Le jardin public

samedi 26 juillet 2003
par  Christine Arven
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Tu es arrivé à Marseille depuis hier et nos corps sont las de tous les plaisirs que nous avons connus tout au long de la nuit. Las mais pas repus… Au cours de ces derniers mois, nous avons, au fil de nos conversations nocturnes sur le net, échangé trop de sensuels désirs, trop de plaisirs inassouvis pour être déjà rassasiés. Nous n’avons fait encore que nous découvrir et il nous reste tant de choses à explorer encore. A découvrir...

Nous avons néanmoins décidé de quitter l’alcôve de notre chambre embaumée de toutes nos jouissances. « Pour reprendre des forces... » m’as-tu murmuré une lueur malicieuse illuminant tes yeux de jais. Nous nous promenons donc, main dans la main, nos corps pour l’heure apaisés. C’est l’automne et l’atmosphère baigne dans une douce chaleur de fin d’été. Je nous sens en parfaite harmonie. Cette sensation d’accord exacerbe mes sens, les affûtent. Ma peau est sensible à la douceur de la brise qui virevolte dans mes cheveux et effleure ma nuque. Mon nez hume avec délice la fragrance moussue des feuilles mortes, des arbres. Senteurs suaves et entêtantes qui me rappellent d’autres effluves plus capiteuses et envoûtantes. Mes yeux s’emplissent jusqu’à l’éblouissement de la clarté du soleil, et s’émerveillent de la limpidité du ciel que ne ternit aucun nuage. J’écoute ta voix murmurer au creux de mon oreille ces histoires que toi seul sait inventer et qui me font sourire, rire et tressaillir. Ces histoires qui m’émeuvent et me troublent aussi. Ces histoires qui font naître en moi, tu le sais, l’envie du sexe et du plaisir dont tu es si friand aussi. L’envie de te satisfaire et de ne rien te refuser.

Je porte un léger T-shirt aux fines bretelles qui laisse entr’apercevoir le tatouage sur mon épaule et une longue jupe fendue au tissu fluide et doux au toucher. Le T-shirt est suffisamment décolleté pour laisser deviner la naissance de mes seins et plus encore lorsque, par mégarde..., je me penche un peu plus que nécessaire ce que bien évidemment je ne manque pas de faire à plusieurs reprises, pour cueillir, négligemment, au passage, une fleur, un brin d’herbe. Je sens alors ton regard se poser sur moi et dessiner la courbe de ma nuque, de mes épaules, de mon dos, s’égarer vers mes hanches, mes fesses. J’aime quand tu me regardes ainsi, quand tes yeux deviennent caresses et que je m’offre à leur inquisition impudique. La jupe est ample, légère, largement fendue et la brise la fait virevolter autour de mes jambes, les découvrant de temps en temps. Dessous, tu sais que je ne porte rien si ce n’est les bas que j’ai mis à ta demande malgré la douceur ambiante et dont tu aimes tellement caresser la soie. Tu m’as, en effet, demandé avant de partir d’ôter mon slip. Je sens mon sexe nu et lisse caressé par la brise et cette sensation qu’amplifie l’absence de toute pilosité, m’excite follement. Je suis même sûre que, parfois, les pans de ma jupe s’écartent suffisamment et découvrent, par intermittence, mon pubis au regard des passants qui nous croisent… Je ne fais rien pour les retenir et les laisse s’envoler et me dénuder fugitivement. J’aime cette impression de disponibilité que cette nudité me procure. Disponibilité dont tu vas, ce que j’ignore encore, abuser dans un moment…. De ton coté, tu as également omis d’enfiler un caleçon. La pensée de ton sexe nu frottant sur la toile rêche de ton jean’s qui, il y a une heure à peine, était lové au fond de ma gorge, me trouble profondément et fait naître au creux de mon corps une exquise moiteur que je sens se répandre le long de mes cuisses. Furtivement, mon regard s’égare le long de ton torse et vient se perdre à la naissance de tes jambes où se devine, sous le tissu, le renflement suggestif de ton sexe qu’il me plairait tant soudain de toucher, de caresser.... Je n’ose pourtant ébaucher ce geste qui me tente tant....

Par contre, toi, de temps à autre, ta main glisse de mes épaules le long de mon dos et, d’un geste nonchalant, tu frôles mes fesses. Une caresse furtive, à peine esquissée qui me fait frémir. De mon coté, je ne peux m’empêcher de laisser franchement maintenant vagabonder mon regard vers ton sexe que je sens en éveil.

Nous sommes vêtus au regard des autres qui croisent nos pas mais pourtant nus l’un pour l’autre, attentifs au moindre frôlement de nos mains, à leur douceur, leur chaleur.

Nous nous promenons ainsi et, au fil de nos pas, une tension de plus en plus intense nous envahit peu à peu diffusant dans nos corps attentifs une sourde attente. Le désir est tangible, omniprésent, obsédant.... Je me sens soudain oppressée, sans force contre la violence qui m’agite et me tend vers toi. LIRE LA SUITE



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