Première rencontre

mercredi 31 décembre 2003
par  Christine Arven
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Enfin ! Depuis le temps, tu t’es enfin décidé. Nous allons nous voir ! Je n’arrive pas à y croire. Incroyable ! Cela semblait si difficile pour toi, quasiment impossible même, à t’entendre. Irréalisable, disais-tu ! Trop dangereux surtout.... Pour ta tranquillité d’esprit. Mais ça y est ! Tu m’as enfin dit oui. Je suis dans ma voiture, sur l’autoroute qui me mène vers toi. Je t’imagine pareillement au volant de ta voiture. Toi qui descends vers le sud et moi qui monte vers le nord. Vertige ! Les kilomètres qui défilent me semblent interminables. Distance qui se dilue. Comme dans ces rêves qu’on fait parfois. On a beau avancer, et on reste toujours à la même place ; pire : l’horizon à chaque instant, malgré les efforts que l’on déploie, s’éloigne inexorablement, demeure inaccessible. J’accélère. Je jette un coup d’œil sur le tableau de bord. 180 km/h. Trop vite. Mais j’aime la vitesse. J’aime me laisser griser par cette sensation de danger maîtrisé. Je suis sur la file de gauche, doublant les voitures, multipliant les appels de phares pour faire se pousser les voitures qui gênent ma progression. Il faut que je ralentisse. Ce serait plus prudent dans l’état d’excitation où je suis. Une vraie gamine ! Mais l’impatience me tenaille. Je calcule. Encore 265 km à parcourir. À cette allure, je devrais donc être arrivée dans un peu moins de deux heures. C’est-à-dire très en avance. Je dois ralentir. J’ai tout mon temps.
Au fur et à mesure que les kilomètres s’additionnent et que la distance qui nous sépare diminue, mon cœur bat de plus en plus vite, s’affole parfois dans ma poitrine. Une sourde angoisse m’étreint. Et si je ne te plaisais pas ? Tu n’as de moi qu’une photo. Une image figée. Comment savoir ce que tu as imaginé ? Il faut que je respire calmement. Il faut que je garde mon calme. J’ai l’impression de retrouver mes dix-huit ans, mon adolescence, et que je vais à mon premier rendez-vous. Pourtant, depuis le temps, je suis allée à de si nombreux rendez-vous ! Je devrais en avoir l’habitude. Dans ma tête défile tout ce que nous nous sommes confié, révélé au fil des nuits, au fil de nos conversations au téléphone aussi. Nos fantasmes les plus fous, les plus improbables… Je te connais si bien, toi que je n’ai encore jamais vu. Mon amant inconnu, mon amour lointain. Nous avons joui ensemble. Gémi à l’unisson, partageant notre plaisir. Ne pas penser à ça maintenant… Déjà, je sens à ces souvenirs naître au creux de mon corps une chaleur diffuse et une crispation étreindre mon sexe. Me concentrer sur la conduite… Ne pas penser à ce désir qui m’embrase et me fait divaguer. Je rêve à tes mains sur moi. Tes mains qui ouvrent mes jambes. Je rêve à ta bouche qui s’enfouit en moi et boit à la source que je sens couler entre mes cuisses. Je suis trempée déjà. Je me trémousse sur mon siège, essayant en vain de calmer la tension qui fait se dresser mon clitoris. J’ai une envie folle de me caresser. Fugitivement me traverse l’idée que je pourrai m’arrêter sur une aire de repos. Le temps de… de quoi en fait… apaiser mon désir par quelques caresses rapides ? Non, il n’en est pas question. Je veux le garder tout entier pour toi. J’allume une cigarette. De nouveau j’accélère, insouciante des limitations de vitesse. Plaisir de la vitesse qui s’apparente au plaisir physique. Même sensation d’être emportée, transportée, grisée.
Je calcule, nous sommes à la fin du mois de septembre et notre premier échange date du 1° juin lorsque tu m’as abordée sur le chat par un péremptoire « Salut » suivi par un non moins péremptoire « asv ». Donc à peine quatre mois. Ou déjà quatre mois ! Tout dépend de la perspective. Pourquoi, parmi tous ceux qui m’ont abordée ce soir-là t’ai-je choisi, toi ? Peut-être à cause de ton pseudo. « Cuisinier ». De quoi m’inspirer, moi qui suis si gourmande. Et effectivement, nous avons commencé à broder sur un scénario érotico-culinaire et chocolaté… Nous avons continué dans le même registre le lendemain. Et puis encore et encore… et tu m’as téléphoné. Tu avais raison, nous n’aurions jamais dû nous téléphoner. C’est cela qui a tout déclenché. Tu es devenu, soudain, si réel, amour… et mon cœur a chaviré sans que je ne pusse rien y faire. Ai-je vraiment essayé, en fait ? C’était si bon de me laisser aller.
Je repense à ces heures que nous avons passées ensemble au cœur de la nuit. LIRE LA SUITE



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Commentaires

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dimanche 11 septembre 2022 à 17h03 - par  Henic

De l’érotisme sans violence : l’introduction d’une relation que l’on sent pouvoir être durable, avec toutes les évolutions envisageables, BDSM ou non.
Un agréable moment de lecture excitante.