La salle de sport

vendredi 9 mars 2007
par  Christine Arven
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Le texto que j’avais reçu de Mr C. avait été, comme cela lui est coutumier, pour le moins laconique « Miss Poisson Lune (puisque c’est ainsi qu’il se plaît à me nommer, ce qui est loin de me déplaire d’ailleurs), soyez demain chez moi à 15h30 précise. Tenue habituelle exigée. Venez avec votre voiture, nous irons nous promener »

Lors de notre dernière rencontre, Monsieur C m’avait effectivement fait part de son intention de m’emmener, si j’en étais d’accord, dans un lieu inconnu de moi mais qui, selon ses dires, connaissant mon goût de l’aventure et de l’imprévu et mon attrait pour les surprises, devrait me séduire. Cette perspective fort alléchante avait bien évidemment aiguisée ma curiosité et j’avais, sans hésitation, acquiescé.

Ainsi donc, le jour était venu…

Il est exact que j’aime assez sortir des sentiers battus et partir à la découverte de nouvelles sensations, tester de nouvelles expériences et que je me laisse donc, à chaque fois, assez facilement je dois bien l’avouer, tenter. J’ai toujours pensé que la curiosité, comme la gourmandise d’ailleurs…, me perdrait. Mais je suis faite ainsi et on ne se refait pas ! Je ressens à la seule idée d’essayer et de découvrir quelque chose de nouveau, une excitation faite à la fois d’une légère appréhension (cela va-t-il me plaire, vais-je me montrer à la hauteur...) mais surtout d’une extrême impatience qui me fait frétiller d’aise par avance et d’un non moins grand amusement. Comment résister à cela ? Je ne sais pas faire ou, plutôt, je n’en ai aucune envie.

Au jour dit et à l’heure dite, je suis donc aux pieds de l’immeuble de Monsieur C. qui, par un fortuit concours de circonstances, habite à moins de 5mn de chez moi. En fait, je peux voir son immeuble par la fenêtre de ma cuisine. Et, je le confesse, j’ai alors parfois quelques pensées mutines en me remémorant quelques-uns de nos ébats qui sont loin d’être innocents et encore moins ni sages, ni conventionnels… Un dernier regard dans le miroir de la voiture pour vérifier l’ordonnance de ma coiffure et de mon maquillage et je me dirige d’un pas assuré vers l’immeuble tout en écoutant les battements de mon cœur annonciateurs de grondements plus impétueux.

En marchant, je resserre autour de moi mon manteau. Non que ma tenue soit réellement indécente mais bon, je n’ai pour tout vêtement selon les desiderata non négociables de Mr C., qu’une courte jupe noire parsemée de poids rouges et jaunes assortie d’un chemisier noir en voile transparent qui ne dissimule en rien, bien au contraire, la guêpière, noire également, dont je me suis revêtue mais dont l’étroitesse des bonnets a du mal à contenir mes seins qui sont, pour le plus grand bonheur de mes partenaires, opulents. Des bas gris en voile retenus par des jarretières ainsi qu’une paire d’escarpins aux fins talons complètent ma tenue qui, je l’espère, agréera à Mr C. qui me veut à la fois sexy et élégante.

Quand je sonne à la porte de son appartement, Mr C. m’ouvre immédiatement et m’accueille d’un bref :

— Ponctuelle, c’est bien. Seriez-vous impatiente de partir à l’aventure Miss Poisson Lune ?

Je lui réponds d’une simple moue souriante. Inutile d’en dire davantage. La lueur guillerette que j’ai aperçue toute à l’heure dans le miroir de la voiture briller au fond de mes yeux vaut tous les discours.

Il m’observe un moment puis me fait remarquer d’un ton légèrement désapprobateur :

— J’aurais préféré une jupe toute noire…

— Je sais, mais elle est chez le teinturier.

— Bon ! Ça ira pour cette fois. Celle-ci n’est pas mal finalement.

Ouf ! C’est déjà ça. Mr C. est déjà quasiment prêt et, le temps pour lui d’enfiler une veste, nous voilà partis, sans plus d’explications, vers je ne sais où.

De nouveau installée dans la voiture, je le regarde d’un air interrogateur quant à la direction à prendre.

— Démarre, me dit-il, je te dirai au fur et à mesure où aller. Pour le moment, direction le centre ville.

Si j’avais espéré en savoir davantage, j’en suis pour mes frais. Inutile, je le sais, de poser des questions, Mr C. ne m’en dira pas plus. Et, de toute façon, je n’ai pas non plus réellement envie d’en savoir davantage préférant, de loin, rester dans cette zone d’inconnu surprenant qui me plait tant où je peux laisser libre cours à mon imagination. De toute façon, je n’ai nulle raison de craindre quoi que ce soit. Je connais Mr C. et, quoiqu’étant exigeant, voire dur et peu enclin à une, finalement inutile, indulgence, il ne m’a jamais réservé de mauvaises surprises. Il possède cette capacité de percevoir quand la limite est atteinte et donc de s’arrêter juste au moment voulu. Pas trop tôt, ce qui génèrerait un sentiment de frustration mais, surtout, ce qui est encore plus important, pas trop tard ce qui, à contrario, détruirait irrémédiablement la sensation de plaisir et créerait une réaction de défiance. Je peux donc en toute confiance et sérénité me laisser guider. Quoiqu’il se passe, il ne m’arrivera rien de mauvais.

Tout en discutant, de tout et de rien, nous cheminons à travers Marseille que nous traversons de part en part. Nous sommes maintenant dans les quartiers nord de la ville. Les directives de Mr C se font plus précises : à droite, à gauche, encore à droite, tout droit, un dernier tournant à droite et il me dit que je peux maintenant garer la voiture.

Nous sommes arrivés. LIRE LA SUITE

Retrouvez ce texte ainsi que de nombreux autres dans le livre (papier ou téléchargement) : Invitation chez Mr C.




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