes envies. Seul compte son plaisir et ce que LUI veut.
— Ah bon… tu sais ce n’est pas comme cela que ça marche.
— …
— Tu aimes être traitée comme ça ? L’interroge Paty
— Non… pas vraiment.
— Pourquoi tu le fais alors ?
— Ben… parce que je l’aime. Et lui aussi m’aime.
— Ah oui… tu es sûre que c’est de l’amour ?
Troublée Elodie regarde Paty qui la dévisage tendrement. Aime-t-elle vraiment Marc ? La question s’impose soudain à elle. Au début oui sans doute. Mais n’a-t-elle pas en fin de compte confondu amour et désir. Désir d’un ailleurs dont elle ne faisait que soupçonner l’existence mais qui la fascinait. Marc ne serait-il qu’un moyen pour elle d’atteindre cet ailleurs ? Quant à l’amour que Marc dit éprouver pour elle… elle doit bien convenir qu’elle a de plus en plus de mal à le croire. Elle se dit que, depuis le début, elle s’est voilé la face, a voulu croire à une vérité qui n’était que mensonge. Pour se dédouaner de ces désirs inavouables qui grondaient en elle. Sans doute oui. Elle a voulu, à toute force, croire à un amour illusoire qui seul lui permettait d’accepter de les assouvir. Un voile semble soudain se déchirer et la laisse face à une réalité qu’elle a encore peine à admettre.
— Tu ne réponds pas, reprend Paty en caressant doucement le bras d’Elodie.
La sollicitude de Paty à son égard envers qui elle a éprouvé une immédiate complicité rompt soudainement un barrage et elle éclate en sanglots convulsifs libérant d’un seul coup la tension nerveuse qui l’a étreinte depuis le matin .
— Je… je ne sais plus, sanglote Elodie
Tendrement Paty l’attire contre elle, la presse contre son corps en une caresse apaisante. Dans le mouvement la serviette tombe à terre. Les deux corps s’étreignent, pressent leurs seins les uns contre les autres. Leur deux visages se rapprochent et, oublieuses de tout, elles joignent leurs lèvres en un baiser d’une infinie douceur.
— N’ai pas peur ma belle, souffle Paty. Le passage est difficile mais je suis sûre que tu vas arriver à le franchir.
— Je ne sais pas, balbutie Elodie
— Moi je sais. J’ai bien vu, tu aimes ça… seulement… je peux être franche ?
— Oui , bien sûr.
— Eh bien… d’après ce que j’ai vu… entendu… ce soir et… avant
— Avant ? L’interrompt Elodie
— Oui, Bertrand et moi avons beaucoup discuté avec Marc pour préparer cette soirée.
— Je ne savais pas.
— Bref.. ce que tu viens de me dire confirme ce que je pensais. Vraiment je ne suis pas sûre que Marc soit le bon partenaire pour toi, ni pour quiconque d’ailleurs !
— Tu crois ?
— Oui, mais nous parlerons de cela plus tard. Allez viens, essuie tes larmes et allons servir ces messieurs avant qu’ils ne s’impatientent. LIRE LE SUITE
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