Confidences impudiques

mardi 24 janvier 2006
par  Christine Arven
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N’ayons pas peur des mots.

J’aime le sexe. Pourquoi m’en cacher ? Ou le nier ?

J’avais 16 ans la première fois où j’ai fait l’amour et, à vrai dire, depuis je ne me suis plus arrêtée.

Ceux qui me lisent auront bien compris que mes histoires, si elles sont en partie le fruit de mon imagination et de mes fantasmes, sont également le souvenir d’expériences vécues. Car s’il est une chose que j’aime par dessus tout c’est de donner vie et réalité à mes fantasmes. Aussi l’imaginaire et le réel s’entrelacent-ils parfois si étroitement que j’ai moi-même quelquefois quelques difficultés à les séparer. Ne serait-ce que parce que lorsque j’écris mes histoires, je les vis pleinement dans ma tête (avant parfois de les vivre réellement dans ma chair). Si pleinement, qu’il n’est pas rare pour moi de taper d’une seule main alors que mon autre main s’active sur mon clitoris, le cul souvent empli d’un plug et les seins sertis de pinces, et de jouir des mots qui coulent hors de moi et des images qu’ils font naître. Des images emplies de violence et de douleur. Emplies de jouissance éperdues. Des images de femmes qui se soumettent et s’abandonnent. Qu’on fessent. Qu’ont fouettent. Qu’on enculent. Qui s’agenouillent consentantes et se plient heureuses à toutes les humiliations.

Dans ma vie sociale et disons « normale » (mais je n’aime pas cette notion de normalité ou d’anormalité qui nous enferme dans des cadres rigides et réducteurs) je suis une femme comme on en rencontre à tous les coins de rues. Ni très intelligente quoique cultivée, ni très belle quoique d’un physique relativement agréable même si je me trouve un peu trop enrobée (la gourmandise, sous toute ses formes, me perdra). Mais en contre partie, mes seins font la joie par leur volume de ces messieurs qui adorent se branler entre et mon cul est d’une ampleur fort appétissante. Frisant la cinquantaine (horreur !!! Déjà !!!). Mariée. Deux grands enfants, fille et garçon. Un travail très comme il faut. Une vie de famille très convenable. Une vie de couple très satisfaisante à tout point de vue...... Bref, je suis donc une femme somme toute assez banale qui mène une vie heureuse et comblée. Une vie tranquille mis à part les tracas et soucis, les hauts et les bas qui sont notre lot quotidien à tous.

Mais sous l’apparence lisse de la mère de famille équilibrée et sereine, je sens grouiller au fond de moi un monde sombre et dangereux emplis de désirs troubles et inavouables où il me plaît de m’aventurer et parfois de m’égarer au risque, je dois en convenir, de me perdre. J’aime explorer ces territoires sauvages où le plaisir se mêle à la douleur, partir à la dérive de ces désirs interdits et me laisser entraîner sur les flots impétueux de mes pulsions les plus secrètes et repousser sans cesse les limites. Découvrir vraiment qui je suis et ce dont je suis capable même si cela me dérange et met, il faut bien l’avouer, en péril ce bel équilibre que j’ai parfois tant de peine à maintenir. D’aller au bout de mes désirs. Même les plus irraisonnables. Parfois, je me dis que le sexe agit sur moi comme une drogue dont je ne peux me libérer de l’emprise. Il faut dire, pour être parfaitement sincère, que je ne combats pas vraiment cette addiction....

Il est un fait que je n’ai jamais été ce qu’il est convenu d’appeler une femme fidèle (au sens strict du terme) quand bien même je vive depuis 25 ans avec le même homme que j’ai d’ailleurs épousé, contre toute attente, mais ça c’est une autre histoire, il y a maintenant presque 2 ans. Pourtant, je ne me sens pas infidèle. En ce que je ne mens pas, ni ne simule ou dissimule quoi que ce soit. Et que je suis profondément amoureuse de mon mari. Donc fidélité du cœur (à de très rares exception près !) à défaut de fidélité du corps.

Même si nous n’en parlons pas vraiment et qu’il ne partage pas mon goût de l’aventure, mon mari est au courant, du moins en partie, de mes rencontres extra conjugales. Rencontres d’un soir, d’un après-midi, d’une heure... au gré d’une occasion fortuite ou épilogue d’une entreprise réciproque de séduction. Certaines ont duré plus longtemps et se sont transformées en relations si ce n’est amoureuses du moins amicale. Ce qui n’est déjà pas si mal. Certaines ont été très agréables et ont laissé en moi un doux souvenir (lire « Alchimie »), d’autres l’ont été beaucoup moins et ont été source de déception voire d’amertume. Celles-là, je les ai reléguées au fond de ma tête et les ai oubliées. Mais je ne les regrette pas pour autant. Elles font partie du jeu.

Mon appétit en matière de sexe est insatiable. Ce goût allié à une extrême curiosité et à une certaine témérité et vous obtenez un cocktail assez détonnant qui m’entraîne parfois beaucoup plus loin que je ne l’avais escompté. J’aime le plaisir pour le plaisir et uniquement cela. Le plaisir sous toute ses formes même les plus improbables, les plus extrêmes, sans tabous particulier ni préjugés. C’est ainsi ! Un ami un jour m’a dit qu’en la matière je réagissais comme un homme en ce que je ne considérais pas l’amour (ou le simulacre d’amour) comme, si ce n’est le passage obligé, du moins la justification du sexe. Je ne sais pas. Il est un fait que je n’ai pas pour habitude de mélanger sexe et amour. Et encore moins de chercher une quelconque justification amoureuse à mes frasques. Un homme me plaît (ou une femme d’ailleurs, je n’ai pas de préjugé en la matière même si mes tendances naturelles m’entraînent plus volontiers vers les hommes). Je lui plais. On baise et basta. Tout est dit.

J’aime ces rencontres fortuites, fruits du hasard et du désir. LIRE LA SUITE



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Commentaires

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samedi 16 avril 2022 à 09h54 - par  Henic

Ces confidences sont remarquables. Elles sont remarquables parce qu’elles disent la réalité d’une femme, sans tabou, sans censure.
Pourtant, elles sont choquantes, en particulier pour l’admirable mari, qui apparaît constant dans son amour et sa fidélité sans ignorer les errements de son épouse.
Mais elles appellent le respect parce qu’elles sont vraies. On y découvre une personne en recherche d’elle-même, qui ne craint pas de sortir des sentiers battus et qui aime être dominée et humiliée sans être pour autant soumise, ce qui semble constituer une contradiction mais, à y bien regarder, n’en est pas vraiment une. Les tréfonds de la personne humaine sont complexes.
Merci à Christine de se dévoiler ainsi, il faut vraiment être en paix avec soi-même pour se le permettre.