Flagellation

mardi 20 juillet 2004
par  Christine Arven
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De nouveau me voilà devant le portail de ce manoir où je suis déjà venue il y a une dizaine de jours suivant les instructions de mon Maître.

Ce matin, sur mon ordinateur, ce message m’enjoignant d’y revenir à 15 H précise et de me soumettre sans restriction à tout ce qu’il me serait demandé. « L’expérience sera plus dure que tout ce que tu as déjà vécu et tu dois te préparer à souffrir. Mais je t’en sais capable ma douce soumise. Cette épreuve est nécessaire pour te libérer de tes derniers doutes et donc de tes dernières chaînes. Ai confiance ma tendre. Lorsque tu auras terminé, tu rentreras directement chez toi et tu m’y attendras. Si tu t’es montré digne de mon attente, je te ferai connaître la plus grande des félicités ainsi que tu le mériteras. A tout à l’heure, mon amour et songe qu’à chaque instant de cet après-midi mes pensées t’accompagneront »

La grille verte est comme la dernière fois entrouverte. Un moment, je reste pensive, la main posée sur la grille froide me remémorant ce que j’y ai vécu. Cette humiliation qu’il m’a fallu subir mais que je ne regrette pas.

Je m’engage enfin dans l’allée. Crissement des graviers sous mes pieds qui rendent ma démarche malaisée chaussée comme je le suis de ces escarpins aux talons si haut. Mon cœur bat sourdement. Pourtant, je n’ai pas peur.

J’entre dans le manoir. Un homme vêtu de noir et le visage recouvert d’un masque se tient debout dans le vaste vestibule. Il m’attend. D’un bref mouvement de tête il me montre l’imposant escalier de marbre et m’invite à le gravir à sa suite.

Je le suis. De grands coups résonnent au fond de ma poitrine et mon ventre se crispe douloureusement. Ma main qui glisse le long de la rambarde de marbre froid tremble légèrement. A sa suite, je pénètre dans la même pièce que la dernière fois. Elle est toujours aussi sombre seulement éclairée par des bougies plantées dans les lourds chandelier d’argent. Quatre hommes sont là également vêtus de noir et le visage masqué. Est-ce les mêmes que la dernières fois ou d’autres. Aucun moyen pour moi de la savoir avec certitude. Ils m’attendent. Parfaitement silencieux. Parfaitement immobile. L’homme qui m’a accueillie me guide au centre de la pièce. D’un signe, il me fait comprendre que je dois me dévêtir, ôter tous ces attributs qui cachent mon corps. Ma robe d’abord, que je dégrafe lentement et fait glisser sur mes épaules. L’homme la prend et la plie soigneusement sur son bras replié. Il me fait signe de continuer. J’ôte mon soutien-gorge libérant ma poitrine aux formes que je sais voluptueuses et le lui tend. Puis je dégrafe mes bas du porte-jarretelles et les fais glisser le long de mes jambes. Enfin mon porte-jarretelles. Je suis complètement nue seuls les anneaux qui sertissent mes tétons brillent doucement dans la pénombre mouvante de la pièce. Cela m’étonne. Habituellement, mes dominateurs aime voir mon corps parés de dentelle et de soie ou de cuir.

L’homme s’éloigne de moi emportant mes vêtements. Un autre s’approche alors. Dans ses mains il tient une lourde chaîne dorée à laquelle pendent des gantelets d’acier. Sans qu’il est besoin d’un quelconque geste, je tends mes mains vers lui pour qu’il referme sur elles les deux coquilles d’acier avant de les verrouiller étroitement autour de mes poignets. Un troisième homme s’approche. Il tient lui une longue barre d’acier terminée par des menottes. Sans un mot il s’agenouille devant moi et d’un mouvement de sa main me fait écarter les jambes et fixe à chacune de mes cheville les anneaux avant de s’éloigner.

Un moment je reste ainsi immobile les poignets entravés reposant sur mon ventre au milieu de ce cercle d’hommes masqués qui m’observent. Le silence qui règne dans la pièce, seulement rompu par le bruit de ma respiration qui s’accélère et les battements de mon cœur, est oppressant, lourd d’une menace diffuse qui me fait soudain frissonner d’appréhension. Que veulent-ils de moi ? Quelles sont leurs intentions à mon égard ? Je voudrais le savoir et en même temps, cela n’a en fait aucune importance. Mon esprit s’évade vers mon Maître qui m’a ainsi livrée aux fantaisies de ces hommes. Quel but poursuit-il ? Rompre en moi les dernières parcelles de résistance ? Je lui fais tellement confiance. Mais serai-je digne de son attente ?

Parfois, je me sens si faible, si peu sûre et ce qu’il demande est si dur, si difficile. Je m’épuise à le satisfaire, à être ce qu’il veut que je sois.

Enfin, au bout de longues minutes, un des hommes s’approche de moi. Il saisit la chaîne qui lie mes poignets et me fait relever les bras. Je me rends compte alors qu’au-dessus de ma tête se balance un crochet suspendu à une longue chaîne elle-même reliée à une poulie. Sans un mot, l’homme accroche la chaîne au crochet me maintenant les bras mi-relevés puis s’éloigne à son tour. J’entends alors un léger grincement et lentement mais inexorablement mes bras d’abord puis tout mon corps est étiré vers le haut. Mes pieds touchent maintenant à peine le sol et je tends désespérément mes orteils vers l’avant pour maintenir le contact avec le carrelage. Un long moment se passe ainsi. Je reste en équilibre instable essayant tant bien que mal de ne pas perdre l’équilibre. Je sens des fourmillements pour l’instant ténus naître dans les muscles de mes bras inconfortablement étirés vers le haut. Je sais, pour l’avoir, déjà subi que bientôt la douleur deviendra insoutenable et tétanisera mes muscles. Je voudrais pouvoir m’accrocher à la chaîne pour atténuer la tension qui tend mes muscles mais les gantelets d’acier qui enferment mes mains et dont je comprends maintenant la finalité, m’en empêche. A toute force il faut que je garde le contact avec le sol pour atténuer la tension qui tire sur mes bras. Mais de nouveau, j’entends le même grincement que tout à l’heure et, à mon grand désespoir, je sens mon corps s’élever dans les airs. Je réprime un gémissement quand soudain, alors que mes pieds perdent tout contact avec le sol, le poids de mon corps pèse sur mes bras et les étirent me donnant l’impression qu’ils vont se détacher de moi. Mon corps, jambes largement écartées par la barre fixée à mes chevilles, se balance dans les airs. Pantin sans défense livré à la convoitise de ces cinq inconnus. LIRE LA SUITE



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