Un après-midi particulier

samedi 7 mai 2005
par  Christine Arven
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La pièce est étroite. A peine éclairée. Une table gynécologique contre la paroi de droite et une croix de saint André munie de solides sangles de cuir disposée au centre sur une petite estrade occupent presque tout l’espace. A plusieurs reprises, depuis que G et moi sommes arrivés dans de lieu de plaisirs clandestins, nous y sommes passés devant y jetant, à chaque fois, un regard furtif. Désireux autant un que l’autre d’y pénétrer. Mais G, soucieux peut-être de ne pas me heurter ou tout simplement par désir de me faire languir, a préféré retardé l’instant fatidique où il m’a enfin entraînée à l’intérieur. Notre après-midi avait donc commencé de manière assez soft. Nous nous étions baladés tranquillement dans les différents salons afin de nous familiariser avec les lieux. Nous avions observé des couples dans leurs ébats ce qui, cela est normal, nous avait, si besoin était, fortement excités. Nous nous étions mélangé à eux, avions fait l’amour. Longuement G avait léché ma chatte m’octroyant un plaisir que j’apprécie particulièrement. Les yeux clos je m’étais laissée faire savourant la douceur insidieuse de sa langue glissant au creux de mes replis et de ses lèvres aspirant mon clitoris gonflé de désir. A mon tour, je l’avais sucé prenant autant sinon de plus de plaisir à sentir sa queue épaisse et dure emplir ma bouche. Nous avions bu un verre au bar avant de passer un moment dans le hammam et puis de refaire l’amour avec un autre couple où, plaisir exquis, je m’étais octroyé la gourmandise de lécher les seins d’une autre femme. Mais bon, nous n’étions pas venus uniquement pour cela. N’avais-je pas assuré à G que cet après-midi, il pourrait user de moi à sa convenance et comme il lui plairait. En lui disant cela, je le pensais réellement et aurait été déçue si G avait, au dernier moment, par scrupules, reculé.

J’entends encore sa voix chaude dans laquelle flotte un légère incertitude me demander enfin alors que nous repassons une nouvelle fois devant cette pièce, lieu de nos convoitises à demi-inavouées : « On y va ? Ca te dit ? » Bien sûr, que ça me dit. Je ne pensais qu’à cela. Pourtant en pénétrant dans la pièce sombre je sens mon cœur se pincer d’appréhension. Si à de nombreuses reprises j’ai fait l’expérience de la soumission me prêtant avec complaisance à ces jeux où plaisir et douleur s’entremêlent inextricablement, où l’humiliation se confond avec la plus grande félicité, jamais encore je n’ai pratiqué ce type de rapport en public. C’est donc pour moi une première ! G n’en sait rien et c’est mieux ainsi. Je me dois d’être à la hauteur de la situation et pour m’y aider j’ai besoin de sentir G sûr de lui et de moi.

A peine franchi le seuil de la pièce, je sens mon état d’esprit changer radicalement. Comme si j’avais remis toute ma volonté en G en qui, inutile de le préciser sinon je ne serai pas là, j’ai une entière confiance. G possède quelque chose de rassurant du en partie à sa grande taille, à sa large stature. A sa voix aussi aux tonalités fortes et chaudes qui m’enveloppe et me fait fondre. A son apparente désinvolture alliée à une assurance naturelle. G est un homme qui me plaît. Et puis, ce qui n’est pas un moindre détail, il est doté d’une superbe queue. Epaisse et longue comme je les aime et pourtant si douce même quand la tend, ce qui est en général le cas quand nous sommes ensemble, une belle érection qui me fait à chaque fois trembler du désir de la sucer ou de la sentir s’enfoncer dans mon cul. A lui donc, cet après-midi, la totale maîtrise de la situation. Je n’ai plus vraiment peur mais au contraire je ressens en pénétrant dans la pièce une intense excitation. Et une non moins grande impatience. La seule crainte qui m’étreint encore est en fait que les hommes présents dans ce lieu m’ignorent. Crainte vite éteinte au demeurant....

Comme cela est souvent habituel dans ce genre d’endroit, même si les couples plus ou moins légitimes sont plutôt nombreux, il y a en effet malgré tout pas mal d’hommes seuls en quête d’aventures éphémères. Je sais que le fait de me prêter à ce jeu va immanquablement les attirer. Déjà la vision de mes seins percés et mon pubis parfaitement épilé a attiré sur moi des regards interrogateurs et intéressés qui ne m’ont pas laissé indifférente. Enfin une femme susceptible de satisfaire ce fantasme de domination qui sommeille en tout mâle normalement constitué. Quelle aubaine, pour eux ! Pour moi aussi, je dois dire. Je suis sûre d’être comblée...

Planté devant la croix, G me demande avec un sourire carnassier qui me fait déjà fait frémir :

— Comment préfères-tu être attachée, de dos ou de face ?

— De face, murmurai-je la gorge nouée d’émotion après un bref instant d’hésitation.

— Bien. Alors mets-toi en position que je t’attache.

Sans rechigner, je me défaits du léger sarong qui me recouvre à peine et, complètement nue, je m’adosse sans plus attendre contre la croix, le dos bien appuyé contre le bois poli. G m’attache d’abord les poignets avec de larges sangles de cuir puis me fait écarter largement les jambes m’obligeant à me cambrer pour garder l’équilibre, et entrave à leur tour mes chevilles. Pendant toute l’opération, je sens des picotement délicieux d’impatience me parcourir. Incroyable combien j’aime ce moment où on me prépare. J’y prends un plaisir extraordinaire fait d’attente et d’inquiétude aussi. Je suis en fait autant impatiente de ce qui va immanquablement suivre que je l’appréhende. Ambivalence de sensations qui se répondent et s’entrechoquent qui exacerbe la tension érotique qui m’étreint et me fait frissonner. Cette préparation est peut-être le meilleur moment. Je sens mes sens s’éveiller comme s’ils se mettaient aux aguets prêts à bondir à la première incitation. Ma perception des choses changent aussi. Tout devient à la fois d’une précision déconcertante et pourtant comme nimbée dans un brouillard.

En fait les liens qui me ligotent sont plus symboliques qu’autre chose. Ils sont suffisamment lâches pour que je puisse m’en libérer assez facilement. Mais je suis bien décidée à ne pas user de cette facilité quoiqu’il puisse m’en coûter. Je trouve en fait que d’être attaché aussi souplement ajoute une dose supplémentaire d’excitation car alors la contrainte vient de l’intérieur de moi et n’en est que plus forte. Je ne subis pas uniquement mais participe ainsi activement à ma propre soumission en me contraignant à demeurer écartelée et offerte quoique je puisse ressentir. Soumise mais active ! Troublante ambiguïté des contraires...

Déjà deux hommes sont sur le pas de la porte et nous observent avec un intérêt certain. D’un geste G leur fait signe de s’approcher davantage marquant par là sans aucune équivoque ma totale disponibilité. LIRE LA SUITE


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Commentaires

Logo de Henic
lundi 27 décembre 2021 à 10h53 - par  Henic

C’est un texte ancien mais intemporel.
Christine a l’art de décrire une scène bestiale en la transformant en un acte puissant de montée vers le plaisir, grâce à la description des sensations de la victime consentante.