Frustration

mardi 29 avril 2003
par  Christine Arven
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Je suis revenue chez lui. Je ne le voulais pas. Il a téléphoné. Et puis voilà. Je suis là. Attirée. Hypnotisée. Envoûtée. J’ai envie de lui. Comme la dernière fois, il parle très peu. Quelques mots seulement lorsque je suis arrivée.. Il ne m’a même pas demandé comment j’allais. Ce que j’avais fait depuis…. Il s’en fout. Quelle importance. Après tout nous ne sommes pas là pour échanger des mondanités. Après tout je ne suis pas venue pour ça.

Maintenant, il est affalé dans son canapé. A peine arrivée, il m’a demandé de me déshabiller, m’ordonnant de ne garder que mon slip et mon soutien gorge.

Lui est habillé. De nouveau cette question lancinante. Que va-t-il faire ? Pour l’instant il lit. M’ignore. Je le déteste. Je me déteste. D’être là. Dépendante de ses désirs. De sa volonté. Sans force pour me rebeller. Comment puis-je accepter ce mépris qu’il me manifeste. Rester là assise comme un bibelot abandonné. Un objet.

Il m’a demandé de venir et maintenant.... rien.

Même pas un regard. Je suis assise en face de lui sur cette chaise au dossier très droit. Pas confortable la chaise. C’est la même chaise où, la dernière fois, il m’a ligotée et où ses mains se sont abattues sur moi. Je frissonne au souvenir. Frisson d’anxiété. Frisson de plaisir anticipé.

Je ne fais rien. Je le regarde sans rien dire. Jambes largement écartées ainsi qu’il me l’a demandé. Mains jointes dans mon dos. Dos bien droit. Il continue de lire. Pas un bruit. Les minutes s’éternisent.

Puits sans fond où sombre ma volonté. Puits sans fond où éclot mon désir. Je le regarde. Mes yeux parcourent son visage immobile. La courbe de son menton à peine ombrée par une barbe naissante. Le dessin de sa bouche. Ses lèvres qui se crispent par intermittence. Je regarde ses mains. Longues, fines. Je ne peux détacher mes yeux de ses mains, source de souffrance, de plaisir. Je me rappelle leur douceur. Leur dureté aussi. J’ai envie de ses mains sur moi. Sentir à nouveau leur tendresse et leur violence. Mon regard glisse sur la courbure de ses hanches, son sexe que je devine à peine sous le pantalon ample dont il est vêtu. Il s’offre et se refuse.

Il ne se passe rien. Page blanche où vient s’échouer le désir en vagues de plus en plus fortes. Du temps qui ne sert à rien. Du temps qui sert à attendre. La chaise est inconfortable. Je n’ose pas bouger.

Peu à peu un étrange plaisir m’envahit à rester ainsi immobile. Sans rien avoir à faire d’autre qu’attendre. Et le regarder. Sensible aux moindres frissons qui parcourent ma chair. Frémissements de mes tétons durcis. Battements spasmodiques de mon vagin mouillé. Palpitations frénétiques de mon cul. LIRE LA SUITE




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Commentaires

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vendredi 18 octobre 2013 à 19h51 - par  Henic

Le salaud...!