Le pacte

samedi 27 mars 2004
par  Christine Arven
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Préludes

Un soir, alors qu’ils étaient tendrement enlacés sur le canapé de leur salon, Léa reposant tranquillement sur son torse, il lui avait demandé si elle souhaitait connaître, histoire de sortir de leur routine, une expérience un peu particulière. Elle s’était retournée et l’avait regardé en souriant, un peu étonnée par l’air solennel qu’il avait pris pour lui demander cela et lui avait répondu, insouciante que oui, bien sûr, elle était toujours partante pour des expériences inédites.
– Tu en es sûre ? lui avait-il de nouveau demandé d’un ton pressant.
– Mais oui. Tu le sais bien. Depuis le temps, tu commences à me connaître non ?
T’ai-je jamais refusé quelque chose ?
– Oui, c’est vrai, avait-il rétorqué en posant tendrement ses lèvres sur sa nuque offerte. Mais là, c’est… Je dirai, un peu particulier. Mais te connaissant, je pense que tu devrais aimer.
– Alors où est le problème ?
Doucement, il s’était dégagé et la faisant se retourner, l’avait longuement dévisagée. Surprise, par cet examen, Léa l’avait regardé, interrogative.
– Mais de quoi s’agit-il, mon cœur ? Dis-moi.
– Ce que je te propose c’est un voyage au fond de toi et te permettre de mettre à jour ce que tu ignores encore de toi, mais que je sais être là.
– Hou là, avait-elle rétorquée malicieuse, rien que ça ! Cela signifie-t-il que tu veux être mon Initiateur ?
– Je veux être beaucoup plus que cela, lui avait-il répondu gravement.
– Mais.... tu ne peux pas m’en dire davantage ?
– Non. Mais il faut que tu me promettes une chose mon amour.
– Oui, dis-moi.
– À aucun moment, tu ne devras douter de moi ni poser de questions. Et tu devras faire exactement tout ce que je te dirai de faire.
Un moment, elle l’avait observé. Jamais encore, depuis qu’ils se connaissaient, elle ne l’avait vu aussi grave. « Que voulait-il bien vouloir dire par là ? Mais bah, avait-elle songé, qu’est-ce que je risque après tout ? ».
Aussi dans un haussement fataliste d’épaules, elle avait acquiescé.
Cela faisait maintenant six mois qu’elle le connaissait. Ils s’étaient rencontrés au cours d’une soirée chez des amis communs. Soirée qu’ils avaient d’ailleurs finie ensemble. Elle n’était pourtant pas coutumière de ce genre de choses. Non pas qu’elle fut particulièrement à cheval sur les principes, mais coucher avec un type à peine rencontré ne lui avait jamais semblé particulièrement ni opportun ni même intéressant. Elle préférait connaître un peu plus ses éventuels partenaires avant de passer à une étape plus intime. Mais avec lui, tous ses principes avaient volé en éclat et elle l’avait suivi sans hésiter un seul instant lorsque, la soirée s’éternisant, il lui avait demandé si elle ne préférait pas la terminer plus agréablement chez lui autour d’un dernier verre. « Et puis, nous aviserons », avait-il ajouté avec un sourire malicieux.
Grand, mince, la quarantaine, il émanait de lui un charme sombre et magnétique. Était-ce dû à ses yeux d’un noir de jais, au calme nonchalant de ses gestes, à la chaude rugosité de sa voix grave ? Elle ne savait pas trop. Toujours est-il qu’elle était tombée immédiatement sous son charme et avait ressenti tout au long de cette soirée fatidique un fourmillement délicieux de désir la parcourir qu’elle avait eu le plus grand mal à contenir et encore plus à dissimuler.
Les jours, les mois qui avaient suivi n’avaient fait que renforcer son attirance pour cet homme à la fois sensuel et tendre et son désir pour lui, loin de s’émousser, avait, avec le temps, acquis en acuité. Elle savait que lui aussi, de son côté, était de plus en plus attiré par elle. Ils vivaient donc depuis six mois en parfaite harmonie, se découvrant chaque jour des aspects inconnus qui ne faisaient qu’attiser leur attirance réciproque.
Physiquement, leur accord avait été immédiat. Leurs corps s’étaient immédiatement accordés. Il y a comme ça parfois, très rarement il est vrai, des rencontres magiques. Elle avait connu entre ses bras un éblouissement total des sens qui l’avait complètement laissée à sa merci, lui permettant des gestes que jusqu’alors elle s’était refusés et y prenant un plaisir qui l’avait laissée abasourdie par son intensité. Avec un frisson, elle se souvint de la douce persuasion dont il avait fait preuve, qui l’avait mise dans la totale incapacité de lui dire non, pour l’entraîner toujours plus loin dans la découverte de nouveaux plaisirs, explorant sans aucune pudeur les recoins les plus secrets de son corps qu’elle avait jusque-là farouchement défendus de la moindre intrusion. Lui en revint en mémoire, cette soirée où, tendrement, il l’avait fait s’agenouiller devant lui, fesses offertes. Elle sentait encore l’étreinte chaude de ses mains qui lentement avait écarté les globes de ses fesses découvrant son orifice jusqu’alors vierge de tout attouchement et bien sûr, de toute immixtion. Le corps étreint d’émotions contradictoires, elle l’avait senti poser ses lèvres sur son anus l’humectant, du bout de sa langue, de salive. Un bref moment, elle avait voulu, effarouchée par cette caresse impudique, le repousser, mais lui avait resserré son étreinte l’emprisonnant dans un flot de sensations de plus en plus intense qui l’avait laissée sans défense. Lorsqu’enfin il s’était redressé, elle n’était plus qu’un corps pantelant réclamant des caresses plus précises, le suppliant de continuer, de ne pas la laisser ainsi le corps empli d’un désir incommensurable. Il l’avait regardée, une lueur narquoise brillant au fond de ses yeux, puis lui avait dit : « Inutile de nous presser mon amour… Nous avons tout notre temps ». C’est elle qui, le lendemain, à son plus grand étonnement (« Comment », s’était-elle dit, puis-je me montrer aussi impudique et dépravée »), lui avait présenté spontanément ses fesses, l’incitant par un balancement lascif de ses hanches à les investir et à se les approprier. Il ne s’était pas fait prier et, avec un frisson rétrospectif, elle ressentait encore la vigueur de son sexe tendu qui avait forcé, sans aucune difficulté, l’entrée de son cul avant de s’enfoncer au plus profond de son ventre et l’entraîner dans une jouissance dont l’inattendue intensité l’avait fait hurler de plaisir. À ce souvenir, Léa sentit son corps s’émouvoir et une douce et chaude humidité sourdre au creux de son vagin. Non, vraiment, elle ne pouvait rien lui refuser.
– OK je ne poserai aucune question, avait-elle répété.
– Promis ?
– Promis !
– Alors c’est entendu. Prépare-toi ce soir à découvrir de nouvelles sensations. Je veux que ce soir tu sois très belle. Plus belle que d’habitude, ma douce.
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Commentaires

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mercredi 14 septembre 2011 à 18h57 - par  henic

Bonsoir Christine,
si vous voulez vraiment des critiques pas nécessairement laudatives, en voici deux :
- je trouve que vous manquez parfois d’un prote,
- il y a longtemps que vous n’avez pas publié sur rdf.

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mardi 13 septembre 2011 à 16h07 - par  Huguette

Quel talent ! J’ai lu tous les textes de Christine et je les ai tous aimés. J’apprécie le style et la lente progression vers les cimes. Bravo !

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mardi 13 septembre 2011 à 15h59 - par  Rêves de femme

Henic, vous êtes trop gentil avec moi. Je vais finir par rougir sous tant de compliments.

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lundi 12 septembre 2011 à 19h39 - par  Henic

Comme d’habitude, Christine nous emmène avec talent dans une scène fascinante. Bien sà»r, obtenir par la force un consentement rend celui-ci sans valeur, mais il est làclairement établi qu’il s’agit de révéler son caractère profond àla soumise. On pourra donc obtenir d’elle plus tard la répétirion de ce consentement, cette fois-ci plus librement. Et la scène présente aura été l’occasion d’une belle séance de flagellation ! En fait, l’intérêt principal des écrits de Christine provient de l’intégration des éléments psychologiques qu’elle prête àses personnages qui y trouvent làune réalité qui donne prix àleur existence.