Nadu

dimanche 3 novembre 2013
par  Anonyme
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Depuis que nous étions entrés dans la chambre, il n’avait rien dit. Lui adossé au mur, moi debout devant lui, et ce pendant presque une heure.
Tout ceci est très inconfortable ... je ne comprends pas le jeu qui s’installe. Il lui suffit d’un mot d’amour pour faire changer l’épaisseur de l’air autour. En réaction je n’ai à lui offrir qu’un lent frisson. Tombée sur le sol par le poids de ses paroles, je sens la moquette râper contre la peau de mes genoux. Mon regard est planté dans le sol, entre mes cuisses. Je n’aperçois rien de plus que le bord de ses chaussures. Je sens sa présence et son silence m’envelopper. Ma peau sent encore la caresse de ce mot.
Nadu...
Nadu et je sais que je ne peux plus bouger, que ma part d’humanité m’est retirée ou plutôt qu’il m’offre la possibilité de m’en échapper pour plusieurs heures. Je vois ses chaussures s’éloigner, et j’entends le parquet grincer derrière moi. Il ouvre mon placard, et en sort la « boite de Pandore ». Un par un, il sort les objets de ce coffre dont il est le seul à posséder la clé. Il les laisse tomber sur le sol, me laissant deviner par élimination celui qu’il gardera en main. Un bruit sifflant, cela ne sera pas la cane. Une série de petits bruits, ce ne sera pas le fouet. Un cliquetis, donc pas non plus les menottes. Il reste encore les cordes et les pinces ... Je respire un peu, je pensais vu son attitude énigmatique qu’il serait dur avec moi aujourd’hui...
Je m’effondre sur le parquet. Il m’a piégée ... c’est sa ceinture qui heurte ma peau, qui lacère mon dos en diagonale. Une autre fois, le cuir souple s’applique contre ma peau et la fait rougir. Il hurle à nouveau. NADU. Je me force à me redresser, et dépose mes mains, paumes vers le ciel, sur mes genoux. C’est cela, être privée d’humanité. C’est devoir choisir endurer son sort ou se rebeller en sachant que les deux aboutiront à une dégradation progressive de sa condition. Il reste encore tant de privilèges à m’enlever avant que je ne sois plus que son objet. Les vêtements que je porte, ma liberté de pleurer et de crier, ma fierté, mon bonheur, ma dignité. Petit à petit il me les enlèvera. Je l’espère en tout cas.
Certes, la société qualifiera notre relation de malsaine. Elle ne l’est pas, ni pour lui ni pour moi. Est-ce impossible de comprendre que se libérer de toute contrainte est libérateur ? Il peut tout me faire car je ne m débattrais pas et j’ai le droit de tout accepter car il me protègera en toutes circonstances. Est-ce impossible de comprendre que participer à l’équilibre d’une personne de façon si intense rend heureux ? Il trouve mes limites et les éloignent de moi, me rend meilleure. Je trouve les siennes et lui permet d’expérimenter pour les dépasser, sans conséquences. Nous prenons chacun des risques à la place de l’autre, de façon complémentaire. Alors oui Nadu est devenu mon mot d’amour favori, car c’est la preuve qu’il me comprend et que je lui conviens.
Alors que mon esprit divague encore en cherchant le sens de la situation, les coûts cessent de pleuvoir. Quelques secondes pour laisser mon corps se remettre. Puis il me relève par les cheveux et, sourires complices, baiser enflammé le jeu reprend, encore, indéfiniment...



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