Agnes

mardi 8 juillet 2008
par  Marsajean
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J’étais mariée depuis dix ans avec Roger quand celui-ci décida de reprendre sa liberté en me laissant seule avec des dettes. Mon mari gagnait bien sa vie et avait toujours refusé que je travaille malgré mon diplôme d’enseignante. Par paresse, je m’étais laissé convaincre par mon mari de rester à la maison à m’occuper du ménage. Je passais donc mes journées à faire du nettoyage, préparer des repas et faire du shopping trois à quatre fois par semaine. Quand je me levai ce matin-là, je me rendis compte que Roger n’était pas rentré de la nuit. Je téléphonai donc à son bureau pour m’entendre dire qu’il avait quitté son travail deux semaines plus tôt et qu’on ne savait pas où il travaillait maintenant. Je pris donc contact avec les hôpitaux et, là aussi pas de nouvelles de mon mari. Il ne me restait plus que nos amis qui auraient pu l’héberger. Je dus vite me rendre compte que Roger avait littéralement disparu sans laisser de trace. Il me fallut deux mois pour finir par admettre que je n’aurais plus de nouvelle de mon mari. Puis les ennuis commencèrent à s’accumuler. Le premier avertissement vint de la banque qui m’envoya un recommandé en me demandant de réapprovisionner mon compte, car j’étais dangereusement en négatif. Le lendemain, ce fut le propriétaire qui me rappela que je devais sept mois de loyer ; mon mari était donc parti en me laissant sans rien et avec des dettes. Je décidai de prendre les problèmes à bras le corps et je rendis visite au banquier.
— Chère madame V., je ne peux malheureusement rien faire pour vous. Il m’est impossible de vous accorder un crédit étant donné que vous n’avez aucun revenu.
— Mais je vais trouver du travail, laissez-moi le temps d’en trouver un.
— Je ne peux pas, madame, je suis désolé.
J’eus beau argumenter, rien n’y fit et je me retrouvai dehors sans le moindre espoir et sans argent. En rentrant, je trouvai un nouveau recommandé me mettant en demeure de payer mes arriérés de loyer sous peine d’être chassée de mon domicile. Virtuellement, j’étais une SDF. Mes CV restaient sans réponses. Un moment, je pensai bien mettre fin à mes jours, mais j’étais trop accrochée à la vie pour mettre cette idée à exécution. J’allai donc trouver mon propriétaire pour essayer de le calmer et avoir un délai pour le payement des loyers en retard. Je dois dire que je fus surprise par l’accueil courtois et charmant de l’homme.
— Ne vous tracassez pas trop, madame V. Nous allons trouver une solution pour que vous puissiez me rembourser. Je pourrais même vous trouver un petit boulot, le temps que vous trouviez un vrai travail.
Je ne savais pas comment le remercier et rentrai chez moi avec de l’espoir au cœur. Deux jours plus tard, le propriétaire reprit contact et m’annonça qu’il avait besoin d’une femme de ménage et que si cela m’intéressait, j’avais le travail. Ce n’était que quelques heures semaines, mais cela devait suffire à mes besoins immédiats. Si j’avais su ce qui m’attendait, je crois que je n’aurais jamais mis les pieds chez mon propriétaire. Mon bonheur ne dura que deux heures, le temps pour moi de passer l’aspirateur et de faire la vaisselle. J’allais entamer le repassage quand je vis entrer André (le propriétaire).
— Agnès. Vous permettez que je vous appelle Agnès.
— Je vous en prie, monsieur L.
Normalement, j’aurais dû me méfier parce qu’il ne m’engageait pas à l’appeler André.
— Agnès, vous êtes une jolie femme et vous pourriez gagner facilement votre vie autrement qu’en faisant des ménages.
— Voyons, Monsieur L. pour qui me prenez-vous.
— Pour une jeune femme dans le besoin. Vous savez que vous me faites rêver depuis trois ans. Chaque fois que je vous voyais passer sous ma fenêtre pour aller faire vos courses, j’ai souvent eu l’envie de vous inviter à boire un verre chez moi.
— Monsieur L., je vous en prie, ne profitez pas de ma situation pour me mettre mal à l’aise.
Il me regarda en souriant.
— Mais ma chère Agnès, je compte bien profiter de votre situation et j’espère que vous saurez vous montrer reconnaissante.
Je ne savais pas comment me sortir de cette situation et je restai sans voix en regardant mon propriétaire avec de grands yeux apeurés.
— N’aie pas peur, me dit-il. Je ne suis pas un monstre. Je vais te laisser, disons jusqu’à demain pour savoir ce que tu vas faire.
— Je ne suis pas une putain, je suis une femme honorable.
— Tu étais une femme honorable, car maintenant tu es criblée de dettes et je peux te foutre dehors demain si je veux.
— Mais vous n’allez pas faire ça ? Vous m’avez promis du temps pour vous payer.
— Disons que j’ai simplement changé d’avis. J’ai envie de ton cul et je veux que tu me le donnes. Si tu n’es pas d’accord, tu peux déménager.
J’étais effondrée devant l’ultimatum que me donnait cet homme. Je laissai là le repassage et rentrai chez moi sous les rires de mon propriétaire.
— Ha ! Ha ! Ha ! Ha ! A demain me cria-t-il quand je claquai la porte.
Je passai la nuit à me demander ce que j’allais faire le lendemain matin. En deux mois j’avais eus l’occasion de me rendre compte que je n’avais vraiment plus beaucoup d’amis sur qui je puisse compter d’autant plus que nous avions emménagé dans une ville éloignée de ma famille. Comme je m’étais mariée contre l’avis de mon père, il ne voulut rien savoir sur ma situation et ce n’est pas le petit chèque que m’envoyait ma mère qui pouvait sauver la situation. Le lendemain matin, je retournai chez mon propriétaire en me disant que la veille il était certainement saoul et qu’il allait me présenter des excuses. Naturellement, il n’en fut rien et, à peine avais-je passé la porte qu’il m’apostrophait.
— À Poil ! ; LIRE LA SUITE




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Commentaires

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samedi 9 juillet 2022 à 10h27 - par  Henic

En lisant ce récit, on comprend pourquoi des femmes considèrent que les hommes sont des salauds : entre le mari, qui disparaît sans laisser d’autre trace que des dettes à son épouse désargentée, et le propriétaire du logement qui se transforme en mac, puis trois autres du même acabit, on ne sait lequel choisir ! Même les deux autres femmes du texte, qui s’avèrent des salopes jalouses, sont loin de la perversité décrite des mâles.