Déroute des sens

dimanche 29 février 2004
par  Christine Arven
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Tous ces mots que vous m’écrivez et qui éveillent en moi des images folles de sensualité et de plaisir partagés....

Je suis liane et je m’enroule autour de vos mots que j’emprisonne et m’approprie. Je suis vague. Et vous êtes le flux et le reflux et je me laisse bercer et emporter par ce flot d’infini sensualité. Je divague au gré de vos délires sans opposer aucune résistance à cette lame de fond qui m’entraîne. Je suis sans force et je suis femme. Objet de plaisir et de convoitise. Je me donne et m’ouvre.

Mon sexe se mouille d’embruns opalescents jaillis du plus profond de mes abysses. Votre langue me fouille et s’abreuve de ce liquide d’amour né de mes entrailles qui vous ensorcelle de son odeur suave. A mon tour je m’enivre de la senteur musquée de votre corps. Ma langue vous goûte avec délectation. S’aventure.... S’enroule... Se perd dans les méandres de votre corps. Transpiration mêlée. Corps qui se cherchent. Combat sans vainqueur. Je me donne. Vous prenez. Et je gémis sous vos coups. Violence et douceur. Plaisir et douleur. Je ne sais plus. Je suis toute à la fois maîtresse de votre plaisir et esclave de vos désirs. Je crie. Vous riez de mon émoi. Vous me pliez à vos exigences et je me soumets dans un gémissement. Eblouissement. Mon cœur explose. Alors que profondément ancré en moi, vous fustigez mes fesses à les faire se cramoisir. Mes larmes coulent de bonheur, de souffrance. Je ne sais plus. Je ne suis plus à moi en étant à vous. Lanières de cuir qui me brûlent. Douceur de votre bouche au creux de ma nuque. Etau de vos doigts sur mes seins qui gonflent et se tendent. Tendresse de vos mains qui m’effleurent. Je ne sais plus. Caresse de votre voix qui se mêle à mes cris. Limites sans cesse reculées du plaisir et de la douleur qui se mêlent et se confondent. Je hurle du bonheur d’être femme. Explosion de sensations. Voyage immobile aux confins du désir qui me laisse sans force.

Ces mots sont pour vous que je ne connais pas encore ou si peu.

Mais je vous lis et des images naissent en moi. Des sensations folles. Des désirs insondables d’intensité. Sans que j’en ai vraiment conscience mon corps réagit et s’éveille. Je vous lis et mes mains glissent sur mes seins qu’elles étreignent. Mes doigts avides se referment sur mes tétons qu’enchâsse tels des gemmes précieuses un bijoux d’argent. Je les sens se tendre et durcir. Oh que j’aimerais alors sentir vos lèvres se refermer sur eux et les aspirer et votre langue tendrement les lécher. Que j’aimerais alors sentir sur eux la douce morsure de vos dents. Puis mes mains glissent le long de mon ventre, s’immiscent entre mes cuisses et remontent à contre courant de la rivière qui coule impétueuse entre mes cuisses. Oh que j’aimerais alors que ce soit votre main, vos doigts qui m’investissent. Comme j’aimerais alors m’abandonner à cette étreinte que tout mon corps appelle. Je vous lis et je ne suis plus là. Miracle des mots, je m’envole vers vous que j’imagine et me blottis entre vos bras. Douce et obéissante mais aussi indocile et rebelle à votre loi qui m’effarouche et m’attire tel le papillon est attiré irrésistiblement vers la lumière. Vous me faites m’allonger et vos mains autoritaires ouvrent mes cuisses. Des liens étroitement serrés autour de mes poignets et de mes chevilles, vous m’immobilisez, insensible à mes gémissements d’appréhension. Vous me clouez à ce lit de torture délicieuse. Je vous regarde le sexe fièrement érigé prêt à me pourfendre. Je deviens votre chose soumise. Femelle par tous les pores de ma peau. Amante et pute à la fois. Entendez-vous mon souffle qui s’accélère et le grondement de mon cœur qui bat à tout rompre. Je tremble d’impatience de vous sentir venir en moi et me posséder. Le poids de votre corps sur le mien et ce pieu qui pourfend alors mes reins sans se soucier de la douleur qu’il m’inflige. Je crie. Je vous appelle. Je me refuse et je me donne. Antagonisme des contraires qui me fait défaillir d’extase d’être ainsi possédée et dépossédée de moi. Je ne suis plus que femelle et oublie qui je suis. Je ne suis plus rien que ce désir qui gronde et se déverse en un flot sauvage et indomptable.

Que j’aimerais que vous soyez là maintenant et m’agenouiller devant vous suppliante et frémissante de désir. Que j’aimerais me plier à votre loi d’homme et de Maître.

"Mets-toi d’abord un doigt dans le cul ,soumise, pour me lire...

Où que tu sois... "

Les mots que vous m’écrivez et que je lis sur l’écran froid de mon ordinateur me lacèrent par leur brutalité. Vous exigez tant de moi. Et j’aurais envie de tant de douceur et de tendresse. Ces mots semblables à des gifles que vous m’admonestez en cadence. Ma tête part en arrière. Mais vous n’en avez cure. Que vous importe ma souffrance puisque celle me rapproche davantage de vous. Que m’importe à moi aussi puisque cela me rapproche de vous. Je tends mon visage couvert de pleurs vers vous. Vers votre main qui s’élève. Je la regarde les yeux brouillés de larmes prendre lentement son élan. Monter. Encore et encore et brusquement , brutalement retomber et claquer sur ma joues cramoisie et brûlante. Je ne veux pas cela et pourtant je reste devant vous immobile et consentante, regardant à nouveau votre main se lever. Encore et encore. Et ma tête se balance de gauche et de droite. Les oreilles bourdonnantes. Incontrôlables mes mains à leur tour se soulèvent en un geste dérisoire de protection inaboutie. Comment me défendre. Me défendre de quoi. De votre main qui maintenant affectueusement se pose sur ma joue en une caresse d’une ineffable douceur qui me fait fondre de tendresse pour vous mon Maître. Doucement, vous essuyez mes larmes du bout de vos doigts. Votre bouche câline se pose sur la mienne. Votre langue cherche la mienne. Mon corps se colle au vôtre. Les mots que vous me dites sont si tendres et si beaux. Mais je crie soudain alors que vos dents mordent sauvagement mes lèvres.

Vous exigez tant de moi qui suis si malhabile et timide. Qui ne sait rien et ai tout à apprendre de vous. Je voudrais vous dire pas si vite. Je voudrais vous dire apprivoisez-moi d’abord. Mais je sais cela impossible. Le temps n’est pas, entre nous, aux bonnes manières, mais à l’apprentissage de la soumission. Le temps n’est pas à la douceur mais au dressage.

Vous exigez tant de moi qui n’ose pas encore ou si peu. Qu’à haute voix, je claironne à tout vent ma qualité de putain servile. Mon état de chienne soumise qui rampe à vos pieds et quémande, suppliante vos caresses. Vos ordres me meurtrissent mais je m’exécute le rouge de la honte au front mais le cœur empli d’une fierté incommensurable.

Des mots pourtant terribles à dire. Qui font naître en moi la révolte. Je ne peux pas et pourtant je vous les dis. Au milieu de ce parc où n’importe qui pourrait m’entendre et je sens mes résistance fondre. Je les dis encore, plus fort :

« Je suis à vous chienne soumise et obéissante à tous vos fantasmes heureuse de me soumettre à vos désirs les plus fous. Je serai putain si c’est ce que vous désirez mais aussi amoureuse et tendre. »

J’apprendrai à miauler et à faire la belle pour vous que je vénère. J’apprendrai pour vous l’art des caresses les plus suaves. Je deviendrai artiste des sens. Et tout mon corps deviendra source de plaisir. Je lècherai la fente de toutes les boites aux lettres que je trouverai sur mon chemin et chaque goutte de salive déposée sera un hymne à ma soumission. J’écrierai sur mon corps et mon front à l’encre indélébile « Oui Maître » et je m’exhiberai seulement vêtue de ce sceau infamant. Je ceindrai mon cou d’un lourd collier clouté en cuir et me pavanerai devant tous fière de cette marque de servitude. J’achèterai la laisse pour que vous puissiez me promener attachée et docile devant tous vos amis. Je me coucherai à vos pieds silencieuse et attentive à vos ordres. Je me traînerai à vos pieds que je lècherai puisque c’est ce que vous exigez de moi. J’offrirai sans broncher mes reins au lacération de votre fouet et vous remercierai de la douleur infligée qui me prouve seule que je vous appartiens. Totalement. Complètement. Que je suis votre chose dont vous pouvez usez et abusez.

Je suis à vous et vous pouvez tout.

Comme vous me l’aviez ordonné je suis restée, après vous avoir lu, agenouillée nue face au mur pendant 20 minutes les mains sur la tête.

Je ne pensais à rien qu’à vous et je vous ai imaginé debout derrière moi un fouet à la main. J’ai senti les lanière effleurer d’abord doucement mes reins comme si vous étiez réellement là. J’ai tressailli mais suis restée sans bouger alors que les lanières s’abattaient de plus en en plus durement sur mon dos le zébrant et le lacérant. J’ai compté à haute voix jusqu’à trente. Trente coups de fouets qui m’ont fait vibrer et chanceler. Anticipant à chaque fois sur mes reins la brûlure de plus en plus intense des lanières de cuir et mordant mes lèvres pour ne pas hurler.

Puis de nouveau jusqu’à dix. J’avais mal de partout mais je suis restée jusqu’au bout subissant sans broncher votre loi. Entre mes cuisses j’ai senti mon désir de vous ruisseler et mon sexe palpiter. J’ai eu alors une terrible envie de me caresser et jouir en pensant à vous mais je ne l’ai pas fait. Maître, la prochaine fois autoriserez-vous ce plaisir et à le partager avec vous.

Je hurlerai alors Ma jouissance ?

Je m’approche de vous craintive et rétive. Votre regard sur moi sans complaisance. Angoisse qui tord mon ventre. Envie de fuir. Je plie la nuque sous vos insultes qui pleuvent. Je ne peux pas accepter cela. Tout en moi refuse cette humiliation que vous m’infliger. Pourtant je reste et reviens vers vous, vous suppliant de me pardonner mes hésitations.

Vous m’ordonnez de ne penser à rien. De ne pas chercher à comprendre. De me laisser porter par les sensations et n’être plus que ce corps que vous prenez et utilisez. Etre sans peur et sans attente et me vider la tête de toutes mes convictions et les oublier une bonne fois pour toute. Simplement être là. Cela paraît si simple. Je ne dis plus rien. Je m’agenouille et vous supplie de me pardonnez. Me pardonner ce silence qui m’a fait m’éloigner de vous. Je vous ai désobéi par mon silence. Je me suis refusée à vous. Intransigeance de votre part.

Vous me demandez de me saisir du fouet et de vous l’apporter, moi, en rampant sur mes genoux. Ultime renoncement que vous exigez de moi et qui me lie en vous. Ultime abandon. Aucun lien ne m’entrave. Il me suffirait pour vous échapper de me lever et partir. Je sais que vous n’esquisseriez pas le moindre geste pour me retenir. Je suis libre de le faire et vous oublier. Pourtant je reste. A genoux devant vous, mes yeux noyés de larmes de reconnaissance. Je vous regarde faire aller le fouet entre vos mains et jouer avec les lanières faisant durer cet instant terrible et délectable. Les lanières se balancent. Mon corps se tend. Je ferme les yeux, dérisoire tentative pour m’échapper mais que vous me refusez. Je dénude mon dos et me défait toute résistance rompue de mes dernières défenses. J’incline ma nuque et offre mes reins à votre courroux. Punition que je mérite. Me vider la tête, ne plus penser à rien. Ne pas penser à cette douleur qui dans un instant va me lacérer. Ma chatte me fait mal. Mal du désir que j’ai de vous. Mal du désir de vous plaire. A haute voix , je compte chaque coup de lanière. A chaque coup je vous remercie. Emotion brute et sans fard. Il n’y a plus que la réalité crue de cette douleur qui enfin me révèle à moi. Je vous suis si reconnaissante. Mon corps n’ait plus que brûlure mais jamais encore je ne me suis senti aussi vivante. Mon corps réagit sans plus aucune pensée. Sans plus essayer d’analyser ce qui lui arrive. Je ne suis plus que sensation et émotion. Je ne suis plus que corps. Merci Maître de m’avoir fait découvrir cela. Je hurle à gorge déployée sans plus aucune retenue. Je hurle de douleur et de plaisir. Ne désirant plus qu’à être prise par vous. Complètement. Ne pensant qu’à votre queue que j’imagine fière et tendue. Mon corps n’est plus qu’un sexe immense qui veut être pris par tous ses orifices. Je gueule mon envie d’être baisée par vous alors que les lanières retombent infatigables sur ma croupe offerte que je tends vers vous. Je gueule mon envie d’être enculée, de sentir votre pieu me pourfendre et m’investir en conquérant. Je gueule mon envie de vous sucer, de lécher vos couilles. De boire votre miel qui gicle au fond de ma gorge assoiffée.

Plus rien ne me retient. Je rie. Je pleure. Je deviens folle de désir. Je ne suis plus que ce désir que vous faites surgir incandescent. Et vous prenez ce que je ne peux plus vous refuser et qui vous revient de droit. Un océan de tempête me bourlingue à tout vent. Eblouissement sauvage et brutal de la jouissance qui m’emporte et me fit défaillir ivre du bonheur de vous appartenir. Je meurs entre vos bras pour mieux renaître à mes sens.

Serai-je digne de vous, Maître ?

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