Balade aux Philippines 1

Chapitre 1 - Une vocation d’actrice
dimanche 22 janvier 2006
par  Alex Cordal
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Valérie rêve depuis toujours de devenir actrice. La nature l’a dotée de belles formes. Trop de rondeurs au goût de certains, une plastique phénoménalement excitante pour d’autres. Handicap ou avantage ? Son anatomie permet à Valérie d’être sélectionnée au cours d’un casting pour un second rôle dans un film porno. Pas très reluisant, mais faute d’autre contrat, elle accepte. Le tournage la mènera aux Philippines. Sa passivité et ses prédispositions à accepter les évènements, lui permettront sans doute de supporter tous les déboires sexuels qu’elle devra affronter.
Sortie de cet enfer, elle ne retrouvera jamais plus la vie tranquille d’autrefois, mais c’est presque de son plein gré qu’elle acceptera une nouvelle existence au service d’une organisation spéciale, riche en perversions et en débauches avant que le destin lui offre une vie digne d’un retour aux sources de l’humanité.

Histoire vraie, réalité ? Ou illusions et fantasmes ? À chacun de se faire une opinion. Comme c’est son habitude l’auteur nous fait partager à travers ce roman l’existence de femmes avec de belles formes confrontées en permanence à l’amour, la sexualité et l’avilissement. Amateurs de sado-masochisme vous serez comblés !

***

Valérie se sentait bien. Le stress des dernières heures était oublié. Il avait fait place à la sérénité. Bizarre ! Normalement, ce devait être le contraire. Ce soir, elle saurait enfin si elle était engagée.

Elle n’y croyait plus, prête à rompre le contrat avec son agent qui lui coûtait cher en séances photos et en press-book, sans rien lui rapporter. Mais cette fois, ça paraissait possible. Bien-sûr, elle avait dû baisser la barre. Il fallait être réaliste. Inutile de rêver aux grands rôles et aux films à gros budgets, comme elle l’avait imaginé naïvement au début. Aujourd’hui, Valérie savait parfaitement vers quel univers cinématographique elle se tournait. Pas très reluisant, mais certaines actrices célèbres avait débuté ainsi, alors, pourquoi pas elle ?

Les photos dénudées demandées par son agent avaient fait mouche. Pourtant, Valérie ne s’était jamais considérée comme un canon de beauté. Elle se trouvait jolie, certes, mais son corps charpenté desservait son image de femme, même s’il possédait de belles formes séduisantes.

Du haut de son mètre soixante-douze, elle s’observa devant la glace. La douche lui avait fait le plus grand bien. Par amusement, elle reprit les poses de la dernière série de photos. « Ils » avaient dû aimer, sinon, « ils » ne l’auraient pas convoquée.

En passant les mains sous sa généreuse poitrine, Valérie se remémora la conversation téléphonique :

– Mademoiselle Berthier, vous n’avez rien contre le fait de tourner nue ? lui avait demandé l’imprésario.

Au point où elle en était, elle avait répondu que cela ne la dérangeait pas, puis de fil en aiguille, elle était arrivée à cette sélection pour un casting de film porno. De toute façon, Valérie ne savait pas dire non. C’était bien là son gros problème. Elle se laissait porter par les évènements. Inconscience ? Manque de volonté ? Paresse ? Elle n’en savait rien, c’était comme ça. Ce gros défaut avait bien failli lui coûter cher quand elle était arrivée à Paris, deux ans auparavant. La provinciale qui « montait » à la capitale pour devenir actrice. La rencontre avec Gérard qui déclara pouvoir l’aider et dont elle tomba amoureuse. Le piège s’était refermé, Gérard s’avérant être un proxénète. Valérie se retrouva sur un trottoir de la rue Saint-Denis. Elle accepta son sort, malgré un désir de vouloir s’en sortir, mais sans jamais n’oser rien tenter.

Valérie serait toujours prostituée si le hasard n’était pas passé par-là. Six mois plus, Gérard se faisait buter au cours d’un banal règlement de compte entre macs. Entraînée par une collègue, Valérie en profita quand même pour disparaître juste avant qu’un rival ne reprenne le fond de commerce du défunt.

La jeune femme déménagea, se cacha, puis, une fois oubliée, réapparut au grand jour. Des petits boulots honnêtes lui permirent de survivre, mais elle espérait toujours devenir actrice, seul projet auquel elle s’accrochait. Cette persévérance était l’unique exception à son caractère sans volonté, cette passivité extraordinaire qui lui avait d’ailleurs coûté son dernier petit ami. Il avait rompu avec elle, lui reprochant cette servilité face aux évènements.

– Ma pauvre Valérie, lui avait-t-il dit très critique avant de partir, tu n’arriveras jamais à rien. Tu n’as aucune ambition, à part tes lubies de faire du ciné. Tu n’es pas une battante. Tu subis les évènements sans réagir. On s’emmerde avec toi.

La grande brune avait accusé le coup, consciente de son défaut.

Alors aujourd’hui, c’était un peu une revanche. Valérie avait tenté de se convaincre que ce casting s’affichait comme un démenti à ces critiques. Mais au fond d’elle-même, elle était persuadée qu’il n’en était rien. Son agent avait tout fait. Elle s’était contentée de dire oui, par facilité…

Valérie poursuivit son observation dans la glace. Le pubis était lisse, pas le moindre poil. Le rasage réalisé au sortir de la douche était impeccable. Ça pouvait être un atout supplémentaire. Elle avait gardé cette habitude de se raser régulièrement le sexe. Une exigence de Gérard, à l’époque où elle se prostituait pour lui. Selon le souteneur, une pute sans poil, ça excitait le client, et ça le fidélisait.

Aujourd’hui, les motivations de Valérie étaient toutes autres : elle se sentait bien sans ses poils, alors elle avait continué. Chaque fois qu’elle se faisait les aisselles avec son gillette pour femme, elle se barbouillait le pubis de mousse à raser et opérait de la même façon que sous les bras.

Après avoir renvoyé ses longs cheveux bruns dans son dos, Valérie se mit de profil. L’image des fesses que réfléchit le miroir l’épouvanta. Elle était sûre d’avoir encore grossi. Il était vrai que la jeune femme se trimbalait un sacré popotin, pour faire contrepoids à la poitrine, disaient certains. Elle se remit de face pour ne plus voir ce postérieur qu’elle trouvait énorme.

Pourtant, ce cul majestueux était loin d’être laid. Certes, il ne faisait pas pitié et manquait de finesse, mais il était musclé et ne laissait paraître aucune trace de cellulite, ni de peau d’orange. Il n’en reste pas moins que c’était un beau gros cul. Valérie se mit tout à coup à douter. Les photos étaient un peu trompeuses, alors, si « ils » avaient mal vu, si elle se faisait jeter... Elle essaya de ne plus y penser.

Valérie se dirigea vers l’armoire. Elle voulut choisir des sous-vêtements qui, elle l’espérait, la mettraient en valeur. Elle opta pour un balconnet noir qui lui remontait les seins qui commençaient à avoir sérieusement besoin d’être soutenus. Valérie était parfaitement consciente que sa belle poitrine s’affaisserait lorsque le poids des années s’ajouterait à celui de ses seins, alors, elle la ménageait, et l’aidait à tenir avec ce genre de soutien-gorge. Le string était assorti. Un peu provocateur au regard des fesses généreuses entre lesquelles il disparaissait. Mais Valérie n’était pas dupe, elle imaginait son public. Les personnes chargées de sélectionner l’heureuse élue n’étaient certainement pas des puritains. Un peu d’aguichage ne pouvait pas nuire.

Pour le reste, un chemisier entrouvert et une jupe courte qui la perturba, elle qui s’habillait le plus souvent en pantalon. Elle finit par se trouver ridicule en enfilant les chaussures à talons hauts, unique exigence vestimentaire du casting. Une touche de parfum, et elle était prête.

°°°°°°°

Homère Belbit était calé dans le fauteuil de velours rouge, au premier rang, face à la scène. Il était à la fois producteur, réalisateur et metteur en scène. Son pseudonyme ne laissait planer aucun doute sur le genre de film qu’il élaborait. Le cinéaste portait des lunettes noires, et son menton était orné d’une petite barbiche. À ses côtés, une jeune femme blonde aux allures de Marylin Monroe : Brigit Fergusson, la fameuse actrice X. Très belle, très sensuelle, mais un sacré caractère, insupportable sur les plateaux de tournage ! Seul Homère était capable de la diriger.

Brigit était connue dans le show-biz, essentiellement par ses scandales et ses caprices. Elle faisait régulièrement la une de la presse people, pour le plus grand bonheur d’Homère qui voyait le nombre de spectateurs augmenter à chaque nouvel éclat de sa protégée.

Le prochain film devait être réalisé aux Philippines. Un savant montage financier avec un richissime notable de Manille dont la seule condition était de tourner dans un des îlots dont il était propriétaire. Au début, Belbit avait trouvé cette exigence fort compliquée. Mais devant l’enthousiasme de Brigit et la manne financière du commanditaire, il s’était fait une raison. Ça changerait des studios de banlieue !

Le scénario écrit par Homère Belbit était des plus simpliste : deux anciennes amies devenaient rivales en se piquant leurs petits amis respectifs. L’île au milieu du Pacifique ajoutait un peu d’exotisme, et pour le reste, c’était une succession de scènes de baises, de partouze et d’orgies. L’héroïne serait bien-entendu Brigit Fergusson. Les autres personnages étaient les beaux mâles habituels engagés plus en raison de leur physique et de leurs capacités sexuelles, que pour leur talent d’acteur. Et puis, il y aurait Olga, la doublure de Brigit pour les scènes les plus crues. En effet, depuis qu’elle était devenue célèbre, Brigit rechignait à tourner certaines scènes. Homère avait alors cherché quelqu’un qui ressemblait à la vedette. Pas par le visage, mais par la silhouette. Il avait alors trouvé parmi ses figurantes, Olga, une jeune femme blonde, pas très grande et bien faite. Les même petites fesses fermes, les mêmes seins en forme d’orange. Il suffisait de rajouter un grain de beauté factice au creux des reins, et le tour était joué. Depuis plus d’un an, les spectateurs voyaient le visage de Brigit… et le cul d’Olga. Tout le monde croyait admirer la célèbre actrice se faire baiser par tous les trous, alors qu’en réalité ce n’était que sa doublure. Heureusement, le secret était bien gardé.

Les autres rôles du film étaient très secondaires, sans être pour autant de tout repos. La fameuse amie et rivale était comme souvent la victime de l’imagination débordante d’Homère Belbit. Les filles retenues aux castings étaient tellement contentes d’avoir été sélectionnées qu’elles acceptaient beaucoup de choses. Alors, Homère écrivait le scénario en conséquence. Les scènes de viols, les tortures, le bondage tombaient toujours sur le second rôle féminin. Homère avait pris l’habitude de recruter des filles à l’anatomie robuste. Il fallait d’abord qu’elles résistent. Et puis, il exacerbait ainsi l’excitation du spectateur en lui montrant un étalage de formes, de fesses et des seins. Enfin, par contraste, il mettait en valeur le corps de Brigit qui apparaissait comme une déesse à la ligne harmonieuse, selon ses dires.

– On en a combien aujourd’hui ? demanda Homère à un de ses assistants.

– Cinq, répondit l’homme. Vous voulez jeter un coup d’œil aux photos avant l’entrée des filles ?

Le cinéaste acquiesça. Il aimait bien se faire une idée avant de les voir en vrai. Il se saisit des cinq pochettes transparentes à l’intérieur desquelles on pouvait découvrir les photos des candidates en tenue légère. Il les regarda les unes après les autres. C’était toutes des femmes grandes, à l’allure sportive avec de belles formes, un peu excessives pour certaines, mais ça ne lui déplaisait pas. Il avait d’ailleurs donné cette consigne : ne convoquer que de belles plantes. L’assistant avait bien travaillé.

– On est prêt pour la vidéo ? demanda Homère en regardant l’écran de télévision devant lui.

– C’est OK, répondit le caméraman. Je t’envoie une image.

Le genou d’un machiniste présent sur la scène apparut en gros plan sur l’écran. Le réglage était parfait. Bientôt, les candidates défileraient une à une sur l’estrade. Le zoom sur les corps dénudés était d’un grand secours à Homère pour parfaire ses choix. Il pouvait ainsi juger de ce que rendraient les gros plans dans le film.

Le regard du cinéaste s’arrêta sur la pochette de Valérie. La fille n’était pas la plus belle, mais elle l’excitait. Ce qui stimulait ses sens ? La poitrine excessive supportée à pleines mains, sans doute ; à moins que ce ne soit ces hanches larges et ces fesses bien pleines sur cette autre photo. Le choix d’Homère Belbit n’était pas encore fait, mais cette Valérie prenait déjà de l’avance sur ses concurrentes. Restait à contrôler toutes ses aptitudes au rôle ! LIRE LA SUITE

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