Le Puceau

mardi 21 décembre 2010
par  deshna
popularité : 1%
4 votes

Pour commencer cette histoire, il faut en situer le contexte. Nous sommes en 1974, juste avant la crise pétrolière. Le monde est encore jeune et innocent. Ni disco, ni punk, ni reggae. Led Zep, The Who, les Stones constitue 80% de l’univers musical de la planète. En France, Johnny, Cloclo, Dutronc, Gainsbourg sont les noms les plus cités. Le mot Internet doit encore être inventé.

C’est le printemps, une nuit fraîche s’annonce. Dans les lueurs bleutées du soleil couchant, le ciel montre ses premières étoiles. Une petite ville universitaire en province. L’entrée d’une discothèque. On disait « Boîte de nuit » à l’époque. Quelques personnes font la queue. Juan et Amido sont les sorteurs. Juan, petit, trapu, un physique à la Lino Ventura est d’un naturel calme. Lorsqu’il intervient, c’est dans le but d’apaiser la situation, même s’il sait faire preuve de beaucoup de vigueur à l’occasion. Amido est d’un naturel différent. Plus mince, plus nerveux, plus proche de l’hidalgo.

Décrire la vivacité d’Amido est assez simple. Placez vous sous l’encadrement d’une porte. Reculez d’un pas. Et maintenant, essayez de frapper le linteau d’un coup de pied. Vous n’y arrivez pas ? Dommage, car lui ne le manque jamais. En cas d’incident, lorsqu’Amido intervient, il vaut mieux prévoir l’ambulance. Autant dire que cette boîte est la plus calme à des kilomètres à la ronde.

Passé les deux cerbères de services, vous passez aux vestiaires. Angélique vous y accueille. Elle porte bien son nom. Brune, mignonne, sans être vraiment jolie et si vous savez y faire, messieurs, elle adore se faire culbuter pendant ses heures de services.

Après l’entrée, le bar. Vous voyez cette blonde pulpeuse assise sur un tabouret et dont la minijupe dévoile simplement qu’elle ne porte pas de culotte. Là, c’est plus sérieux. Dames ou Messieurs, le tarif est le même. C’est gratuit. Cela ne deviendra payant que dans quelques années. Mais, elle fait partie des rapaces nocturnes. Jeunes tourtereaux ou jeunes tourterelles qui cédez à ses charmes, elle vous dévorera à coups de becs avant la fin de la nuit sans montrer la moindre émotion pour vos larmes.
Plus loin encore, un cube chichement éclairé qui fait face à la piste de danse bondée. De petites lumières qui font penser à des lucioles. Devant quelques garçons et quelques filles discutent en sirotant des baccardi-coca. Le truc à la mode en cette année. Dans le cube, un gars affairé sur ses platines. Les CD se sera pour plus tard. J’ai 16 ans et c’est là que vous me trouvez.

L’air dans la boîte est irrespirable. La ventilation et l’airco ne font pas partie du vocabulaire du proprio. En me détournant du Rod Stewart que je m’apprête à lancer, je la vois. Belle, de longs cheveux noirs, un air de Mortitia Adams. Aujourd’hui on dirait gothique, sauf que le gothique à l’époque, c’est à peine un art architectural du passé pour ceux dont la culture va aussi loin. Un haut moulant, dévoilant l’absence de soutient gorge. Une minijupe à la longueur indécente laissant apparaître le porte-jarretelles lorsqu’elle est assise et des grandes bottes remontant bien au-delà du genou avec des talons appréciables. Mi-ange, mi-démon ou mi-pute, mi-provocatrice, elle a déjà attiré l’œil de la blonde du bar. Mais comme les fauves de la savane, celle-ci se contente de l’observer de loin. L’attaque, si elle doit avoir lieu, sera pour plus tard.

« Salut » me lance-t-elle « je peux rester ici ? » J’acquiesce d’un mouvement de la tête. Elle reste à l’entrée du cube sans bouger pendant un long moment. Je profite de In-a-gada-da-vida d’Iron Butterfly pour lancer la conversation. Les questions habituelles. « Tu veux un autre verre ? Qu’est-tu bois ? Tu veux un disque ? » Elle me répond de sa voix chaude, légèrement effacée. « Oui, je veux bien un Perrier rondelle. Non, la musique est très bien. Ça ne te dérange pas si je reste près de toi ? Je me sens bien ici » Je lui file le tabouret de bar qui est dans le cube. Je ne l’utilise que rarement. Je préfère rester debout.

Plus tard, je passe Get Ready de Rare Earth. Elle m’apprend qu’elle est en stage, qu’elle à 19 ans et qu’elle vient d’emménager sur le campus. « Après la soirée, on va manger un bout chez Michou. C’est un restau ouvert toute la nuit. Ça te dit de nous accompagner ? » Elle me donne son accord de la même voix feutrée. Elle trouve l’idée excellente. Vers 3 heures du matin, elle quitte son siège. Je ne la reverrai plus de la nuit.
Le lendemain soir, elle réapparaît. Toujours aussi énigmatique. Toujours dans la même tenue. « Tu m’as lâché hier soir. Quelque chose t’a déplut ? » Ce n’est pas quelque chose mais quelqu’un. Je lui explique qu’elle n’a rien à craindre. Qu’en cas de problème, un mot de ma part au micro et Juan et Amido sont là en moins de 3 secondes. Elle semble à peine rassurée. Toute la nuit, elle reste scotchée sur son tabouret sirotant son Perrier à petites gorgées.

La nuit se termine. Il est 6h30, déjà l’aube nettoie le ciel de ses orangés. Je range mes disques. « Au lieu d’aller chez Michou, tu pourrais venir chez moi » J’accepte. Son studio n’est pas loin. Il est composé d’une seule pièce qui fait à la fois office de cuisine, de salon et de chambre. Une minuscule salle de bain est attenante. En entrant, elle laisse tomber son manteau et s’éclipse dans la salle de bain. « Tu trouveras tout ce qu’il te faut dans la penderie » me lance-t-elle avant de refermer la porte. Dubitatif, j’ouvre l’armoire. J’y trouve une panoplie très complète. Menottes, cravache, fouet, godes, bracelets, cordes, cagoule, masque… J’ai à peine le temps de revenir de mon étonnement qu’elle apparaît devant moi. Nue, la chatte lisse, les mains dans le dos, elle est chaussée de la plus incroyable paire de chaussures que je n’ai jamais vue. LIRE LA SUITE

***

Ce récit a été écrit par mon Maître Designer, il y décrit sa toute première experience BDSM, bien sur je ne suis pas l’héroine de cette histoire....
Bonne lecture à tous

Designer et deshna




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Commentaires

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mercredi 22 décembre 2010 à 18h58 - par  deshna

Merci à Henic que nous ne connaissons pas.
Nous nous ferons un plaisir de poursuivre la publication de nos histoires parfois anciennes, parfois récentes, telle la suite des récits de deshna

Designer et deshna

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mardi 21 décembre 2010 à 22h54 - par  Henic

Je suis content que Designer et Deshna viennent sur le site de « Rêves de femme » : leurs histoires sont toujours intéressantes, bien écrites et pas vulgaires. Il y a une couleur véridique et les mises en scène ouvrent l’appétit.
Henic.