Le prêt

dimanche 10 octobre 2004
par  Christine Arven
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Il est presque minuit et je suis seule dans ma chambre d’hôtel à Paris. Quelle tristesse… Non pas vraiment. Car, si pour l’instant personne n’est à mes côtés sur ce lit si grand et si froid, dans quelques minutes cela ne sera plus le cas. Puisque tu vas venir m’y rejoindre.

J’ai plongé la chambre dans la pénombre ne laissant allumée qu’une faible lumière dans la salle de bain dont j’ai entrebâillée la porte. Je suis allongée sur le lit, complètement nue, le dos confortablement calé dans de larges coussins et je fume lentement une cigarette en pensant à toi qui va bientôt arriver.

I – Prélude

Ainsi que tu me l’as demandé, je suis allée tout à l’heure au restaurant où j’ai mangé seule. Je n’aime pas cela mais tu y tenais. Tu as d’ailleurs soigneusement organisé toute ma soirée, m’indiquant presque minute par minute ce que je devais faire et comment, où aller. Je suis donc allé dans ce restaurant dont tu m’avais donné l’adresse et où tu avais pris soin non seulement de réserver une table pour moi mais également de passer la commande de mon repas.

Tu n’aimes pas me laisser la moindre initiative, y compris dans les gestes les plus anodins de ma vie quotidienne. Un temps je me suis rebellée contre cela, trouvant que ton ingérence allait trop loin. Et puis, le temps passant, je m’y suis habituée y trouvant même réconfort et sécurité. Il faut dire que tu as pris soin de me faire passer l’envie de toute rebellion. J’ai le souvenir cuisant de certaines de tes punitions où parfois, trouvant mon indocilité insupportable, après m’avoir fouettée ou fessée, tu m’as laissée des nuits entières enchaînée au mur bras et jambes en croix à te regarder dormir tranquillement dans notre lit. Des journées entières où j’ai du supporter pour me faire pardonner mes désobéissances, l’étau cruel de pinces d’acier sur mes tétons et mes lèvres. Ou bien, pour me faire passer l’envie de toute rebellion, l’immixtion dans mon anus, de préférence pendant mes heures de travail bien sûr, tu sais bien choisir les meilleurs moments, de gods volumineux qui m’ont mise au supplice. Comment garder un air indifférent et une démarche normale quand on se sent ainsi distendue ? Tu es un maître exigeant et dur. Mais j’aime cette exigence qui seule me permet de me surpasser. Qui seule me rassure et me permet de marcher droite. Fière de ma soumission et heureuse de t’appartenir. Et puis, il y a ces moments de tendresses infinies que nous partageons où tu me dis ton amour pour moi, où tu me caresses pendant des heures me faisant connaître les jouissances les plus exquises. J’oublie alors toutes les douleurs, les humiliations que tu m’infliges et devient ton amante aimante. Ton unique. Moments d’infinie complicité où je me fonds en toi perdant, apparemment, toute personnalité et individualité pour mieux renaître et exister.

Pour ce soir, tu ne m’as concédé qu’un repas léger (tu trouves que j’ai pris un peu de poids...) arrosé toutefois d’une bonne bouteille de vin. Tu me veux donc légère mais l’esprit légèrement embrumé par l’alcool. Pourquoi pas ? J’apprécie comme toi le bon vin et l’alcool, à petite dose, me rend euphorique. J’aime bien cette sensation de léger enivrement qui me gagne et qui annihile toutes mes inhibitions et mes craintes et me donne la sensation que tout est possible, qu’il n’y a plus aucune entrave.

Ainsi que tu l’avais exigé, bien qu’étant seule, j’ai soigné mon maquillage et ma tenue que tu voulais à la fois de bon goût mais affriolante. Je reconnais bien là ton goût des contrastes ambigus qui laissent planer un doute quant à ce que je suis vraiment. Sage bourgeoise ou au contraire femme facile prête à se donner ? Je sais combien tu t’amuses des regards interrogatifs que posent alors sur moi les hommes qui me croisent et qui n’osent imaginer et encore moins croire qu’il leur suffirait de te le demander pour obtenir ce qu’ils désirent. Mon corps. Mon cul. Ma bouche. J’ai donc choisi un corsage ajusté qui, en transparence, laisse deviner mes seins opulents soutenus, afin de les mettre en valeur si cela est la peine tant leur volume appelle irrésistiblement sur eux des regards lascifs, par un soutien gorge balconnet. J’ai, toujours pour suivre tes instructions, enserré mes tétons dans deux petites pinces dorées faisant naître en eux un fourmillement qui, au fil des heures, s’est lentement transformé en un tiraillement à la fois douloureux et délectable. J’ai enfin revêtue une longue jupe largement fendue qui découvre à chacun de mes pas mes jambes gainées dans de fins bas en soie noire retenus par des porte-jarretelles. J’ai omis bien sûr, suivant tes instructions expresses et sans que cela ne me pose trop de problème, de mettre une culotte mais ai serti mon clitoris d’un anneau auquel est accroché à la chaîne qui y est fixé, un god enflé à la base que j’ai introduit dans mon anus engendrant à cet endroit si sensible un frémissement qui s’est lentement propagé à tout mon sexe et qui, tout au long, de la soirée m’a donné l’envie irrésistible, mais que j’ai néanmoins su dominer, de me caresser.

J’aime bien en fait lorsque je marche dans la rue surtout en cette saison hivernale sentir le froid piquant s’immiscer entre mes cuisses et effleurer d’une langue glaciale mon sexe brûlant de désir. Cela me donne une intense sensation de disponibilité qui engendre en moi un trouble diffus et extrêmement excitant. Alors que j’arpente le trottoir d’un pas rapide, je me dis que cet homme qui s’avance vers moi en sens contraire, ou cet autre qui me détaille furtivement en passant d’un air gourmand pourrait, au passage me saisir, m’entraîner dans l’encoignure sombre d’une porte. Il n’aurait qu’à écarter les pans de ma jupe pour atteindre mon sexe déjà mouillé, s’en emparer et s’y introduire en une étreinte aussi brutale que brève. Je me laisserais faire sans émettre le moindre son, sans opposer la moindre résistance. Offerte comme tu aimes que je le sois. Comme j’aime l’être. Objet de désir et de plaisir. Un jour peut-être me demanderas-tu de le faire…. Comme j’aimerais cela !

Toujours pour t’obéir, lorsque je me suis assise à ma table, j’ai remonté haut ma jupe posant mes fesses nues sur le cuir froid de la banquette, insensible au regard interloqué d’un convive placé juste en face de moi qui, du coup, délaissant sa vergogne sa compagne, ne m’a plus lâché du regard pendant tout le repas essayant d’en découvrir davantage. A dessein, mes yeux plantés dans les siens, j’ai laissé retomber de part et d’autre de mes jambes que j’avais légèrement écartées, les pans de ma jupe découvrant, ainsi que tu aurais certainement souhaité que je le fasse, la démarcation de mes bas laissant apercevoir la chair nue et fine de mes cuisses, l’orée sombre de mon sexe dénudé et me suis offerte au regard de plus en plus appuyé de cet homme qui sans que le doute soit permis regrettait visiblement de ne pas être seul. Des gestes, des attitudes que rien ne m’oblige à faire, il serait si facile de te mentir, mais qui font naître en moi une tension érotique à laquelle je ne saurais résister. Tu es si présent alors même n’étant pas là lorsque je me soumets ainsi sans vergogne ni pudeur au désir masculin. Mon corps en éveil dans l’attente de tes caresses, de tes morsures, de tes mains qui s’abattent sur moi et me plient à leur exigence. Dans l’attente d’être enfin pris, ouvert, forcé, pénétré dans ses recoins les plus étroits. LIRE LA SUITE



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Commentaires

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mercredi 10 août 2011 à 18h02 - par  Rêves de femme

Je ne sais pas si j’ai vraiment du talent mais j’essaye quand j’écris d’être le plus sincère possible. Ce qui n’est déjà pas si mal. En tout cas merci Henic pour votre appréciation de ce récit. Christine

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vendredi 29 juillet 2011 à 07h57 - par  Henic

Christine a vraiment du talent pour détailler les sensations, les sentiments, la montée des unes et des autres. Ce texte est... affolant ? On en termine la lecture épuisé, après être passé par toute une palette excitante de sensations virtuelles accordées au déroulement du récit. Superbe !