Cinq mots

4° partie
dimanche 23 mai 2021
par  Henic
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7. Janvier

« Dix… Neuf… Huit… Sept… »
La fête prend de l’ampleur avec deux douzaines visages congestionnés qui chantent et se sourient l’un à l’autre.
« Six… Cinq… Quatre… »
Mais Mart regarde fixement Kelly. Ses yeux verts n’en ont que pour elle.
« Trois… Deux… Un… »
Puis un grand cri commun s’élève :
« Bonne année ! »
Elle lui fait un baiser, puis se retourne et serre les gens de chaque côté d’elle. Les carillons de Big Ben qui sonnent 2007 sont diffusés sur les haut-parleurs.
Enfin, elle se tourne vers lui. Il la serre dans ses bras et lui murmure :
« Bonne année. »
Son souffle chaud chatouille son oreille.
« Je suis toujours en train de réfléchir à ton offre, tu sais… »
Ils se sourient. Chaque nouvelle année, elle murmurait ces mots.
« Et ? »
Elle fixe ses yeux émeraude. Cette fois, c’est pour toujours.
« Va dans la salle de bain et enferme-toi dans ta CB. »
Il ferme les yeux, prend une longue inspiration. Puis les rouvre, étincelants.
« Oui, Maîtresse. »
Les trois dernières semaines n’ont pas été faciles. Dans les jours qui suivent son retour de Los Angeles, elle et Mart ont besoin de temps. Ils vivent dans la même maison mais ne sont pas mentalement dans le même espace. Elle ne s’intéresse ni à lui ni à la domination. Elle le laisse pratiquement faire ce qu’il veut. Il regarde la télé, joue au golf avec Dylan, se branle même pour autant qu’elle le sache. Ses organes génitaux se remettent lentement des mauvais traitements infligés par les mains d’Ingrid.
C’est Kelly qui a eu l’idée d’inviter Chantal et Greg de Los Angeles pour Noël. Leur visite a remonté le moral de Mart et dégelé l’atmosphère hivernale. Après un peu trop de dinde et de pudding le jour de Noël, ils couchent ensemble cette nuit-là et « s’ouvrent » l’un à l’autre.
« Ce n’était tout simplement pas ce que je voulais, dit-il. - Je ne veux pas d’une Domina d’un genre prostituée. C’est toi que je veux. Domination et contrôle par toi. »
Elle sourit, un peu penaude.
« Je pense que nous avons tous les deux appris quelque chose. Bizarrement, les quatre dernières semaines ont été nécessaires.
- Puis-je demander ce que tu as appris ? »
Elle hausse les épaules. C’est une question qu’elle se pose souvent.
« J’ai maintenant une idée beaucoup plus claire de ce que je veux de notre situation. J’ai réalisé que je t’aime toujours Mart. J’imagine qu’au fond, j’ai eu peur, quand tout cela a commencé, que cela conduise inévitablement à notre séparation, à la fin. Je ne savais pas si cela prendrait cinq jours, cinq mois ou cinq ans, mais je craignais de ne pas pouvoir m’en empêcher - tu sais, ne plus te respecter. »
Il la regarde. Un soupçon de douleur dans ses yeux, mais silencieux, patient.
« Je suppose que j’ai aussi confondu la luxure et l’amour. Mais j’ai découvert qu’une partie de ma satisfaction vient surtout du fait que tu es là. Bien sûr, j’ai apprécié… »
Elle s’arrête pour effleurer sa joue, calant sur les mots.
« Baiser avec James. Et Alain. Mais j’aime aussi baiser ton mental. »
Il acquiesce solennellement, puis a un sourire ironique.
« Je suis désolé. J’aurais aimé être – tu sais - différent. »
- Mais tu es qui tu es, Mart. Moi aussi. Aucun de nous ne peut changer cela. C’est pourquoi je te respecte toujours. Après tout, cela fait autant partie de toi que tes adorables yeux verts et... ça. »
Elle sourit d’un air satisfait, touchant son pénis pour la première fois depuis des semaines. Mais ses doigts ne s’y attardent pas. Au lieu de cela, ils restent tous les deux allongés en silence pendant un moment, écoutant les battements de leurs cœurs.
« Quoi d’autre ? Finit-il par demander.
- Quoi d’autre ? Mmm. J’ai réalisé qu’il nous restait beaucoup de choses à essayer, tu sais. Je me suis retenue. C’est la seule chose sur laquelle Ingrid avait raison. J’ai besoin de nous emmener plus loin. Pour avoir un contrôle total. Pour satisfaire tous mes fantasmes vicieux. C’est une condition si nous voulons continuer. »
Elle lève un sourcil, l’interrogeant du regard.
« Qu’en penses-tu Mart ? Continuer… ou est-ce que tu as trop peur ? »
Il se mord la lèvre inférieure.
« La seule chose qui me fait peur, c’est ce que je ressentirais si je te perdais. »
Elle se penche et l’embrasse.
« Eh bien alors, tu n’as rien à craindre. »
Ils emmènent tous les deux Chantal et Greg à l’aéroport. Dans la voiture, sur le chemin du retour, ils conviennent que minuit, le soir du Nouvel An, marquera le point de départ.
Il se sent bizarre à la fête annuelle de Naomi et Nick. La plupart des gens ici connaissent la situation. Ils lui posent poliment des questions sur Noël, sur Chantal, des petites discussions sur la météo et la politique, racontent les blagues du moment. Pourtant, il peut dire qu’ils le regardent tous et s’interrogent. Il en connait plusieurs depuis plus de vingt ans. Il a étudié, vécu en société et travaillé avec eux. Il est allé à leurs mariages et ils sont venus au sien. Ils savent qu’il a été l’esclave de sa femme.
Et tout le temps, les horloges tournent vers minuit.
Dans la salle de bain, il a enlevé son Gerecke en acier et l’a placé autour de sa bite.
« Salut, ma vieille, chuchote-t-il en tournant la clé dans la serrure. »
Lui et Kelly ont fait l’amour deux fois par semaine depuis Noël. Ce furent des séances missionnaires, douces et aimantes. Pas des saletés de combats sauvages. Il fallait à nouveau qu’ils se relient ensemble. Mais il fut déçu qu’elle n’atteignit pas l’orgasme à chaque fois. Il avait essayé de la convaincre de le laisser utiliser ses doigts ou sa bouche pour la finir par la suite, mais elle n’était pas intéressée.
Son heure viendrait, avait-elle dit, en faisant un clin d’œil au double sens.
D’une certaine manière, il a résisté à l’envie de se masturber depuis, même s’il sait que cela pourra prendre longtemps avant qu’elle le laisse jouir à nouveau.
Il cache la clé dans la paume de sa main fermée et sort de la salle de bain.
L’entracte est terminé. C’est le moment du deuxième acte.
« Silence, s’il vous plaît, réclame Naomi en baissant la musique de fond. »
Il est minuit et demie.
Petit à petit, la vingtaine de personnes restantes cesse de parler. LIRE LA SUITE


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