Le dressage de Julia Chant T2

Par Victor Bruno
jeudi 23 décembre 2010
par  Henic
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Chapitre 1 – Arrivée à bord du « Paradis » - 3

Chapitre 2 – Premières consignes - 16

Chapitre 3 – Les conseils de Mélissa - 19

Chapitre 4 – Apprentissage de la discipline - 26

Chapitre 5 – Julia au Rapport, Mélissa en service - 40

Chapitre 6 – Début d’apprentissage - 49

Chapitre 7 – Julia apprend à servir - 54

Chapitre 8 – Le retour de Quentin Osman - 62

FIN - 66

Texte original anglais publié par Dofantasy.com

Traduction par Henic

L’intégralité de ce récit est disponible dans la zone abonnés

***
Chapitre 1

Arrivée à bord du « Paradis »

A la fois organisateur en chef et contrôleur du « Paradis » et de toutes ses œuvres, Madame Vesta laissait habituellement les questions relatives à la discipline et à la formation à ses nombreux assistants. Personne ne savait mieux qu’elle combien ils étaient capables de mener à bien leurs tâches.

Miss Kaufman, par exemple, la surveillante-chef, était une femme d’âge moyen, à l’âme de fer, naturellement disciplinée jusqu’au bout des. Ses assistantes, comme Miss Judith et Miss Mara, tout en étant un peu plus agréables à voir, étaient à peine moins performantes dans leurs fonctions. Et parfois même plus enthousiastes.

Toutefois, madame Vesta avait pris l’habitude d’inspecter tous les nouveaux arrivants à bord du « Paradis », de sorte que, quand la nouvelle de l’arrivée à bon port de Julia fut portée à sa connaissance, elle commença par consulter ses dossiers. Elle lut :

JULIA CHANT

Âgé de 25 ans

Origine anglo-américaine

Profession : Carrière mineure de mannequin dans sa jeunesse. Escorte de nombreux hommes riches. A joui de la vie comme une « Playgirl ». Devint la maîtresse de Quentin Osman. Trahit ce dernier aussi bien sexuellement que financièrement.

Caractéristiques : grande, bonne apparence, supérieure à la moyenne.

Mensurations : 95 - 60 - 95. Long cheveux noirs, yeux bleu-vert, traits aristocratiques.

Égoïste, arrogante, colérique.

Madame Vesta sourit un peu en étudiant ces quelques précisions. Elles étaient assez typiques des jeunes femmes qui étaient envoyées chez elle. Elle avait aussi appris de première main, par Quentin, quelques éléments supplémentaires sur le style de vie de Julia. Dans l’ensemble, pensa-t-elle, Julia ferait un excellent matériau pour le régime à bord du « Paradis ». Ce sera un plaisir, en temps utile, de la présenter à Quentin dans un état assez remarquablement réformé. Madame Vesta prit l’interphone sur son bureau.

« Demandez à Mlle Judith de venir dans mes quartiers, dès que cela lui sera possible, dit-elle. »

Environ cinq minutes plus tard, une grande et jolie blonde d’une vingtaine d’années frappa et entra dans la cabine de Madame Vesta. Elle était vêtue de l’habit usuel des surveillantes : cuissardes noires, jupe courte en cuir noir et minuscule veste boléro à l’avenant. A la ceinture qui serrait sa taille était lovée une longue lanière de cuir attachée à un court manche de bois.

« Bonsoir, Madame, dit-elle avec respect.

— Bonsoir, Mlle Judith, fut la réponse.

— Je suis désolé de vous avoir fait attendre, Madame, dit la grande blonde, mais j’étais en train de donner à Tania une bastonnade d’appoint.

— Une bastonnade supplémentaire ? »

La voix de madame Vesta ne manifesta aucune surprise. Elle était plate, presque indifférente.

« Oui Madame, dit Mlle Judith, comme vous vous en souvenez sans doute, Tania faisait partie de la Session officielle de Punition ce soir ; mais, à mon avis, quelque supplément n’était pas inutile dans son cas. »

Madame Vesta hocha la tête.

« Je comprends tout à fait, Mlle Judith, dit-elle. Vous avez liberté de manœuvre en la matière. Tania est encline à être un peu rebelle, je crois.

— Je pense que nous pouvons maintenant commencer à dire « était », répondit Mlle Judith avec un pâle sourire. »

Madame Vesta acquiesça de nouveau. Son visage aux pommettes saillantes resta impassible. Elle intervenait rarement en matière disciplinaire - sauf si elle considérait que cela manquait de rigueur.

« La femme Julia est arrivé à bord, dit-elle. Propriété de Quentin Osman, l’Américain. Vous vous souvenez de lui ?

— Bien sûr, madame, répondit Mlle Judith, j’avais entendu dire qu’elle était à présent à bord.

— Quand M. Osman était à bord, reprit Mme Vesta, il avait fait expressément la demande que vous fussiez chargée de la formation de Julia. Il avait semblé être impressionné par votre efficacité. »

Les lèvres de Madame Vesta esquissèrent l’ombre d’un sourire. De son côté, Mlle Judith sourit plus ouvertement, en montrant des dents blanches carnassières.

« Je suis heureuse de recevoir cette mention élogieuse de la part d’un hôte, dit-elle.

— Eh bien, dit Mme Vesta, j’ai l’intention vous confier cette femme. Selon M. Osman, elle n’est pas de tout repos. »

Mlle Judith sourit à nouveau de son sourire de tigresse.

« Il n’avait rien dit de tel, dit-elle.

— Toutefois, dit madame Vesta, je suis sûr que cela ne présentera pas de grandes difficultés. La vie en liberté et la vie à bord du « Paradis » sont deux choses assez différentes. Ce qui constituait des difficultés pour M. Osman n’en présentera pas pour nous.

— Je suis d’accord, madame, dit Mlle Judith. »

Le plaisir qu’elle éprouvait à se voir confier cette mission était évident. Il n’y avait rien qu’elle aimait plus que de s’occuper de quelqu’un de « rebelle » !

« Alors descendons, dit madame Vesta, se levant de son bureau. Nous prendrons Jason en passant. Il constitue toujours tout un spectacle impressionnant pour une nouvelle venue. »

Jason est l’un des deux surveillants noirs géants à bord du « Paradis », les deux servant d’assistants aux surveillantes. Mlle Judith s’empara de l’interphone et prit les dispositions nécessaires, puis les deux femmes quittèrent la cabine et commencèrent à descendre dans les profondeurs inférieures du navire. Il y avait un air de satisfaction béate sur le visage de Mlle Judith. Il y avait mal de temps qu’elle n’avait pas eu à traiter une nouvelle venue. Et annoncée comme « rebelle » de surcroît.

Bien que les traits de Julia Chant fussent un peu crasseux et ses vêtements un peu en désordre, cela ne nuisait guère à la beauté de ses traits et de sa silhouette. Il n’était guère surprenant qu’elle eût l’air froissé comme elle l’était, car elle voyagé sous sédation dans une caisse pendant un nombre considérable de jours, ce qui constituait la méthode normale d’expédition des « cargaisons » envoyées au « Paradis ». Elle se tenait au centre d’une petite cabine nue, les bras en l’air, tenus par des menottes et des chaînes. « Se tenait » n’est pas l’expression juste car, n’étant encore qu’à moitié consciente, elle était maintenue debout pour moitié par les menottes à ses poignets autant que de son propre gré. Madame Vesta et Mlle Judith étudièrent le personnage, grand et bien fait, qui était maintenant en leur possession.

« M. Osman a indubitablement bon goût, fit remarquer Mlle Judith.

— En effet, répondit Mme Vesta superficiellement. »

Elle alluma un projecteur, de façon que Julia soit plus fortement éclairée.

« De même, ajouta-t-elle, il n’aime pas être trompé.

— Naturellement, déclara Mlle Judith. Eh bien, maintenant, elle va bientôt l’apprendre. Dois-je lui faire une piqûre ?

— Faites, s’il vous plaît, répondit Madame Vesta. »

Mlle Judith s’avança avec la seringue qu’elle avait apportée avec elle et plongea l’aiguille dans le côté du cou de Julia Chant. Ce fut la première des injections quotidiennes que Julia allait recevoir dès ce moment. Elles ont un remarquable effet stimulant, en particulier de prolonger l’endurance physique. En outre, elles assurent une capacité d’effort physique beaucoup plus grande que la normale. Sans ce stimulant, les filles s’évanouiraient bien plus tôt à cause de la douleur, du choc ou de la fatigue... C’est donc un des atouts le plus précieux dans le régime du « Paradis ». Précieux, mais pas vraiment bienvenu pour celles qui le reçoivent ! Les grands yeux de Julia s’ouvrirent largement quelques instants après que l’aiguille eut été retirée de son cou. Ils avaient une sorte de luminosité de liquide mais aussi une absence animale de clarté.

« Q-Qu’est-ce m’est arrivé ? Demanda-t-elle d’une voix rauque. Ai... Ai-je eu un accident ?

— Non, dit madame Vesta avec un sourire narquois. Votre présence ici est voulue. »

Les yeux de Julia manifestèrent un profond égarement. Elle leva les yeux, voyant les chaînes et des menottes qui la tenaient.

« M-Mes... mes poignets me font mal, dit-elle faiblement. S’il vous plaît, enlevez ces... ces choses et laissez mes bras retomber. Ils me font terriblement mal. Est... Est-ce une espèce d’hôpital ? S’il vous plaît, dites-moi ce qui s’est passé. Je me souviens que j’étais dans ce taxi, puis je me suis assoupie... »

Aucune réponse ne vint. Madame Vesta attendait que le stimulant fasse plus d’effet.

« Qui êtes-vous ? Demanda Julia, plaintive. Où suis-je ?

— A la bonne heure, dit Mlle Judith.

— Laissez-moi sortir de ces choses. Ça fait mal, je vous dis. Que se passe-t-il donc ? »

Il y eut un éclair de colère à la fois dans la voix et les yeux de Julia. Elle commençait à revenir vraiment à elle.

« Ne restez donc pas là... Faites quelque chose, qui que vous soyez, dit-elle sèchement. »

Là encore, elle n’obtint aucune réponse.

« Est-ce que vous m’entendez ? »

Julia hurlait presque.

« Je m’appelle Julia Chant... Je ne sais pas quel jeu vous jouez, mais vous paierez certainement pour cela ! »

Madame Vesta s’avança nonchalamment. Puis elle frappa le visage de Julia de deux gifles cinglantes. Deux gifles extrêmement dures, sur la joue droite et sur la gauche.

« Clarifions un peu ce qui se passe dans votre tête, ma fille, dit-elle. »

Julia restait bouche bée, en état de choc... Puis un flot d’invectives en sortit. On ne serait pas attendu à ce qu’un tel langage sorte d’une jeune femme de son éducation. Madame Vesta gifla Julia de nouveau. Cette fois, elle reçut deux claques retentissantes sur chaque joue et sa tête ballotta de droite à gauche comme si elle avait été une poupée de chiffon que l’on aurait secouée. Elle en fut momentanément assommée et réduite au silence. Ensuite, elle émit un flux supplémentaire de vitupérations... culminant avec les menaces de ce qu’elle allait faire dès qu’elle aurait les mains libres :

« C’est une agression, cria-t-elle. Je... Je... Je vous verrai aller en prison pour cela... Oh mon Dieu ! Je vais vous tuer… ! »

Mlle Judith sourit joyeusement. Il semblait que cette Julia avait autant de ressort qu’elle l’avait espéré.

« Maintenant, écoute-moi... Dit Mme Vesta, en agrippant Julia par une mèche de riches cheveux noir brillant.

— Je ne veux pas… Je n’écouterai pas... Laissez-moi partir ! S’écria Julia, désemparée. »

La fureur faisait étinceler ses yeux bleu-vert. Sans se presser, méthodiquement, Madame Vesta frappa de nouveau le visage de Julia. Cette fois, quatre gifles cinglantes tombèrent sur chaque joue et, la tête roulant et sonnant, Julia s’affala dans ses chaînes.

« Oh... oh, vous êtes un animal... Comment P-pouvez-vous... Sanglota-t-elle. »

Madame Vesta saisit à nouveau les cheveux de la jeune fille.

« Je t’ai dit de m’écouter, dit-elle calmement. Vas-tu le faire, oui ou non ? Cela ne me dérange pas de gifler ton joli visage toute la nuit s’il le faut. »

Pour la première fois peut-être, une lueur de crainte passa sur le visage de Julia. Elle réalisait que quelque chose d’assez imprévisible, tout à fait horrible, lui était arrivé. Elle devait avoir été capturée par ces horribles femmes. Elle était détenue en otage. Eh bien, Dieu merci, Quentin était bien nanti ! Il paierait ce qui lui serait demandé, ce bâtard stupide. Non... Elle ne doit plus penser à lui comme ça. Soudain, il est devenu sa bouée de sauvetage. Julia déglutit, en essayant de se reprendre. Ses oreilles résonnaient encore et ses joues semblaient en feu. Je dois rester calme, se dit-elle.

« Je... Je vais écouter, réussit-elle à dire, avec toute la douceur dont elle était capable.

— La première chose à entrer dans ton crâne, petite fille, dit madame Vesta, tenant toujours agrippés les cheveux de Julia, c’est que ta vie n’est plus à toi. Tu es maintenant une esclave en captivité, détenue par Quentin Osman... Et ici, à bord de mon navire, pour être formée. Pour être formée à satisfaire ses besoins et exigences »

La bouche de Julia s’affaissa. Son visage, ce qui n’est guère surprenant, regarda sans comprendre.

« De quoi parlez-vous ? Dit-elle. Vous devez être folle. Une esclave ? De Quentin ? Oh... Ne soyez pas ridicule ! »

Sans remords, madame Vesta gifla encore Julia à gauche et à droite. Quatre gifles sur chaque joue... jusqu’à ce que Julia pleure de façon quasi-hystérique.

« A-Arrêtez... Oh, arrêtez-ça ... Arrêtez !

— Si tu me traites encore une fois de folle, dit Mme Vesta menaçante, je te fais fouetter jusqu’au sang. »

Julia frissonna, puis tressaillit violemment. Un carillon de cloches sonnait dans sa tête. Quel était ce cauchemar ?

« Fouettée ? Croassa-t-elle, entre deux sanglots, qu’est-ce... ? Quoi... ? Oh non... Vous devez être... »

Sa voix se tarit. Elle s’était reprise juste à temps. Elle doit tenir compte de l’humeur de ces imbéciles. Elle doit être prudente. Sa vie est en danger. Comment cela s’était passé, et même ce qui s’était passé exactement, demeurait un mystère inexplicable. Si elle ne perdait pas la tête, tout pourrait encore bien se passer.

« Oui, fouettée… dit Mme Vesta froidement. Et maintenant, je vais répéter ce que j’ai dit, et tu vas garder le silence, ma fille ! »

Julia fit la moue en entendant la façon méprisante dont on s’adressait à elle, mais en se mordant les lèvres, elle réussit à garder le silence. Elle ne voulait plus donner l’occasion à cette folle de lui infliger ces gifles meurtrières. Froidement, Madame Vesta répéta ce qui constituait de la situation nouvelle de Julia. Qu’elle était maintenant une esclave… Envoyée par Quentin…

Qu’elle n’était qu’une parmi de nombreuses semblables. Qu’en temps utile, Quentin viendrait la voir dans son nouveau personnage. Comme son esclave. A ce stade, la patience de Julia craqua :

« Son esclave… Gronda-t-elle presque… A ce gros lard ! »

La distribution incessante de gifles reprit, jusqu’à ce que Julia fût dans un état proche du délire.

« Quand M. Osman arrivera, dans un mois ou deux, dit Madame Vesta en couvrant les sanglots nauséeux de Julia, tu seras contente d’aller à genoux et de prier d’être autorisée à avoir l’honneur de baiser le cul de ce gros lard - comme tu l’appelle avec tant d’arrogance. »

— Non... Oh non... Gémit Julia. C’est... Ce... mmmfff... Ce n’est pas vrai... Ça ne peut pas être vrai ! Ce... Ce doit être un cauchemar ! Oh, s’il vous plaît, laissez-moi me réveiller... S-s’il vous plaît, laissez-moi partir...

— Donnez-lui une autre injection s’il vous plaît, Mademoiselle Judith, dit madame Vesta. Ça ne lui fera pas de mal à ce stade. »

Mademoiselle Judith obtempéra rapidement, alors que Julia tentait désespérément d’échapper à l’aiguille.

« Tu seras peut-être intéressée de savoir que je vais être en charge de ta formation, Julia, déclara Mademoiselle Judith en l’enfonçant. M. Osman l’a demandé... Et je crois que je vais plutôt apprécier ça.

— Osman... Osman a été ici ? Croassa Julia. Je ne peux pas le croire ... Je n’arrive pas à comprendre... Ce... Ce... C’est absolument impossible...

— Bien sûr, répondit Mme Vesta, c’est toujours un peu difficile pour une fille de comprendre au premier abord. De tels mots, de telles déclarations sont difficiles à intégrer. Une démonstration pratique des faits est cependant plus convaincante. »

Elle se tourna vers Mlle Judith.

« Vous avez donné ses instructions à Jason ?

— Oui, madame, répondit la blonde surveillante. Il arrive avec Rébecca. »

Julia, les yeux grands ouverts, regardait incrédule les femmes l’une après l’autre. A chaque instant, sa situation semblait devenir encore plus effrayante qu’elle lui avait semblé au départ.

« Ah oui, Rébecca, dit madame Vesta. »

Elle se tourne vers Julia.

« Rébecca est l’esclave d’un ami de M. Osman. Un certain Otto Gerber. Elle est ici depuis un certain temps maintenant et apprend comment se conduire »

On frappa à la porte de la cabine.

« Entrez, dit madame Vesta. »

La porte s’ouvrit et Jason, l’un des deux imposants assistants Noirs du bord, entra. Comme d’habitude, il était nu, à l’exception d’un petit triangle de tissu blanc autour des reins. Le triangle était prodigieusement bombé, le corps noirs brillait d’huile sous la lumière crue. Un bruit d’étouffement vint de Julia, puis des pleurs et des lamentations incrédules. Car derrière Jason arrivait Rébecca, une rousse voluptueuse, esclave d’Otto Gerber. Elle était nue et rampait docilement à quatre pattes, menée par un collier et une laisse.

« Herr Gerber, déclara madame Vesta avec complaisance, aime que Rébecca soit entraînée plusieurs fois par jour. Jason l’emmène habituellement pour une petite promenade. Ici semblait être un point d’arrêt approprié, ce soir. »

Bouche bée, Julia frémit avec incrédulité. Ses yeux sortaient de la tête.

« Non... Oh non... Oh non... Non ! Gémit-elle en regardant la silhouette accroupie.

— Embrasse les pieds de ton Maître, esclave, dit madame Vesta de manière péremptoire. »

Sans hésitation, la bouche de Rébecca se colla à la peau noire.

« Non... Oh non... Non ! Continua de gémir Julia. »

C’est un cauchemar, se dit-elle. Je dois me réveiller bientôt !

« Montre ton arrière-train à cette fille, dit madame Vesta. »

Encore une fois, sans hésitation, Rébecca se déplaça de telle sorte que sa croupe voluptueuse était directement tournée vers Julia. Une douzaine de zébrures de canne toutes fraîches encerclaient la chair blanche et luxuriante.

« NON ! »

Julia cria presque.

« Avant que Rébecca fût amenée ici, dit Mme Vesta, nullement émue par la réaction de Julia, elle a reçue la canne. Administrée par Jason ici présent. Un de mes assistants. Non pas, je dois dire, pour une faute particulière, mais simplement pour te montrer, ma fille, que tout esclave à bord de ce navire peut être battu à tout moment... Julia, pour une raison quelconque, ou aucune. Simplement sur mon ordre. Et toi, Julia, tu fais maintenant partie de ces esclaves ! »

Les yeux de Julia se dilatèrent d’horreur.

« Non, non, NON... OONN ! Pleura-t-elle. Je ne peux pas le croire... Je ne veux pas... Je ne veux pas le croire... C’est... C’est impossible ! C’est affreux. C’est... C’est dégoûtant... Ooohhh... Cette pauvre femme... Ohhh... Vous paierez pour cette infâme monstruosité ! »

Le visage de Madame Vesta demeura impassible. Elle était trop habituée avec ces sorties des nouveaux venus. C’était une étape qu’ils franchissaient tous, à un degré ou un autre. Ça faisait tout simplement partie du processus. Incrédulité... Désespoir... Tout cela était en fait très naturel. Après quelques semaines, il y avait ensuite une acceptation fataliste. Puis ils percevaient vraiment qu’ils étaient des esclaves.

« Debout ! Ordonna Madame Vesta. »

Jason tira sur la laisse et Rébecca sauta sur ses pieds, présentant ses seins exagérément blancs. Sa chair était veloutée, blanc crème. Elle avait des traits anguleux et un long nez, ses cheveux roux tombaient sur ses épaules lisses. Dans ses yeux couleur noisette brillait l’air familier du désespoir acquis par un esclave entraîné. Ses poils étaient rasés : c’était un ordre de son propriétaire, Otto Gerber. Elle portait une mince chaîne d’argent à la ceinture.

« Mettez-la à un crochet ! Ordonna Madame Vesta. »

L’assistant noir dirigea Rébecca vers le mur et attacha la laisse à l’un des solides crochets en saillie.

« Est-ce que tu commences à me croire, ma fille ? Demanda madame Vesta.

— Non... Non... Ça ne peut pas être vrai ! »

C’est tout ce que Julia pouvait gémir. Cependant, ses yeux étaient fixés avec une sorte de hideuse fascination sur la nudité de la docile Rébecca, accrochée par sa laisse à ce crochet.

« Eh bien, dit madame Vesta calmement, nous allons continuer à te convaincre que tu es maintenant une esclave. Ça prend un plus de temps avec certains qu’avec d’autres. »

Elle se tourna vers le géant noir.

« Jason, ordonna-t-elle, dénudez-moi cette créature. Examinons les marchandises qu’elle prise tant. »

Jason s’avança lentement. Ses fortes dents apparurent tout à coup, d’une blancheur à faire peur. Un mélange d’amusement et de lubricité. Lui aussi appréciait les nouveaux venus.

« NON... OOOON ! s’écria Julia, hurlant presque. »

Elle recula aussi loin que les menottes et les chaînes le lui permettaient. Elle avait de toute façon une aversion naturelle pour les gens de couleur. Négligemment Jason accrocha son doigt en haut de sa robe débraillée.

« NON... NON... Ooooon ! S’écria de nouveau Julia. »

En un unique mouvement de doigt, Jason ouvrit sa robe du cou à l’ourlet, révélant un petit soutien-gorge et une culotte dans les tons roses. La fermeté presque excessive de sa silhouette en était encore plus affirmée.

« Vous... Vous êtes une bête... Vous êtes une b-bête immonde... Arrêtez ça ... arrêtez ! Hurla Julia en se tordant dans tous les sens. Comment osez-vous... Je vais vous tuer... Je vais vous tuer ! »

Sans hâte, Jason accrocha son doigt dans la fragile brassière de Julia et la déchira aussi. Ses seins blancs aux gros mamelons blancs apparurent d’un coup, se balançant sauvagement au rythme de ses tentatives d’évasion. Madame Vesta les considérait en restant de marbre, mais il y avait un soupçon de satisfaction dans les yeux de Mlle Judith. Oui, M. Osman avait certainement goût. Julia est l’une mieux développées parmi les arrivées de ces derniers temps.

« Vous... Vous êtes des démons... Vous... Salaud ... Mon Dieu... Vous me paierez ça... »

Les yeux de Julia flambent férocement, elle reste bouche bée, frémissant d’horreur, choquée. Le doigt de Jason se rend à la seule protection qui reste, tirant de manière taquine sur l’élastique de la culotte. Il savait bien que ce serait la dernière fois que Julia avait une protection de cette nature, à moins que son maître en décidât autrement.

« NON... VOUS NE POUVEZ PAS... VOUS NE POUVEZ PAS ! »

Le cri était une lamentation. Dans son désespoir, Julia tourna brusquement la tête vers l’avant et ses dents tentèrent de happer le biceps de Jason, comme un chat qui essaie d’attraper une mouche. Habitué à de telles tactiques, il les évitait facilement et il arracha le slip. Julia se balança là, maintenant complètement nue dans ses chaînes, ses traits tordus d’une haine et d’une fureur frénétiques.

« Monstres... Aaaggghhh ! Vous êtes des monstres ! Hurla-t-elle une voix rauque. »

Madame Vesta est resta impassible ; Mlle Judith sourit avec bienveillance, étant très heureuse de montrer l’étendue de sa charge. Ce que révéla le corps ne pouvait guère être pris en défaut. Elle était pleine, luxuriante et admirablement proportionnée. Des seins qui semblaient bondir en avant, un ventre lisse et rond, des hanches renflées, de longues cuisses…

« Les esclaves ne cherchent pas à mordre, déclara madame Vesta en faisant un signe de tête à Jason. »

Jason contourna par derrière une Julia qui tournait encore. Il n’était pas novice pour ce genre d’initiation. Il contempla avec une grande satisfaction les courbes plantureuses du derrière blanc qui tremblait, puis il le fessa durement. Il le fessa durement encore et encore, pendant que Julia jappait très fort sous la douleur et le choc. Les gifles sur le visage avaient été suffisamment horribles. Mais que cette brute noire lui claque les fesses constituait une humiliation au-delà de ce qu’elle aurait imaginé possible. La dure paume noire de Jason tomba sur une première joue, puis sur l’autre, et Julia se tortilla de plus en plus frénétiquement. A la fois à cause de la douleur causée par les gifles et pour tenter de les éviter.

« D-Diables... Aahh... Oooh... V-vous êtes des diables... Je vais vous tuer pour ça... Bêtes ... BETES... BEEE ... Bêtes ! Cria-t-elle. »

En l’espace d’une demi-minute ou à peu près, elle devint presque incohérente dans sa folie verbale. Que quelque chose d’aussi ignoble pût un jour lui arriver n’avait jamais jusqu’ici pénétré son esprit. Là, elle fut mise nue. Son postérieur, nu, fut fessé durement par un Noir brutal… Incroyable ! Incroyable et insupportable ! IMPOSSIBLE ! Pourtant... Pourtant ... c’est ce qui se passa ! Julia pensa qu’elle voudrait mourir dans l’instant. N’importe quoi... N’importe quoi vaudrait mieux que ce qui lui arrivait. Oh... Oohh... L’hideuse horreur de tout ça ! Le monde entier... Tout... Etait devenu fou... Fou... Fou !

« Arrêtez... SSSTOO... OOOOPPPP... STTT... OOOPPPPPP ! Hurla-t-elle. »

Souriant complaisamment, Jason continua de frapper les fesses qui se tortillaient sauvagement jusqu’à ce que Madame Vesta lui adressât un autre signe de tête. La poitrine haletante, étouffant sous les sanglots, Julia pendait et se balançait dans ses menottes et des chaînes. Ses yeux étaient révulsés, de la salive coulait des coins de sa bouche. Comment... Comment, OH COMMENT... cela pouvait-il lui arriver ?

« Est-ce que ces démonstrations pratiques commencent à te faire plus d’effet que les mots, ma fille ? Demanda Mme Vesta alors que Julia semblait regagner quelque peu le contrôle de ses émotions bouillonnantes. »

Les yeux de Julia lançaient des éclairs au personnage vêtu de noir qui se tenait devant elle.

« Diablesse ! Cria-t-elle. Diable... Diabl... Diablesse... Je... Je... vais vous déchirer en morceaux pour... ça... Ahhhh... Ohhh... Mon Dieu... Je vous poursuivrai jusqu’en enfer... Pour vous faire payer... »

Julia éclata en un torrent de larmes et de sa tête retomba. Elle se balançait dans ses chaînes, épuisée temporairement émotionnellement et mentalement.

« Une vraie tigresse ! Souligna Mlle Judith avec son sourire satisfait.

— Oh oui... Tout à fait, acquiesça Madame Vesta. Mais nous avons été l’habitude de ce genre de réaction. Je pense que le moment est venu de commencer à dresser correctement la tigresse. Nous pouvons maintenant, je pense que vous en serez d’accord, nous dispenser de ces jeux et divertissements.

— Je suis entièrement d’accord, déclara Mlle Judith. »

Madame Vesta fit un signe à Jason.

« Mettez-lui un collier et une chaîne, ordonna-t-elle, puis ôtez-lui les menottes. »

Jason attacha un large collier de cuir autour du cou blanc de Julia, puis attacha une courte longueur de chaîne à un petit anneau à l’avant.

« Arrêtez... Oooh... Stop ! Ooooh ! Vous ne pouvez pas faire ça... Râla Julia. »

Elle était folle de rage mais il y avait maintenant un soupçon de panique dans sa voix. Elle commençait à réaliser qu’elle était
profondément dans quelque chose de plus effrayant que ce qu’elle avait d’abord osé envisager. Son visage la brûlait encore et ses oreilles résonnaient encore des gifles de Madame Vesta, ses fesses lui faisaient toujours mal depuis les claques du nègre… Les claques du nègre ! Comment était-il possible qu’elle… ELLE… soit fessée par un nègre !? Tout cela était si… incroyable, impossible… !

Pendant ce temps, Mlle Judith avait détaché Rébecca du crochet.

« Par terre ! Dit-elle. »

Immédiatement, la rousse se mit à quatre pattes, levant haut son plantureux postérieur. Là, elle attendit, dans une abjecte résignation. Les menottes passèrent des mains de Julia à la chaîne. De toutes ses forces, elle s’arc-bouta en arrière, essayant de résister à la traction de Jason.

« NON... NON... Ooo... ooohh... Que faites-vous ? Cria-t-elle.

— Par terre, comme Rébecca, dit Jason, en assénant sur la fesse de Julia une autre forte gifle.

— Aïe... Ouille... Non... Non... Arrêtez... Stop... Oh, arrêtez ça !

— Désobéissance ! Dit Jason, en frappant de nouveau la fesse de Julia d’une autre gifle.

— NON... NON... OON ! Cria Julia, maintenant très désemparée.

— Ne vous tracassez pas avec elle, intervint Madame Vesta. Elle va faire ce qu’on lui dit assez vite, maintenant. Emmenez-la seulement, Jason.

— Très bien, Madame, acquiesça le régisseur. »

Puis il prit Julia dans ses bras musclés, tirant en arrière son collier et sa chaîne de sorte qu’elle n’eût aucune chance de lui donner un coup de dents. Il marcha vers la porte pendant que Julia se débattait sauvagement à coups de pied et de poings.

« NON... NON... NON... Ooon ! Les cris continuaient. »

Il va sans dire que Jason ne détestait pas le contact de ce corps féminin plantureux qui luttait contre lui. Luttait si inutilement, d’ailleurs. Il pouvait contrôler Julia aussi facilement que si elle avait été un enfant de cinq ans. Il n’est pas besoin non plus de dire avec quelle horreur et quelle répulsion Julia se retrouvait serrée, impuissante, contre les muscles noirs et nus. Elle aurait voulu assassiner la bête... Elle aurait voulu mourir ! Mais pourquoi... Oh pourquoi, ne s’est-elle pas au moins évanouie à cause de l’effroyable horreur qu’elle subissait ? Une femme comme elle ne pouvait pas supporter une chose pareille ! Mais à ce moment-là, bien sûr, Julia ne savait rien de l’implacable capacité des stimulants qui coulaient dans ses veines. Normalement, elle se serait évanouie. Mais plus maintenant. Elle avait été dotée de pouvoirs au delà de ses propres désirs. Le petit convoi fit mouvement dans les coursives du Paradis. A l’avant, Jason avec une Julia hurlant et se débattant, Madame Vesta au milieu, Rébecca trottant docilement à l’arrière, menée par Mlle Judith.

En haut de l’escalier des cabines, le long d’un autre passage, apparut une porte à deux battants, noire, menaçante. Au-dessus, en lettres gothiques, les mots « La Chambre des ’Punitions » se détachaient en caractères gras. Combien d’esclaves à bord du « Paradis » avaient approché ces portes avec une indescriptible crainte ? Combien d’autres dans l’avenir - y compris Julia - le feraient-ils encore ?

Ils entrèrent dans la plus grande pièce du « Paradis ». Il y avait l’estrade avec ses chaises, d’où Mme Vesta ou Mlle Kaufman rendaient leurs jugements irrévocables, il y avait le « Poste du Fouet », le Cheval, et la grande variété d’articles complexes qui permettaient de réduire à l’impuissance les « récalcitrants » dans tous les types de postures imaginables. Il y avait les chaînes, les menottes, les entraves pour les jambes... La vaste gamme d’instruments de correction... Tous étaient prêts. Un spectacle assez familier pour ceux qui sont habitués à les employer, une véritable Chambre des Horreurs à ceux qui avaient à y souffrir.

En l’occurrence, la Salle des Punitions n’était pas vide. Il y avait, pourrait-on dire, quelques restes de corrections infligées plus tôt dans la soirée. A l’heure prévue pour ce faire. Ces restes se composaient d’une esclave nue encore bien attachée sur une espèce de chevalet en bois et cuir. Ses poignets étaient enchaînés à ses chevilles, ses doigts et les orteils étaient à quelques centimètres du plancher. Ainsi, son poids reposait sur son ventre et ses flancs, la courbe de sa croupe se relevant en courbe. Son arrière-train était nu du haut des fesses à mi-cuisses car, un peu plus tôt dans la soirée, elle avait été fouettée avec un martinet à trois lanières. En soi assez douloureux certes, mais, avec une cruauté calculée, sa peine était prolongée et même intensifiée. Car une mince couche de gaze avait été disposée sur ses fesses relevées et descendait sur ses cuisses. Encore humide, tout imprégnée de cristaux de sel, elle faisait comme une seconde peau, si mince que les zébrures apparaissaient clairement au travers. La douleur ajoutée par le picotement provoqué par le sel était très évident très évident : la chair tourmentée ne cessait de trembler et de se contracter, les sanglots étaient continus.

Madame Vesta, qui avait pris la tête du petit convoi, passa avec indifférence à côté de la pénitente. Une peine avait été décrétée : une punition avait été administrée, la sanction était endurée. C’était tout. Ils firent halte au milieu de la Salle des Punitions. Julia, toujours tenue dans les bras de Jason, avait cessé de lutter. Probablement à cause d’un épuisement temporaire. Les yeux grands ouverts, elle gémissait seulement, comme un animal blessé, traqué.

« Mets-la sur l’Anneau, Jason, ordonna Madame Vesta. »

L’Anneau mentionné était juste devant eux. Il s’agissait d’une installation assez simple. Elle était bien constituée d’un anneau, en fer, de quelques deux mètres cinquante de diamètre, à un mètre du sol. Au centre de l’anneau, fixé au plancher, se trouvait un dispositif d’immobilisation sur une petite table tournante en fer. En fait, le dispositif était un petit pilori dans lequel on pouvait verrouiller la tête et les poignets de la victime, le reste de son corps étant alors posé sur le bord surélevé de l’Anneau. On comprend qu’ainsi, tout en étant totalement impuissante, la victime dispose d’une complète liberté de mouvement... selon une direction circulaire seulement. Circulaire et sur le pourtour de l’anneau, en fait, avec la croupe relevée selon la courbe souhaitée. Prise de panique, Julia revint activement à la vie quand Jason commença à fixer son cou et ses poignets dans le carcan de fer. De manière assez compréhensible, car c’était un moment impressionnant, même pour les plus endurcis qui avaient dû déjà visiter cette Salle de la Peur. Jason eut besoin de moins d’une minute pour remplir sa mission. Le déclic de la clé dans le cadenas qui tenait serré le pilori se fit entendre.

« Excellent, commenta Mme Vesta, contemplant la nudité offerte de Julia, si appétissante et si impuissante.

— En effet... Acquiesça Mlle Judith en souriant. »

Même si elle savait très bien que c’était la prérogative Madame Vesta d’imprimer les premières sensations saisissantes et vivaces sur cette nouvelle venue, son tour allait venir sous peu. En fait, ses plaisirs seraient de nature plus durable et plus satisfaisante.

« Maintenant, arrogante putain, déclara madame Vesta d’une voix d’acier, tu vas être amenée à comprendre que chaque mot que j’ai dit est vrai...

— Oh... Laissez-moi… partir... Oh Dieu, j’étouffe... Oooh ... Laissez-moi partir... Oooh... Qu’allez-vous f-faire ? Croassa Julia.

— Faire ? Madame Vesta eut un petit sourire. Moi, Julia, je vais te donner une raclée dont tu te souviendras pour le restant de tes jours...

— NON... Vv-VOUS ne pouvez pas… !

— ... Et pendant que tu la recevras, ma fille, je veux que tu penses à une chose en particulier.

Dans la mesure où tu es capable de pensées cohérentes, il s’agit...

— NON... Oo... L-LAISSEZ-MOI PARTIR... L-LAISSEZ-MOI PARTIR !

— ... il s’agit, disais-je, de ce que c’est Quentin Osman qui a tout arrangé et que c’est lui dont tu es l’esclave, maintenant...

— NON... Ooon... NON... OOOOOON ! »

Les cris et protestations étouffés de Julia continuèrent tandis que Madame Vesta se dirigeait vers un râtelier où était accrochée une étonnante variété d’instruments prêts à l’usage. Elle ne mit pas longtemps à faire son choix. Elle utilisait presque toujours le même instrument pour ces « initiations ». L’instrument qu’elle décrocha avait un manche lisse en ébène. De là partait un bon mètre en cuir tressé serré. Il tenait bien droit et non pendant comme le ferait un fouet, parce que le cuir était tressé autour d’un fin noyau en os de baleine. Du côté de la poignée, l’instrument avait environ l’épaisseur d’un index et il s’effilait jusqu’à son extrémité où il n’avait plus que l’épaisseur d’une aiguille à tricoter. Ce n’était pas le plus mortel des instruments utilisés à bord du « Paradis », mais il l’était largement assez pour un débutant ! En outre, il faut dire que la piqûre de cet instrument-là était littéralement dans sa queue. C’est-à-dire à la pointe... où sa morsure était la plus vicieuse. Parce que les vingt derniers centimètres de cet engin n’étaient pas recouverts de cuir. L’os de baleine était apparent et tous les centimètres, une douzaine de zircons, de petites boulettes dures comme du diamant, y étaient incrustés. Madame Vesta caressa la badine amoureusement entre ses doigts, puis la courba avec délectation. C’était toujours son plus grand plaisir que « d’initier » un nouveau venu. C’était pour ainsi dire le seul moment où elle prenait une part vraiment active en matière de discipline. Complaisamment - mais avec une joie sadique intérieure - elle regardait la croupe voluptueuse de Julia, sans autre marque que les taches laissées par les fessées de Jason. « Jamais, pensa-t-elle, cette femme ne sera plus la même. Son esclavage commence pour de bon ! »

Habilement, méthodiquement et sans précipitation, Madame Vesta fouetta les fesses de Julia avec sa badine. Chaque coup laissait une marque gorgée de sang qui était pour le moins remarquable. Les cris de Julia étaient pour ainsi dire indescriptibles, peut-être au mieux comparables aux hurlements d’un porc dans un abattoir. Et il fallait voir les contorsions de sa croupe galbée... Parfois, les coups venaient de la droite de Julia, parfois, de sa gauche. Parfois, il s’écoulait près de dix secondes entre chaque coup, parfois jusqu’à une demi-minute. Car, assez naturellement, dans sa folie de la douleur, Julia tournait sauvagement tout autour de l’Anneau. En partie à cause de l’intensité de la douleur et en partie dans une vaine tentative d’échapper au coup suivant. Son postérieur ne cessait pas une seconde de se tortiller avec une incontrôlable violence. Avec une sorte de frénésie effrénée. Les fesses se serraient et se desserraient sans arrêt. Mais quelle que soit les tours que Julia faisait autour de l’anneau, Madame Vesta était toujours prête. Prête à frapper à son initiative, au moment le plus approprié. Il y avait des moments où les cuisses de Julia étaient largement écartées dans son agonie, puis la badine mordait dans la douce chair de l’intérieure. Une fois, parfois deux... Puis, Madame Vesta orientait son attention vers la luxuriance de la fesse qui tremblait en de folles secousses. La cacophonie des hurlements stridents en devenait alors plus forte encore.

Jason se tenait les bras croisés et regardait, impassible. À ses côtés se tenait Mlle Judith, les yeux brillants de plaisir sadique. C’était formidable de voir une femme obtenir sa première raclée. Elle savait que, quoi qu’il arrivât plus tard, celle-là n’était jamais, jamais oubliée. Et Madame Vesta aplanissait à cette occasion tous les obstacles, sentant sans doute que Julia avait en elle plus d’orgueil et d’arrogance que la plupart, qu’elle était au-dessus de la moyenne... A côté de Mlle Judith, toujours accroupie, la silhouette docile de Rébecca. Elle avait la tête baissée, elle ne pouvait donc pas voir Julia sur l’Anneau. Mais elle pouvait l’entendre. Ça lui rappelait la terrifiante première fois qu’elle avait été là et, involontairement, ses propres fesses se crispaient et se contractaient de temps en temps. La douloureuse morsure des zircons du bout de la cinglante badine était quelque chose qui ne pouvait pas s’oublier ! Mais pourrait-on dire que Rébecca ressentait de la pitié, voire la sympathie, pour Julia ? En fait, pas vraiment. Car, après quelques jours à bord du « Paradis », on ne pouvait plus avoir de la pitié pour soi-même. Toute la capacité sentimentale était évacuée. En fait, c’était parfois une sorte de soulagement de voir ou entendre quelqu’un autre être puni, de se dire que, cette fois au moins, ce n’est pas moi !

« PI... TIÉÉÉ... AAAAIIIEEE... PIT... IÉÉÉ ! »

On ne pouvait entendre les supplications et les prières au milieu des cris. Visage figé, impassible, Madame Vesta asséna encore un autre coup exactement au milieu du derrière trépidant de Julia quand il se présenta comme idéalement alors qu’elle se débattait autour de l’Anneau.

Encore... Cette fois, en travers du haut des cuisses.

Encore... Retour sur les fesses, les zircons mordant le flanc.

Encore... Cette fois-ci sur la partie interne de la cuisse, parce que les cuisses étaient écartées.

Encore... De nouveau sur les fesses qui se tordent.

« YYYAAAIIIEEEE ! AAAHH... P-P-PI... TIÉÉÉ ! »

Mais il n’y eut pas de miséricorde. La raclée continua impitoyablement. Jusqu’à ce que, malgré la double dose de stimulant qu’elle avait reçue, la chair de Julia, son sang et son esprit ne pussent en supporter plus. Un oubli miséricordieux descendit sur elle comme sa tête s’affaissait, enfin insensible après avoir connu la douleur bien au-delà de toute endurance normale.

Le silence qui se fit tout à coup dans la salle parut presque étrange. Les oreilles de tous résonnaient encore des cris qui venaient de cesser. En apparence tout à fait sereine, Madame Vesta replaça la cruelle badine dans le râtelier. Puis elle passa en revue les ravages qu’elle avait causés : la chair des fesses et des cuisses se contractait encore nerveusement, striée de multiples marques entrecroisées, rouges et violacées. Une « initiation » complète en effet ! Madame Vesta hocha la tête, un peu comme si elle s’auto-félicitait. Oui, certainement, Julia n’oublierait jamais ce qui venait de lui être fait.

« Emmène-la à la Salle de Récupération, Jason, déclara madame Vesta. Sédation. Et, vu son apparence, elle devra y rester pendant deux ou trois jours.

— Très bien, Madame... Je partage votre avis, dit le Nègre en scrutant également l’arrière-train lacéré de Julia. »

Il entra dans l’Anneau, déverrouilla le pilori de fer, et ramassa dans ses bras le corps affalé de Julia. Lentement, il l’emporta.

« Bon, Mlle Judith, dit madame Vesta avec air de suffisance satisfaite, vous pourrez prendre le relais quand elle sortira.

— Très bien, Madame, dit Mlle Judith avec une satisfaction béate.

— Mais je voudrai des comptes rendus de temps en temps.

— Bien sûr, Madame... »

Les deux personnes toutes de cuir vêtues se dirigeaient vers la porte de la Salle des Punitions. Docilement, en silence, Rébecca continuait de trottiner derrière eux.

Deux ou trois jours ? Comment, pouvez-vous vous demander, Julia pourrait-elle guérir en si peu de temps après une telle raclée ? Mais, si vous le demandez, c’est que vous n’êtes pas au courant des moyens de la Salle de Récupération à bord du « Paradis ». Des lampes avec des pouvoirs de guérison miraculeusement rapides, des onguents presque aussi efficaces, y sont employés. Ils ont une capacité à réparer la chair vingt-quatre fois plus vite que dans des circonstances normales. Ainsi, une heure sous traitement est comme un jour et une nuit entière. Une journée et une nuit entière sont comme vingt-quatre jours ! On pourrait dire que c’est très miséricordieux, de guérir aussi vite de tels ravages. Mais, en fait, c’est une bonté qui permet d’être cruel. Plus vite la chair est de retour à la normale de plus, plus vite elle est prête à sentir à nouveau la morsure de la badine ou du fouet. Inutile de dire que, sans de telles remarquables avancées scientifiques dans les méthodes de guérison, il aurait été impossible que le régime à bord du « Paradis » agît comme elle le faisait. Aucune constitution, aucune chair n’aurait pu y résister. Mais les stimulants, les lampes, les pommades, font en sorte qu’elles puissent le supporter. Ainsi, un délai plus court pour la récupération se traduit par un temps plus court sans souffrance, et un allongement de l’endurance se traduit par une prolongation de la douleur. En bref, la Salle de Récupération est un facteur clé dans le régime disciplinaire que Madame Vesta avait personnellement instauré.

Inconsciente, face vers le bas, Julia repose sur une des tables dans la Salle de Récupération, les poignets et les chevilles attachés par des sangles à ses quatre coins. Au-dessus d’elle, dirigés vers sa croupe, les rayons invisibles de la lampe se déversent négligemment. Et tandis qu’elle repose là, la main noire de Jason étend une pommade blanche sur la chair marquée. Ses traits affichent peu d’émotion, malgré ce qu’il a pu voir et caresser à loisir. Parce que tout cela constitue l’essentiel de ses journées. Des dizaines de jeunes esclaves nues reposent sur ces tables chaque semaine, et il s’en occupe. Mais, bien sûr, quand il la regarde, il ne s’interdit pas de penser que, si jamais le moment venait, Julia constituerait un plat des plus savoureux. Mais… ce temps viendrait-il jamais ?

Parce que toutes les filles esclaves à bord du « Paradis » n’étaient pas « disponibles ». C’est une décision qui incombe à leurs propriétaires. Certains veulent garder une esclave pour leur usage exclusif à des fins sexuelles, d’autres déclarent expressément que la fille peut être à qui veut. Cette distinction est faite clairement et visiblement. La première catégorie porte une chaîne en argent autour de la taille, l’autre une chaîne d’or. À ce jour, Julia ne porte pas de chaîne du tout. LIRE LA SUITE


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Commentaires

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lundi 22 avril 2013 à 19h20 - par  Henic

Il parle en effet de gens de couleur, et les place du côté des dominants.
Je n’ai pas souvenir que le terme de « juif » soit si fréquemment employé que vous le laissez entendre, ni qu’il y ait nécessairement une arrière-pensée.
Si par hasard il y a une volonté chez l’auteur de marquer la différence entre des espèces, c’est plutôt entre maîtres et esclaves qu’il faut la chercher, et la trouver sans peine, d’ailleurs.

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vendredi 19 avril 2013 à 17h15 - par  Jean

Je m’adresse aux modérateurs du site.
N’avez-vous pas remarqué comme les histoires de Victor Bruno parlent sans cesse de « juifs » et de « gens de couleur » ?
Quand je lis des phrase comme « il ressemblait à un juif », je me pose des questions.