Soumission

mardi 4 mars 2003
par  Christine Arven
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C’est le milieu de l’après—midi et je suis maintenant, contre toute attente, avec Lui. Je me sens oppressée, inquiète. J’ai voulu ce moment, cette rencontre qui m’emplit pourtant d’appréhension et de crainte.

Lui, je l’ai rencontré via le net sur une messagerie un peu spéciale. Il était à la recherche d’une soumise, moi d’un Maître.

Depuis longtemps, je porte en moi ce fantasme de soumission totale, d’obéissance sans condition, sans avoir encore jamais osé franchir le pas ou, du moins, et aller véritablement jusqu’au bout de ce que cela implique. Vertige de l’abandon total qui m’attire et me fascine tant et qui, en même temps, me répugne et me fait peur en ce qu’il correspond au côté le plus sombre, le plus destructeur de ce que je suis.

Si je me suis déjà plus ou moins soumise à des hommes, oubliant mon plaisir pour satisfaire le leur, je ne suis jamais allée aussi loin dans cette volonté d’oubli de ma propre identité, de ma dignité de femme aussi et vouloir n’être plus qu’un objet sexuel dont on peut user et abuser à sa guise.

Une fois, il y a peu, un homme à qui je me suis livrée sans condition faisant fi de toute pudeur, a pris, le temps d’une rencontre, le contrôle total de mon intimité. Mais l’expérience n’a donné lieu à aucune violence physique ou morale, aucune souffrance si ce n’est celle d’être complètement à découvert. Elle a, au contraire, été d’une douceur et d’une tendresse exquise. Plus qu’une négation, elle a exalté la puissance de ma féminité.

Je sais que cette fois—ci ce ne sera pas le cas. Les échanges que nous avons eus, via le net ou au téléphone, ne me laissent aucun doute à ce sujet.

Je sais qu’aujourd’hui je vais faire l’expérience, en toute connaissance de cause, de la souffrance et de l’humiliation. La seule question est de savoir jusqu’où il compte véritablement aller avec moi et ce que je vais être capable d’endurer.

La question, à ce moment précis, est de savoir s’il me laissera la possibilité d’arrêter le jeu si celui—ci devient trop dur voire insoutenable pour moi.

Cela je ne le sais pas et cette interrogation m’angoisse soudain.

Je me dis que je suis folle d’être venue. Je ne le connais pas en fait et j’ignore quelles sont ses véritables motivations.

Je regarde la porte de la chambre. Il est encore possible pour moi de l’ouvrir et de m’enfuir. Ce serait si facile. Seulement quelques pas à faire et je suis hors de sa portée… Pourquoi alors, ces quelques pas me paraissent—ils être un gouffre infranchissable ? Pourquoi suis—je dans l’incapacité d’esquisser le moindre geste ?

Nous sommes debout, un devant l’autre. Il me détaille. Son regard est dur. Il me jauge sans aucune indulgence. LIRE LA SUITE


Adam et Eve

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Commentaires

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jeudi 15 janvier 2015 à 12h27 - par  Pourvosseins

J’ai lu cet excellent texte seulement aujourd’hui 15 Janvier 2015 .C’est tres bien écrit , mais je suis surpris par la dureté de la situation et ce que subit l’héroïne . L’auteur est une femme
qui ne semble pas ménager sa condition de femme . Elle prête des intentions qui me peinent quelque peu : Je ne supporte pas qu’on utilise des mots avilissants ou orduriers contre les femmes . Mais si l’auteur aime , pourquoi pas ? Reves de Femmes est décidément passionant !....

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jeudi 27 mars 2014 à 17h31 - par  Henic

L’ambiguïté entre le désir de se soumettre et l’obligation d’aller plus loin de ce que l’on veut est très bien exposée.
Quant au récit du « viol consenti », il est très bon : excitant, vraisemblable...

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samedi 14 avril 2012 à 22h53 - par  GERBERT7

Enfin un texte prometteur...