Dans le giron des Dieux
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Ce texte a été écrit par mon Maître « Designer », c’est le premier que j’ai lu de Lui et il m’avait retourné l’âme à l’époque, j’aime toujours autant le lire aujourd’hui.
Bonne lecture à tous
Designer et deshna
In the Lap of the Gods (Dans le giron des Dieux)
« Et l’Éternel le chassa du jardin d’Éden, pour servir la terre, d’où il avait été pris. (Genèse 3.23) » Mes jeux sont sadiques et cruels, pervers et douloureux. Je les pratique sur fond de musique démente pour atténuer le bruit de ma cravache qui dérange. Si vous me les voyez pratiquer, vous serez sans doute dépassé par leur brutalité. Vous me croirez fou, insensé, peut-être même dangereux. N’ayez crainte, mes jeux ne peuvent prendre toute leur ampleur qu’avec une Soumise de choix. Jamais vous ne me verrez taper la bourgeoise, lui bleuir les yeux et le visage. La laisser en pleurs dans un coin de la salle de bains, le cœur meurtrit, le corps marqué. Je ne blesse les esprits que lorsque je range ma cravache. Je ne marque les corps que lorsque je les abandonne à d’autres. Vos remarques, vos critiques ne sont que les reflets de votre incompréhension. Car il est plus facile de détruire ce qui vous échappe, ce que l’on ne peut appréhender, ce que l’on sait ne jamais pouvoir comprendre.
Nombre de femmes pensent qu’il leur suffit de se dessaper et de ne garder qu’un vague collier autour du cou pour se faire nommer soumise. Elles ne sont soumises qu’à leurs désirs, à leurs envies, à leurs fantasmes, jamais à leur pseudo-maître. Elles ont raison. Jamais ils ne seront capables de les dominer comme elles le méritent. Ils ont tort, car en agissant de la sorte, ils leur laisse à croire qu’elles sont les reines du bal. Pauvres choses. Si seulement vous saviez. Que ce ne sont pas vos gémissements de putains mal baisées qui nous font frémir, que nous laissons les bruits pénibles de vos halètements à vos amants-spectateurs, que votre représentation est à ce point pathétique qu’elle a fini depuis longtemps de ne plus nous amuser. Que vous pensez, qu’avoir été invité en notre demeure, vous ouvre un espace en notre monde. Un peu comme un film dont vous avez abondement entendu parlé et que vous avez fini par imaginer, mais lorsqu’enfin, vous le visionnez, il est loin, très loin d’être à l’image de vos images.
Un peu comme ces enfants qui rêvent de Disneyland pendant des semaines, puis qui lorsqu’ils ouvrent la porte du jardin d’Eden se trouvent confronté à une réalité qui dépasse, et de loin, leurs rêves les plus insensés. Là, vient l’heure de tous les dangers. Rien n’est interdit, tout semble autorisé. Comme si le mot éclate était devenu synonyme de soleil. Comme s’il suffit de goûter à l’ivresse du vin pour en découvrir les saveurs. Comme si des cohortes de soumises allaient fléchir le genou pour recevoir notre bénie cravache, comme si des hordes de Maîtres, respectueux et compréhensifs allaient satisfaire à tous vos désirs pour votre seul plaisir. La peur n’existe plus. Seul reste le goût de l’ivresse, sans aucune saveur.
Puis, il faut retomber sur terre. Refermer la porte. Pour un instant, pour un moment, pour redevenir normal. Alors viennent les critiques, les quolibets, les remarques acerbes, car même dans ce parc merveilleux où tout semble possible, il est des choses qu’on n’a pas osée, des gestes qui se sont déroulés au-delà de notre compréhension, des images que notre mental est incapable d’interpréter. Comme si notre cerveau était percé de trous, comme si notre imagination avait une limite. Comme si, même dans un milieu où tout est permis, il y avait des interdits. Ces images sont puissantes, elles brûlent l’âme mieux que l’acide au point de rendre halluciné, comme un train qui déraille et qui ne sait où il va hors des voies. Certains, se voulant khalife à la place du Khalife, pensent qu’un fouet à la main, rien n’y personne ne leur résistera. Que toute victime qui s’offrira en courbant l’échine méritera de porter les marques du défoulement de leur esprit dévoyé. D’autres ont l’imagination qui patine. Souhaitant être à la fois à la place de la soumise, tout en n’osant imaginer supporter ses tourments.
Que dire lorsque l’invitation est permanente, lorsque la porte reste ouverte. Subir les critiques des jaloux et des aigris. Respecter un vieux collier de cuir oublié au fond d’une valise. Admirer cette Soumise, la seule qui puisse le porter. J’ai perdu depuis longtemps l’envie d’expliquer, de faire comprendre. Lorsque je le fais, je suis, au mieux, perçu comme fou, pervers, sadique, cruel… ou amoureux. Alors que d’amour, il ne peut être question. Car l’amour enlève la force de lever la cravache, le désir de porter le fouet, la perversité du plaisir interdit. Il faut ne pas savoir aimer. Parce que dans le Jardin d’Eden ou tout est permis, il existe des interdits, des élixirs aux saveurs mortelles, des breuvages au goût de sucs des sirènes. Leur succomber et vous vous retrouverez tel les pourceaux de L’Iliade et l’Odyssée. Car c’est en ces temps reculés que se sont ouvertes, pour la première fois, les portes de la cité.
Sodome et Gomorrhe dirent les plus coincés. Car il est plus aisé de se revendiquer du clergé que des fidèles. Car il est plus facile de rejeter ce que l’on ne peut appréhender. La complexité des Dieux est ainsi faite, qu’il arrive même aux Dieux de ne pas se comprendre, de se chercher. Alors les hommes disent des Dieux que les chemins du Jardin d’Eden sont impénétrables. Ils inventent des dogmes et font des prêchiprêchas. Ou plus prosaïquement, afin de relier le monde des Dieux, qu’ils nomment de différents noms, à celui plus terre à terre de leur quotidien, ils disent que les jeux de Dieux sont cruels, sadiques, pervers et douloureux. Qu’il ne faut pas que les hommes y jouent sinon, ils s’y brûleraient l’âme et l’esprit, que s’ils y trouvent du plaisir, ils deviendraient sourds ou débauchés. Que sera excommunié celui qui pense pouvoir se mesurer aux Dieux. Je ne suis pas un Dieu, pourtant je joue dans le Jardin d’Eden. Je ne suis plus un homme, car depuis que mes jeux sont cruels, sadiques, pervers et douloureux, même les hommes m’ont interdit de porter ce titre. Alors, tristes mortels qui venez de lire ces propos, laissez-moi le titre de dément que je puisse retourner à ma musique.
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