1. Mise en condition

Il y a une brume rose-rouge sur Sarah, comme une jolie fleur avec beaucoup d’épines. Et elle dégouline bien — oh, si bien — merci beaucoup. Partout ailleurs, un nerf à vif expose un nerf à vif. C’est la façon dont un certain bouton gênant chez elle le veut, et la façon dont ce grand bâtard/amoureux d’elle, elle le bénit/elle le maudit, Tom, le veut, l’exige et l’obtient. Elle est impuissante et totalement submergée par les sensations. La vie ne peut pas être plus riche et variée !
Son souffle se transforme en halètements courts et prudents. Elle ne doit pas/il ne faut pas qu’elle aggrave l’effet des épingles à cheveux qui sont fixées sans pitié sur ses mamelons sensibles (Dieu que ça fait mal !). Remarquez, ils sont reliés, via une ficelle fine, mais solide, à son bouton qui accueille également une épingle à cheveux qui le soulève sans pitié (Mon Dieu, ça fait encore plus mal !). Elle le supplie vraiment d’arrêter, mais il se contente de sourire et continue. Elle prend pour une faveur personnelle le fait qu’il n’arrête pas. Certaines personnes dans sa position l’auraient fait, mais il la connaît suffisamment pour simplement profiter de ses gémissements et faire littéralement passer le problème en force.
Quel que soit le mouvement que fait Sarah, ça tire horriblement/merveilleusement sur au moins une des épingles à cheveux et ce à quoi elles sont attachées. L’idéal serait donc de ne pas bouger du tout. C’est rendu pratiquement impossible. Tom a inséré un petit tuyau dans son trou à pisse (ce qui, incidemment, lui donne envie de pisser à ce moment-là) et de là, à une pompe. La pompe est sur une minuterie et envoie à des intervalles donnés les fluides qu’elle collecte vers un sac au-dessus de sa tête, et un autre tube dans le sac dirige les fluides vers le bas dans son cul bouché. Une ceinture de cuir serrée autour d’elle rend inconfortable toute expansion de sa vessie. Avec le temps, elle réalise qu’elle peut se contrôler suffisamment pour atténuer les fluides en elle, plutôt que de les faire tonner, mais elle sait que ce n’est pas très facile. Tom y a déjà pensé et a pris des dispositions. Il a un esprit sournois.
Tom, bénis-le/maudis-le lui a donné deux pintes de Guinness pour améliorer/empirer les choses avant de mettre les pinces à cheveux et de fixer les cordes en nylon autour de ses poignets et de ses bras. La Guinness a un goût noir et crémeux et, comme toujours, transite très rapidement en elle. Il vient juste de mettre le plug anal, qui comporte le tuyau, à l’intérieur d’elle et d’attacher la ceinture, lorsque le gargouillement commence dans ses entrailles. Il lui faut un effort considérable pour ne pas convulser sous le froid et la terrible pression. Elle se sent comme un barrage sur le point d’éclater. Elle se sent dure contre la ceinture. C’est presque trop, mais pas tout à fait, ce n’est jamais trop. Elle est la fille de Tom.
Le bâillon enfoncé dans sa bouche avant qu’il s’assoie dans son fauteuil a un double objectif. Premièrement, il est là pour faire ce qu’un bâillon est censé faire — la tenir silencieuse. Deuxièmement, il y a un tube allant de celui-ci au trou à pisse d’une autre femme qui est également attachée pour la nuit, mais dans une position plus confortable. Chaque fois que cette autre femme doit se soulager, elle le fait dans la bouche de Sarah. Et Sarah doit avaler ces trucs horribles parce qu’elle n’a aucun moyen de les recracher. Et il lui faudrait une autorisation pour les faire sortir sur le côté du bâillon. Permission qu’elle n’est pas susceptible de recevoir.
Un lent gémissement la saisit. Le sac lui en fait entrer encore. Grâce à l’autre femme qui a pissé il y a deux heures, il y a en effet plus de circulation que lorsque cela a commencé. La ceinture coupe-t-elle sa chair ? Une crampe la saisit.
Le gémissement dérive vers Tom qui se lève de son siège et s’agenouille à côté d’elle et lui demande :
« Confortable ? »
Elle secoue la tête. Il ajoute :
« Peut-être que ces épingles sur tes mamelons doivent être ajustées. »
Il les prend entre ses doigts et les tord. Ses narines s’élargissent et une larme coule sur sa joue. Il lâche prise, attrape la goutte salée avec sa langue et examine sa fente. Malgré la pince à cheveux qui s’y trouve, ou probablement à cause d’elle, elle mouille. Il en prend un échantillon, le goûte et dit :
« Bien. »
Il prend ensuite un autre échantillon et le frotte dans et autour de son nez pour qu’elle en ait aussi la bonne odeur. En retournant à son siège, il conclut :
« Très bien. Tu es plus distrayante, mieux que la boîte idiote. »
Il y avait une petite voix timide qui grince un pâle pathétique « Désolée » et la gorge de Sarah est à nouveau envahie par un liquide chaud. Et, comme auparavant, elle doit l’avaler. Et le liquide coule et la fait encore une fois horriblement/gentiment gonfler. Une autre crampe — pire/meilleure que la précédente !
Pendant les six heures qui suivent, elle doit rester dans cette situation. De plus, cela ne peut que devenir plus difficile/plus beau. Elle doit se blâmer/se féliciter elle-même. Et Tom aussi, maudis-le/bénis-le.
Tandis qu’elle s’adapte si légèrement au plaisir/à la douleur, elle repense à la manière dont tout a commencé et pourquoi il faut que cela continue. LIRE LA SUITE

Ross Martin - Illustration Ward - Traduction Hénic