Histoire de Laure
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Un rayon de soleil qui filtrait à travers les interstices des volets clos la réveilla le lendemain matin. Elle était seule, mais au froissement de l’oreiller à côté d’elle, elle sut que Mathieu avait passé la nuit à ses côtés. Elle s’étira de tout son long, l’esprit et le corps reposés, puis elle se leva d’un bond et ouvrit grand les persiennes. Aussi loin qu’elle pouvait voir, il n’y avait pas d’autre maison, pas même un coin de toit. Seulement la garrigue, les bois, la chaîne des Alpilles en fond et la mer qui scintillait sous le resplendissant soleil de cette belle journée hivernale. Bien que ce fût la fin janvier, la température était douce et clémente et la journée s’annonçait magnifique. Laure sourit de contentement. Si le paradis existait, il devait ressembler à cela, se dit-elle.
Sur un fauteuil était disposée une robe en fine laine grège dont elle se vêtit. Elle grimaça lorsque le tissu pourtant soyeux frôla son épaule endolorie. Puis elle partit à la recherche de son amant.
Elle le découvrit assis à une table placée devant une large baie vitrée grande ouverte sur la campagne environnante. Un peu en retrait, elle aperçut le scintillement d’une grande piscine. Le petit déjeuner était déjà servi. D’un coup d’œil, elle apprécia les jolies porcelaines, les corbeilles de fruits, de croissants et de pain frais, les pots de confiture. Le parfum du café fit frétiller ses narines et elle se rendit compte qu’elle était affamée.
— Comment, te sens-tu ce matin, ma chérie. As-tu bien dormi ? lui demanda Mathieu dont le cœur s’emballa en la regardant s’approcher, souriante, d’une démarche gracieuse.
« Seigneur, qu’elle est belle, songea-t-il, et elle est à moi ! ». Les cernes qui la veille au soir bordaient ses yeux avaient disparu et le visage de Laure resplendissait de sérénité.
— Excellemment et j’ai une faim de loup.
— Sers-toi alors. Thé, café ? Ensuite, quand tu seras rassasiée, nous irons nous promener et profiter du beau temps.
— Très bonne idée, lui répondit Laure en se versant un grand bol de café noir dans lequel elle plongea avec délice un croissant, tout en regardant autour d’elle, éblouie par la beauté des lieux.
Elle ne résista pas à la curiosité et lui demanda :
— Puis-je te poser… heu… excusez-moi… vous poser une question, Maître ?
— Bien sûr et lorsque je le fais, tu peux également me tutoyer, ma douce et, bien entendu, m’appeler par mon prénom. Je ne suis pas un forcené de la domination 24 h sur 24 h, sept jours sur sept... Loin de là !
— Alors, Mathieu, peux-tu me dire si cette maison t’appartient ? Elle est magnifique !
— Oui, elle est à moi. Je l’ai héritée de mon père qui la tenait lui-même de son père qui la tenait… Bref, tu l’as compris, nous possédons cette maison depuis plusieurs générations. Au tout début, il n’y avait que cette partie où nous nous trouvons. Une petite bergerie sans prétention qui, au fil du temps, s’est agrandie…
— Une maison de famille, donc !
— Exactement ! Enfant, j’y ai passé toutes mes vacances. De très beaux souvenirs… Je me suis contenté, lorsque j’en ai hérité, d’y apporter tout le confort moderne et d’acheter chaque fois que cela était possible les terrains mitoyens quand ils étaient en vente. Je n’aurais pas supporté voir construire des maisons aux alentours. Je tiens trop à ma tranquillité ! Ce que je vis ici est… trop personnel.
Laure fut un peu blessée à la pensée qu’il utilisait cette maison pour vivre les côtés hors normes de sa sexualité, et qu’elle n’était finalement, pour lui, qu’un épisode parmi d’autres.
— Sexe extrême, c’est ça ? C’est pour ça que tu m’as emmenée ici ? lui lança-t-elle, quelque peu agressive. LIRE LA SUITE
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