Laura soupira avec un brin d’anxiété lorsque le dernier wagon passa à sa hauteur dans un souffle qui décolla, l’espace d’un instant, sa robe rouge de sa peau moite. Bientôt, son train ne fut plus qu’un minuscule point bleu au loin avant de disparaître à l’horizon, et toujours personne en vue…
La jeune femme aux cheveux roux balaya une nouvelle fois le quai du regard. L’après-midi touchait à sa fin et elle était absolument seule, comme au beau milieu du désert, dans cette petite et misérable gare de campagne. Un panneau, une borne de compostage, un banc à la peinture défraîchie et un abri délabré… Un véritable trou perdu.
Et puis elle la vit venir à sa rencontre. Grande, la quarantaine et les cheveux auburn, elle était vêtue d’une tenue champêtre, composée d’une paire de bottines marron, d’un jean et d’un joli pull assorti à ses yeux verts.
— Bonjour Laura, articula-t-elle avec un accent qui trahissait ses origines britanniques. Je suis Jennifer Henderson. Enchantée de faire votre connaissance.
— Bonjour, répondit la rousse en agrippant ses bagages. Je dois vous suivre, n’est-ce pas ?
— En effet. Venez, je suis garée un peu plus loin.
Quelques instants plus tard, après avoir enfermé sa valise dans le coffre d’une petite voiture noire aux vitres teintées, Laura s’installa sur la banquette arrière.
— Je vais vous demander de me confier votre sac à main et de mettre ceci, ordonna la brune en lui tendant un bandeau de cuir. Notre destination doit vous rester secrète dans l’immédiat.
La jeune femme attrapa l’objet d’une main fébrile. Son Maître lui avait bien parlé de cette étape et elle avait juré de lui faire confiance… Mais elle n’était pas entièrement rassurée pour autant.
—  Une simple précaution afin de dissuader les personnes plus curieuses que réellement désireuses de vivre cette aventure, ajouta Jennifer pour la pousser au pied du mur.
Alors, voyant qu’elle n’avait pas le choix, la jolie rousse s’exécuta.
Désormais le temps n’avait plus cours. Aveuglée et désorientée, Laura ne pouvait qu’imaginer les paysages le long des routes sinueuses que la voiture empruntait, tandis que sa conductrice restait silencieuse. Elle avait peur, un peu, beaucoup… À plusieurs reprises elle hésita à ôter le masque plaqué sur ses yeux. Mais elle savait qu’aussitôt madame Henderson stopperait la voiture et que son périple serait terminé.
—  Nous arrivons, déclara cette dernière au moment où la voiture ralentissait. Mais je vous interdis formellement de retirer votre bandeau.
Malgré son accent, impossible d’ignorer le ton autoritaire de sa voix.
—  D’accord.
L’instant suivant Laura entendit sa portière s’ouvrir, et la femme l’attrapa ensuite par la main.
— Suivez-moi. Je vais vous guider.
Le pas mal assuré, la rousse se laissa conduire le long d’une allée de graviers avant de deviner qu’elle pénétrait à l’intérieur d’une demeure lorsque ses sandales rencontrèrent un sol plus lisse.
—  Nous y sommes. Vous pouvez maintenant le retirer.
Ses yeux mirent une dizaine de secondes avant que sa vue ne se fasse suffisamment nette pour qu’elle discerne les contours de la pièce dans laquelle elle se trouvait. Il s’agissait d’une sorte d’office à la décoration sobre, presque austère, hormis une petite plante verte posée dans un coin. Son hôte alla s’asseoir derrière un large bureau en acajou et l’invita à faire de même, sur l’une des deux chaises situées face à elle.
—  Les différents questionnaires sont en règle, commença la brune.
Elle marqua une courte pause et sortit une feuille de papier d’un des tiroirs.
—  Nous allons donc pouvoir passer à votre contrat de ponygirl.
Enfin, le mot venait d’être prononcé. Jusqu’ici Laura n’y croyait pas. Et pourtant, elle était là, dans ce lieu inconnu, sur le point de réaliser son fantasme le plus intime, le plus complexe, et de loin le plus fou… Ponygirl... Mi-animal, mi-esclave… À moitié nue, à moitié entravée… Sans aucun doute l’une des formes les plus extrêmes de soumission. Son corps tout entier tremblait d’excitation. LIRE LA SUITE