Le martinet

jeudi 18 octobre 2007
par  Christine Arven
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Sans qu’il ait eu besoin de le lui demander, elle s’était accroupie sur le lit. La chambre baignait dans le silence seulement rompu par le bruissement assourdi de la circulation qui parvenait de la fenêtre soigneusement close.

Il dirigea sur le corps nu le halo lumineux d’une applique l’enveloppant d’une clarté aveuglante qui mettait en relief chaque courbe de son corps. Il aimait autant qu’elle cette mise en scène de leurs ébats. Ces préliminaires qui leur permettaient de se défaire de l’homme et de la femme qu’ils étaient pour devenir un Maître et sa soumise.

Le visage enfoui dans le drap blanc, la nuque offerte, les reins cambrés, elle attendait son bon vouloir. Cette attente était pour eux primordiale, lui permettant, à elle, de domestiquer sa peur et sentir monter cette poussée d’adrénaline qui lui permettrait de se dépasser, à lui de canaliser son désir de possession. Trop vite et elle ne ressentirait que de la douleur. Trop longtemps et son désir se transformerait en frustration. Mais, elle lui faisait confiance. Il savait, il avait toujours su à quel moment précis elle serait prête….

Elle l’entendait aller et venir autour du lit déjà frissonnante à la pensée du plaisir à venir. Elle pouvait sentir son regard sur elle, la jaugeant, l’admirant. Elle pouvait deviner ses pensées, ses doutes, ses interrogations, lui qui savait si bien qu’il allait lui faire mal mais sachant aussi qu’elle n’était qu’attente de cette douleur dont elle lui faisait le don.

Sans qu’aucun mot ne soit échangé, elle écarta davantage ses cuisses offrant pour l’instant à son regard, tout à l’heure à ses coups, son sexe luisant de désir. Là aussi, elle n’avait nul besoin de le voir pour deviner son sourire et sa fierté de la savoir si soumise qu’elle en arrivait à anticiper ses propres désirs. Elle l’entendit fourrager dans le grand sac de sport bleu sombre où il rangeait son matériel. Qu’allait-il choisir ? Le petit martinet dont la morsure quoique légère n’en était que plus précise et cuisante. Où alors celui qu’ils avaient acheté ensemble au lourd manche noir cerclé de rouge dont les 22 lanières la mordaient si cruellement. Ou bien encore, la cravache, le premier cadeau qu’il lui avait offert, ou, tout simplement, sa ceinture dont elle aimait tant sentir le cuir la cingler de zébrures de feu qui la faisaient se tordre de plaisir. Un moment, elle hésita à relever la tête. Puis y renonça tout aussi vite. Attendre. Ne pas savoir. Etre surprise. Oui, elle aimait cela. Cet effet de surprise. Et puis, quoiqu’il choisisse, ce serait bien.

Elle se tendit imperceptiblement et son souffle s’accéléra au rythme des battements de son cœur quand elle l’entendit s’approcher d’elle. Le moment était venu. LIRE LA SUITE

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Commentaires

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mardi 4 septembre 2012 à 06h38 - par  Henic

Christine a vraiment le talent d’enflammer l’esprit par ses récits. La description est à la fois précise dans les termes, et floue dans tout ce qu’ils laissent imaginer. On voudrait être à la place des acteurs de la scène, être capable de procurer un tel plaisir, de souffrir avec autant de plaisir, d’être aussi unis par ces lanières brûlantes...