Orane et Sophie

lundi 29 septembre 2003
par  Christine Arven
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..... Où Orane se rend, à la demande de Marie, au domicile de Sophie pour parfaire son éducation...

(cf : La boite de Pandore par Marine)

Songeuse, Sophie repose sur le guéridon du salon où elle se tient le courrier qu’elle a reçu le matin même de Marie. Lentement, elle s’avance, silhouette fine et racée vers la grande porte—fenêtre qui donne sur le jardin et son regard se perd dans les arbres touffus qui bordent la propriété. Marie… cela fait si longtemps, elles qui étaient, à une époque pas si lointaine, inséparables, qu’elles ne se sont plus vues. En frissonnant, Sophie se rappelle avec une précision redoutable leur dernière soirée et des circonstances douloureuses de leur rupture. Un flot de souvenirs remonte soudain à la surface de sa mémoire. Marie… son amante, sa maîtresse toute puissante et adorée. Marie qu’elle a aimé passionnément mais qu’elle a aussi haïe avec la même force.

Sophie se revoit encore jeune étudiante naïve arrivant dans cette salle de cours où Marie semblait l’attendre telle une araignée guettant sa proie. Sans se méfier, Sophie s’était laissée victime innocente prendre au piège de son charme vénéneux. Marie qui pouvait être si douce et si dure à la fois. Capable de faire preuve de la plus exquise tendresse et, l’instant suivant, de la plus intransigeante violence. Marie l’avait, tissant patiemment sa toile autour d’elle, séduite et initiée au plaisir de la soumission totale et acceptée lui faisant découvrir avec stupeur et ravissement, elle doit bien le reconnaître, le vertige voluptueux et enivrant du don de soi. Jusqu’à ce jour où tout s’était écroulé quand Sophie avait fait part à Marie de son prochain mariage avec Fabien….

Sophie secoue la tête essayant d’échapper à ce flot de souvenir qui la trouble et la rend soudain faible.

Que de chemin elle a parcouru depuis lors. En souriant, Sophie se demande si Marie reconnaîtrait dans la femme autoritaire et sûre d’elle et de son pouvoir qu’elle est devenue, grâce à elle il faut bien le dire, la jeune fille fragile et innocente qu’elle était alors. Aujourd’hui, c’est elle qui initie et éduque. Elle qui domine et impose sa loi.

Sophie revient lentement vers le centre de la pièce et reprend le courrier qu’elle parcourt une nouvelle fois. De nouveau, malgré ses efforts pour se contrôler, elle ressent le même émoi qui l’a parcourue lorsqu’elle a, en triant son courrier, reconnu sur l’enveloppe blanche la fine écriture nerveuse de Marie.

Ainsi donc Marie est, fidèle à ce qu’elle était, a entrepris, l’éducation et le dressage d’une nouvelle recrue et lui demande, pour asseoir son ascendant, sur cette toute jeune fille à peine sortie de l’adolescence, de la recevoir et de lui apprendre le sens de l’obéissance. Sophie hésite un peu mais elle ne peut nier que la proposition la tente. Et puis, accorder à Marie cette faveur lui procure, il faut bien l’avouer, un étrange plaisir, comme si aujourd’hui, après tant d’années, les rôles s’inversaient.

Le cœur battant, Sophie s‘approche du téléphone dont elle se saisit d’une main qu’elle essaye de rendre ferme et, rapidement, sans plus réfléchir, pianote sur les touches le numéro de Marie dont, à son grand étonnement, malgré les années écoulées, elle se souvient par cœur.

A la troisième sonnerie, Marie décroche. Sophie sent un pincement au cœur lorsqu’elle entend la vois chaude et sensuelle de son ancienne amie répondre :

— Allô, oui…

— Bonjour Marie, c’est moi….

Après un court silence, Marie répond d’une voix dont elle ne peut dissimuler l’émotion :

— Sophie… c’est bien toi…. J…

— Oui, la coupe abruptement Sophie qui ne veut pas laisser l’émotion s’installer, j’ai reçu ton courrier ce matin. Ta proposition m’intéresse et je veux bien m’occuper de cette Orane.

— C’est très gentil de ta part. Je suis….

— Envoie—moi Orane demain, la coupe de nouveau Sophie en réprimant le tremblement de sa voix, à 15 heures précises. Pour cette première fois, elle doit venir seule. Bien sûr, elle ne doit pas savoir ce qui va se passer, ni qui elle va rencontrer. Je compte sur toi pour ne rien lui dire. Je pourrai ainsi mieux la tester.

— Bien sûr, pas de problème.

— Pour cette première fois, la séance ne durera que 1 heure 30, 2 heures tout au plus. C’est largement suffisant pour la première fois. Je demanderai de venir la chercher disons vers 16h30. Tu pourras ainsi assister à la fin de la séance.

— Parfait. Je suis très heureuse que tu aies accepté de t’occuper d’Orane.

— Cela va être un véritable plaisir pour moi aussi de dresser cette petite chienne qui d’après ce que tu me dis semble avoir des disponibilités inexplorées. Ah ! J’oubliais, bien entendu j’ai toute latitude pour user d’Orane à ma guise et comme je l’entends, sans aucune limite.

— Bien sûr.

— Alors a demain.

Sans laisser le temps à Marie de répondre, Sophie raccroche brusquement le téléphone. Elle se laisse alors tomber, les jambes flageolantes et le cœur battant la chamade, dans un vaste canapé qui trône au milieu de la pièce, pestant contre elle—même d’avoir été si émue d’entendre Marie. Ainsi donc, malgré les années écoulées, l’émotion est intacte. Elle espère que Marie, à l’autre bout du fil, n’a pas eu conscience de son trouble, ni du tremblement de sa voix. Sophie sent une sourde rage l’envahir devant cette faiblesse qu’elle se refuse à accepter. Il est hors de question qu’elle laisse Marie reprendre son ascendant sur elle. Une lueur dangereuse s’allume dans ses yeux émeraude alors qu’elle se dit qu’Orane va devoir supporter le prix de sa rébellion.

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Le lendemain à 15 heures précise suivant les instructions que lui a donné sa nouvelle maîtresse, Alexandrine arrive devant la grande demeure dont sa nouvelle maîtresse lui a donné ce matin l’adresse dans un très laconique Mail dans lequel elle lui enjoignait sur un ton sans réplique d’exécuter sous peine de graves sanctions tout ce qu’on exigerait d’elle. Qui l’attend derrière ces murs épais, elle ne le sait pas. Un homme, une femme…. Alexandrine est morte d’inquiétude et elle n’a qu’une envie fuir à toutes jambes mais la crainte de la colère de Marie et, surtout de la décevoir, pire de ne plus la revoir, est la plus forte. Sans que Marie ait eu besoin de le lui dire, Alexandrine sait que sa totale obéissance est la condition sine qua non pour que Marie accepte de continuer à la voir.

« Dire qu’il y a tout juste une semaine, je n’avais jamais entendu parler de Marie, pense Alexandrine, et voilà qu’aujourd’hui…. Alors que je ne l’ai vue qu’une seule fois…. » Mais quelle rencontre…. En frissonnant, Alexandrine se remémore chacun des instants de cette rencontre dont son corps garde encore le souvenir cuisant. Humiliation bien sûr d’avoir si vite succombé, souffrance d’avoir été si durement, si impudemment malmenée mais aussi souvenir des jouissances fulgurantes et répétées qui l’ont embrasée que rien, dans ses précédentes expériences qui lui paraissent maintenant bien puériles, ne lui avait laissé envisager qu’elles pouvaient atteindre une aussi intense et voluptueuse violence.

D’une main tremblante, Alexandrine actionne la sonnette d’ouverture pour annoncer son arrivée. L’imposant portail noir s’ouvre lentement pivotant sans un bruit sur ses gonds parfaitement huilés. Devant elle, s’ouvre une grande allée bordée d’arbres immenses. « Des chênes sûrement, pense—t—elle, pour être si grands. » Au bout de l’allée, à travers l’enchevêtrement savamment entretenu de la végétation, elle devine entouré d’un espace plus dégagé gazonné, la massive silhouette d’un imposant manoir. Lentement, Alexandrine fait un pas en avant alors que le portail, tout aussi silencieusement se referme sur elle. Le bruit de la circulation se fait à peine entendre, et un silence seulement entrecoupé du chant des oiseaux et du jappement lointain d’un chien l’environne. Une profonde angoisse l’étreint soudain. Dans quel piège s’est—elle fourrée ? Des pensées de traites des blanches, de kidnapping, de viol la traversent soudain et, dans un mouvement d’affolement total elle se retourne brusquement voulant soudain fuir cet endroit oppressant à force de sereine tranquillité. Ses yeux parcourent fébrilement le portail recherchant, en vain, un moyen de l’ouvrir. Mais force lui est de constater qu’il n’y a aucun moyen manuel pour l’ouvrir. Alexandrine réprime en grand peine un sanglot d’angoisse. « Rien à faire, songe—t—elle désespérée en se mordant les lèvres, pas moyen de partir… Je suis folle, complètement folle d’être venu….. Après tout cette Marie, je ne la connais pas… et personne ne sait que je suis ici en plus…. »

Comme un jeune animal pris au piège, Alexandrine tourne en tous sens cherchant désespérément une issue. « Je délire… pas de raison qu’il se passe quelque chose…. Calme—toi ma fille, ça ne sert à rien de te mettre dans cet état…. », s’exhorte—t—elle enfin.

A l’abri du manoir, Sophie suit amusée sur l’écran de vidéo surveillance l’égarement craintif de sa future proie. Elle devine son trouble, sa peur… qu’elle connaît si bien. Il n’y a pas si longtemps n’était—ce pas elle qui était aux prises aux mêmes angoisses… aux mêmes incertitudes. Sophie a un sourire nostalgique en se souvenant des premières étapes de son initiation. Avec Marie, bien sûr, qui lui a fait découvrir les ressources insoupçonnées qui dormait en elle et puis avec Fabien, son époux adoré à qui elle a fait le don total de sa personne … avec Pascal (cf : L’initiation de Sophie) enfin qui a fait éclore la femme qu’elle est devenue prête à se soumettre humblement à son maître mais aussi capable d’être cette femme impitoyable qui impose, inflexible, sa volonté…. Ce qu’elle va faire aujourd’hui avec Alexandrine. Déjà, elle sent en elle un frémissement délicieux la parcourir qui anticipe le plaisir qu’elle va prendre à plier à ses exigences cette jeune ingénue, à rompre en elle toute résistance et la rendre enfin réceptive aux plaisirs les plus ineffables de la soumission. LIRE LA SUITE




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