Cri - 3

Fragments 3 : Un jeudi soir de pluie
jeudi 25 février 2010
par  Christine Arven
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Jeudi soir. Je suis chez moi ce soir. De temps à autre, quelques envies et désirs que je puisse avoir, il me faut bien faire des apparitions ici où je me sens de plus en plus étrangère. Mais qu’il est difficile d’être ici alors que mon Maître est chez lui, de l’autre côté de Marseille et que je sais qu’il m’attend. En fait je me demande ce que je fais ici. La télé marche en sourdine et, affalée sur le canapé tenue pyjama chaud et confortable de rigueur, je la regarde d’un œil distrait l’esprit occupé par d’autres pensées. Mon fils est dans chambre absorbé par son ordinateur. Quant à mon mari, cela fait un moment qu’il est allé se coucher. Oui vraiment je me demande ce que je fais ici. Seule… Bientôt 10h. L’heure pour moi d’adresser à M JPS mon texto du soir. Le téléphone est à portée de ma main. Mon œil se fixe sur la pendule dans l’attente de la minute propice. Pas trop tôt mais pas trop tard non plus. Je souris en songeant que mon Maître comptabilise chaque minute et me promet une punition proportionnelle aux minutes de retard enregistrées. Je n’ose penser au décompte final, ni à ce qu’il va m’en coûter que j’attends, il faut bien le dire, avec une impatience non dissimulée.

10h moins 8…

Dehors il pleut à verse. Le vent souffle aussi. Nuit hivernale de tempête. Un temps à ne pas mettre un chien… ou une chienne (!) dehors…. Je me pelotonne plus profondément dans le canapé et ferme les yeux. Il doit faire si froid dehors.

10h moins 4. Il est temps. Lentement je compose mon message. Pas de grande originalité… à quoi bon… ce que j’ai à dire est simple. « Vous me manquez Maître et votre chienne se sent bien seule sans vous ». C’est ce que je ressens. J’attends maintenant sa réponse qui ne saurait tarder. D’une minute à l’autre, le téléphone va vibrer m’annonçant l’arrivée d’un texto et mon cœur va faire un bond. Comme à chaque fois. Les minutes s’égrènent. A la télé commence un épisode de Médium que j’ai déjà vu. Aucun intérêt. Mon regard est constamment attiré vers mon téléphone qui reste silencieux. En moi, insidieuse, prend naissance une sourde inquiétude. Qui n’a aucune raison d’être essayai-je de me raisonner. Je me rappelle ce que j’ai dit à M JPS le soir où, morte de fatigue, je m’étais endormie laissant allègrement passer l’heure dite. C’est lui qui, inquiet, avait fini par me téléphoner. C’était tout bête, juste une grande fatigue qui m’avait emportée. Mais lui s’était alarmé de mon silence inhabituel comme je m’alarme ce soir.

Bientôt 10h30, toujours rien. Non vraiment, ce n’est pas normal. Peut-être est-il sorti ? Mais il me l’aurait dit. Enfin je pense… Est-ce S. qui a eu encore besoin de ses services et lui a demandé de passer ? A l’heure présente, il est peut-être chez elle…. Non pas que je craigne aujourd’hui quoi que ce soit de S. qui je le sais est une histoire révolue pour mon Maître… mais bon… On n’a pas vécu près de 6 ans avec quelqu’un sans qu’il en reste quelque chose… Mais cela aussi il sait qu’il peut m’en parler sans aucune crainte. Que je peux bien évidemment le comprendre et ne pas en prendre ombrage. Alors quoi ? Je n’y tiens plus… Un nouveau texto, vite écrit celui-là « Où êtes-vous Maître ? » Réponse quasi immédiate là… Ouf !!!! Il est en train de m’écrire sur la messagerie. Inquiétude vaine de ma part. Je le savais mais c’est si difficile d’arriver à faire taire les vieux démons. Je lis le message envoyé qui me ravit où il me dit sa fierté de m’avoir présentée à ses amis lors de la soirée de samedi dont je garde un souvenir ému. Combien la soumise que je suis a fait honneur au Maître qu’il est. Etrange comme dans ces moments là je me sens redevenir petite fille qui reçoit, heureuse, des félicitations. J’en rosirai presque de plaisir. Un nouveau texto. Plus long. « J’ai besoin d’entendre ta voix en m’endormant… » Oh oui ! Maître, moi aussi j’ai besoin de vous entendre et me réchauffer au son de votre voix avant d’aller me coucher. Moment délicieux où nous nous rejoignons par le truchement d’une ligne téléphonique. Rien de virtuel là dedans. Nous prenons garde d’éviter cet écueil qui ne nous convient ni à l’un ni à l’autre. Juste nous parler et savourer notre présence. Je me sens beaucoup mieux soudain. Et le vide qui m’emplissait s’évanouit.

Nous parlons, rions doucement, plaisantons, échangeons des confidences, nous disons que nous nous aimons… Le temps passe… Raccrocher ??? Certes… il le faudrait… Moi Maître ? C’est si difficile de raccrocher… Je sais, mais c’est ainsi, à toi de le faire… Oui Maître… Encore un moment alors… Comment es-tu habillée ? Si vous me voyiez Maître… vraiment pas très sexy… Mais encore ?... Un grand pantalon bien large et bien chaud, une veste toute aussi large et chaude, des chaussons. Vous devriez me voir ainsi accoutrée… Justement, j’ai envie de te voir !... Me voir ? Maintenant ?... Oui maintenant… Moi aussi j’ai envie Maître. Tellement si vous saviez !... Pas seulement envie. Je VEUX te voir !... Me voir vraiment, pour de vrai ??? Vous voulez que je vienne ? Oui, je le veux… Mais il est tard, demain vous devez vous lever tôt… Aucune importance, j’ai besoin de te sentir contre moi pour dormir… Maître…. Alors ??? Oui bien sûr, je vais venir Maître… ne suis-je pas votre chienne obéissante ? Le temps de m’habiller… Non, je veux que tu viennes comme tu es… En pyjama ???? Oui, je veux te voir comme tu es… C’est un ordre ! Il est 11h15, à minuit je veux que tu sois à ma porte. Oui, Maître… En t’attendant je vais préparer du café pour réchauffer ma chienne à son arrivée et un whisky pour lui redonner des forces.

Je ris… émets encore, pour la forme, quelques arguments tirés par les cheveux… j’ai tellement de choses à faire demain… le ménage, la lessive… Ah bon ! C’est si urgent et impératif ? Non…. Alors ??? Alors…. Je viens bien sûr, Maître… j’arrive… LIRE LA SUITE

Retrouver l’intégralité de ce récit dans le livre (EBook ou broché) paru sous le titre :
CRI : Fragment d’une soumission





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