Ruissellement

mardi 29 juin 2004
par  Christine Arven
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Elle est à genoux au milieu d’une pièce aux mur tendu d’un lourd tissu grenat. Des chandeliers d’argent disposés tout autour de la pièce dispensent une lumière chiche au reflet mordoré. Elle se laisse docilement ramener ses mains dans le dos. Un frémissement à peine perceptible la parcourt alors qu’elle sent la corde enserrer étroitement ses poignets. Elle ne dit rien. Aucun gémissement ne franchit la barrage de ses lèvres malgré l’angoisse qui lui étreint le ventre dans un étau. Ses épaules sont rejetées en arrière dans une attitude fière mais sa tête penchée en avant et ses yeux humblement baissés ne laisse aucun doute sur sa soumission. Soumise mais fière de l’être. C’est cela qu’elle ressent au plus profond d’elle-même. Même si cela fait naître en elle une crainte diffuse mêlé d’excitation. Se donner, complètement, sans restriction. Un vertige la saisit, la fait légèrement tituber à l’idée de ce qui l’attend qu’elle ne peut encore qu’imaginer mais qu’elle appelle de plus profond de son être. Les liens se resserrent plus étroitement, s’enroulent autour de ses bras les ramenant durement en arrière. Dans un moment, elle le sait, la douleur va s’amplifier alors que ses bras vont s’ankyloser et ses muscles se tétaniser sous la tension qu’on leur inflige.. Qu’importe. Elle attend cette douleur. Elle fait partie du jeu.

Il y a un instant, tout aussi docilement, elle s’est dévêtue, ainsi qu’on le lui avait ordonné d’un geste impérieux, sous le regard convergeant et attentif des cinq hommes masqués qui l’entouraient ne gardant sur elle que son corset et ses bas. Lentement, ils se sont rapprochés d’elle, ont tourné autour de son corps afin d’en apprécier les courbes voluptueuses ainsi que le galbe parfait de ses seins mis en valeur par le corset de cuir fauve. Doucement ils l’ont effleurée parcourant délicatement du bout de leurs doigts sa peau fine. Seul le léger frémissement qui a parcouru sa peau dorée a marqué son émotion. Elle ne connaît aucun de ces cinq hommes qui lui resteront, malgré tout ce qui va pouvoir se passer, de parfaits inconnus. Il l’ont touchée, malaxée comme s’il voulait prendre la mesure de la douceur de sa peau, de son élasticité. Elle s’est laissé faire, sans un mot. Acceptant cette inspection. Craignant de leur déplaire. Puis, sans qu’aucun mot n’ait été échangé, d’un commun accord ils ont fini de la dévêtir la délestant de ses dernières défenses. Elle est restée ainsi un long moment, tremblante d’appréhension, debout devant eux qui l’observaient, complètement nue. Un des homme s’est alors saisi d’un lourd collier en argent martelé dont il a ceint autour de son cou l’épaisse chaîne entrelacée d’anneaux faisant reposer sur sa poitrine un large disque finement ciselé. Sa nuque délicate a ployé sous le poids du bijou précieux. Un autre a fixé sur ses mamelons des pinces, en argent également, reliées entre elle par une lourde chaîne à laquelle était reliée une deuxième chaîne plus longue terminée par d’autres pinces qu’il a soigneusement accrochées, après lui avoir fait légèrement écarter les jambes, à ses grandes et ses petites lèvres. Elle a frémi sous la morsure conjuguée des pinces qui ont écrasé sans pitié la chair fragile de ses mamelons mais elle n’a pas esquissé le moindre geste de recul. Elle a alors senti une douce chaleur monter en elle et irriguer son sexe palpitant d’attente diffuse. Un troisième s’est alors approché dans son dos et l’a fait, d’une tendre poussée, se pencher en avant. LIRE LA SUITE


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Commentaires

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lundi 29 août 2022 à 15h07 - par  Henic

Dix ans après, on y revient avec autant de plaisir...
Un texte bref mais qui va à l’essentiel et décrit remarquablement bien la gloire de la soumise qui « gagne » la partie en étant parfaitement dans son rôle. Le baise-main final marque bien le respect que cela a suscité chez ses tortionnaires.

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dimanche 11 novembre 2012 à 15h22 - par  Henic

En silence...
Elle est devenue une chose...
Un objet de plaisir...
Elle l’a fait pour satisfaire les exigences de son amant.
L’aime-t-il ? C’est à dire : veut-il son bien ultime à elle ? Ou ne veut-il que la posséder pour satisfaire son égoïsme ?
C’est toute l’ambiguïté de leur relation. Pourtant, c’est sur cet espoir qu’elle se donne totalement.
On ne saura jamais si cet espoir a été, est, sera, ou non déçu...