L’escapade des amants du cercle magique

samedi 20 octobre 2007
par  Christine Arven
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Quand ce matin là, à peine levée, Catherine ouvrit ainsi qu’elle en avait l’habitude sa boite mail elle sourit de plaisir en voyant s’afficher le nom de sa plus chère amie. D’un geste agacé elle effaça les sempiternels spams qui venaient quotidiennement polluer sa messagerie, parcourut rapidement les mails qui restaient. Rien d’important en tout cas rien qui ne puisse attendre. Seul le mail de Jeanne, en dépit de l’impatience qu’elle ressentait à le lire, demeura soigneusement clos sur ses secrets. Inutile de se presser. Tous les messages de Jeanne réclamait de la part de Catherine toute son attention et sa disponibilité. Impensable donc de le parcourir en diagonale, un œil fixé sur l’aiguille de l’horloge en pestant de la voir tourner si vite. Il lui faudrait donc museler sa curiosité jusqu’à ce qu’elle trouve dans le flot de ses activités de la journée le moment propice pour le lire tout à son aise et en déguster les moindres nuances.

Durant le trajet de son domicile à son lieu de travail, Catherine songea à Jeanne à qui la liait une si douce et si chaude complicité. Quel dommage qu’elles habitent si loin l’une de l’autre, regretta-t-elle pour la cent millième fois. Même si cette distance n’entravait en rien leur amitié ni ne mette un frein quelconque aux confidences qu’elles pouvaient se faire, évoquant sans honte et ni la moindre gêne les sujets les plus intimes. Mon dieu ! si leur époux respectifs savaient le quart de ce qu’elles pouvaient se raconter... Catherine eut un petit rire de tendresse en songeant à l’émoi qu’avait ressenti Jeanne lorsque Michel lui avait proposé cette soirée dans un club un peu spécial. Son premier réflexe avait été de se tourner vers sa fidèle amie et lui demander conseil. Juste à moi, songea Catherine, comme si j’allais la dissuader de tenter l’expérience... mais Jeanne le savait bien sûr. Comme elle savait que Catherine lui répondrait avec toute la sincérité dont elle était capable ainsi qu’elle-même l’avait fait lorsque Catherine avait eu si fort besoin du soutien de son amie. C’est cela qui rendait Jeanne si proche de Catherine cette totale confiance qui excluait toute tentation de mensonge ou de dissimulation et qui permettait à chacune de s’exprimer en toute liberté aussi difficile que cela puisse être parfois. Le privilège des véritables amies !

Quand dans l’effervescence de la matinée, Catherine eut un moment d’accalmie, elle se prépara une tasse de café, alluma une cigarette et s’installa confortablement devant l’écran de l’ordinateur. Elle ouvrit alors enfin le mail de Jeanne.

Ma très chère Catherine,

Après la gentillesse avec laquelle vous avez guidé ma première expérience hors de notre « cercle magique », je suis heureuse de vous raconter celle que Michel et moi venons de vivre.

Lorsque Michel m’a demandé de rompre notre cercle magique comme vous l’appelez si joliment, ma première réaction a été de courir vers vous. Votre réponse a été si juste si posée et si convaincante, qu’elle a abouti à ce que vous écriviez votre très beau texte.

Alors, quand Michel m’a de nouveau proposé de faire un nouveau pas hors de notre cercle, je vous en ai parlé bien sûr, je ne cherchais plus alors une validation, mais une réassurance.

Et j’ai accepté.

Hypocrite comme vous savez que je suis, je n’ai rien voulu savoir des détails ni le où, ni le comment, ni le quand, sauf qu’il s’agissait cette fois de rencontrer des couples.

Michel m’a demandé d’aller choisir une tenue « conforme ». Tout simple le programme, ne sachant ni quoi ni comme. Et de plus, je voulais bien d’une tenue sexy, mais sans abandonner complètement mon style plutôt sage. Et me voilà, toute seule par ce jour d’automne flamboyant, à faire des boutiques dont les clientes avaient l’âge de mes enfants.

Si on me demande ce que je fais là, je répondrai que c’est pour ma fille. Je n’ai pas de fille dites-vous ? Qu’à cela ne tienne, vous n’allez pas le leur répéter non ?

Eh ! Attention Catherine, je n’étais pas dans des sex-shops !!! Ça jamais !
Comment ça ? je vous ai déjà dit souvent « Ça Jamais ! » pour ensuite…
Pourquoi avez-vous une mémoire si infaillible ?

Vous avez peut être remarqué que maintenant, on n’a plus besoin d’y aller pour se vêtir d’une façon que nos mères auraient désapprouvée.
Je me suis promenée de Victoria Secret à Guess, à H et M, et quand j’ai eu si mal aux pieds que je ne pouvais pas marcher plus loin, j’ai dû me décider.

Je suis rentrée avec une jupe pas mini je n’ai plus des jambes de vingt ans, quoique...

Donc, une jupe de crêpe aux genoux, mais assez ondulée en bas pour montrer un peu de cuisse. Et un haut de dentelle juste assez transparent pour voir un peu à travers mais pas trop. Le haut j‘en ai pris trois un assorti à la jupe, un rouge et un noir.

Vous voyez à quel point je suis prête à négocier ma tenue ?

Et une fois à la maison, j’étale sur le lit : jupe, tops, et trois jeux de dessous : Noir/rouge, tout noir, et rien…

Bon d’accord, le troisième c’est un papier avec écrit dessus : rien.
Et deux jeux de bas : noirs, ou naturel très brillants.

Plus des talons hauts très très hauts, et qui en plus, font mal aux pieds, mais comme vous m’avez dit, un jour « les mots : « confortables » et « jolis souliers » ne doivent jamais être dans la même phrase ». Mais quand on est décidé à faire des efforts…

Michel choisit donc l’ensemble qu’il veut que je porte.

J’ajoute un long châle À sa question, je réponds, « on sait jamais, imagine qu’on soit arrêté par un contrôle de police, ou qu’on soit obligé de sortir de la voiture ??? Tu as vu le haut que tu as choisi ??? Tu connais quelqu’un à qui on pourrait demander de payer notre caution pour nous sortir du poste » ??

Nous voila donc partis nuitamment, et nous arrivons dans une ville que je ne connaissais pas. Dans une rue qui ne m’inspirait pas grand-chose de bon.
Mais cette fois, c’était non pas une inquiétude à tordre l’estomac comme la première fois, mais une gentille excitation à l’idée de ce qui allait arriver. Et de souhaiter plaire.
Vous vous rendez compte Catherine, du chemin que vous m’avez fait faire ?

La porte du club ne portait aucun nom, aucune mention de quoi que ce soit, Nous avons pu nous garer juste devant. Je n’ai pas eu besoin de marcher.

Le géant aux pieds nus qui ouvre la porte demande à Michel une carte. C’est quoi cette carte ? Je retire ma question, je ne voulais pas savoir, normal donc que je ne sache rien.

Fermée comme une huître, l’air détaché, je me cache derrière mon châle indien plein de franges. Mais le monstre vient gentiment avec ses grandes mains me le retirer des épaules. Je n’allais pas me battre avec lui, d’autant que Michel s’apprêtait à me le retirer aussi.
Me voila donc, dans la petite entrée du club, avec ses fauteuils et le vestiaire.
Le gentil géant nous présente à un autre couple qui venait d’arriver, et nous ouvre la porte du club proprement dit.
Mon cœur saute un battement

Michel, ta main !!!

So far so good. C’est un salon joliment meublé de différents coins canapés et tables basses. Quelques couples bavardent. Un verre m’est tendu par Michel, donc je le prends, il sait ce que je veux.
Mais quand un autre couple à qui je dis timidement « oui, c’et la première fois ici » nous offre de faire le tour, bête comme je suis, je rougis en voyant ce qu’il nous montre. Je n’avais pas vu que plusieurs alcôves étaient ouvertes sur le salon. Un lit, ou plusieurs lits, et pas de cloison vers le salon. Ouch !
Michel me prend par la taille. N’aie pas peur, je ne vais pas me sauver, et d’ailleurs c’est toi qui as les clefs de la voiture !!

Quand un couple nu sort d’une des alcôves vers le salon, je ne peux m’empêcher de détourner les yeux. Etiquette de vestiaire de gym ! LIRE LA SUITE


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Commentaires

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mercredi 1er novembre 2023 à 23h05 - par  Henic

Je ne suis pas sûre... Tu crois vraiment...? Hi, hi, ça me chatouille...

Christine masque habilement le fait de la débauche commencée, assumée et subie avec une (fausse ?) peur. Pour un peu, on croirait que cette soirée est innocente, alors qu’elle ouvre la porte vers une descente continue marquée par l’augmentation de plus en plus nécessaire des actes eux-mêmes, jusqu’à en être droguée, donc d’y être assujettie, esclave d’un plaisir qui ne se trouve plus ailleurs que dans la croissance sans limite de la dureté des actions. Jusqu’où ? Là est la question. La réponse vers l’âge de 50-55 ans, à quelques années près en plus ou en moins, et bien souvent, une grave déprime car le plaisir n’est plus au rendez-vous alors que le besoin de la drogue demeure...