Histoire de Laure

Cahier 2
jeudi 8 juillet 2021
par  Christine Arven
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Plusieurs jours étaient passés depuis que Laure avait reçu ce cadeau qui l’avait si fort surprise et déstabilisée. Parfois, elle se demandait si elle n’avait pas imaginé cette fin d’après-midi dont elle conservait un souvenir mitigé, empreint à la fois de mortification de s’être ainsi exhibée et d’excitation pour avoir bravé un interdit. Pourtant, les objets qu’elle avait reçus et qu’elle avait soigneusement rangés dans un des tiroirs de la commode de sa chambre en attestaient la réalité irréfutable.
Comment elle, femme respectable, professeur estimée par tous qui avait pour règle une retenue de tous les instants, avait-elle pu se laisser aller à de telles extrémités si loin de ses codes de conduite habituels ? Laure ne comprenait pas comment une simple voix avait pu la perturber au point de lui faire oublier sa réserve traditionnelle. Sa vie était-elle donc si vide et dénuée de tout intérêt qu’elle succombe à la première incitation qui venait en troubler la vacuité abyssale ? Elle aurait voulu pouvoir effacer de sa mémoire cette péripétie dérangeante qui la mettait mal à l’aise en lui renvoyant une image d’elle qu’elle aurait souhaité toujours ignorer. À tout prix, elle aspirait à retrouver sa tranquillité d’esprit et… son ennui.
Mais rien à faire ! Sans cesse, quoiqu’elle y fasse elle repensait à cette petite heure… Si perturbante, mais aussi…. si excitante ! Sans cesse, elle se remémorait la douceur grave de la voix de M qui avait mis ses sens en ébullition… Sans cesse, lui revenait en mémoire son émoi… sa jouissance…
Elle avait beau se gendarmer, elle n’arrivait pas à oublier !

Une semaine était passée. Puis deux. M n’avait plus donné signe de vie.
Les premiers jours, Laure en avait éprouvé du soulagement et avait essayé de se convaincre que tout cela n’avait été qu’une plaisanterie de mauvais goût de la part d’un individu qui s’était plu à jouer avec elle à un jeu pervers. Elle s’en voulait de s’être si facilement laissé piéger. Puis elle avait décidé de passer à autre chose !
Laure avait donc repris, avec quelques regrets toutefois, le train-train habituel et sans grand relief de sa vie et s’était efforcée de remiser au fond de sa mémoire cet intermède embarrassant. Si ce n’est les rêves d’un étonnant réalisme qui perturbaient son sommeil et la réveillaient en pleine nuit le corps parcouru de frissons de jouissance ! Au matin, elle se disait qu’il était peut-être grand temps pour elle ainsi que le lui serinait son amie Catherine, de se trouver un amant apte à satisfaire sa libido.
Elle n’avait bien sûr rien raconté de son aventure à cette dernière à qui, pourtant, elle ne cachait pas grand-chose. Malgré tout, Catherine s’était inquiétée du changement de comportement de Laure. Elle, habituellement si calme et pondérée, devenait au fil des jours plus irritable s’emportant à la moindre contrariété. Catherine l’avait bombardée de questions, mais Laure s’était murée dans le silence. Impossible pour elle de se confier ! Non pas par honte — après tout elle n’était pas véritablement responsable de ce qui lui était arrivé — mais elle désirait garder pour elle cette aventure qui l’avait troublé plus qu’elle ne voulait l’admettre. Il lui semblait qu’en parler aurait relégué cette histoire au rang d’une simple affaire sordide et aurait entaché l’aura du mystère qui l’entourait. Non, vraiment, il valait mieux ne rien dire et ne conserver dans sa mémoire que le plaisir brut de tout artifice qu’elle avait ressenti même si c’était au détriment d’une certaine sérénité d’esprit. Elle était d’ailleurs encore étonnée de la réaction incontrôlable de son corps et de la jouissance aussi imprévisible que dévastatrice qui l’avait emportée. Que lui était-il arrivé ? Elle ne comprenait pas ! En tout état de cause, quelque chose qu’elle avait peine à analyser s’était éveillé en elle qui, en dépit de tous ses efforts, ne la laissait plus en paix. Irrésistiblement, quoi qu’elle y fasse, ses pensées la ramenaient à la chaude quiétude de cette fin d’après-midi durant laquelle, à son corps pas très défendant — elle devait bien en convenir — elle s’était laissée subjuguée par ses sens…

Laure n’était pas quelqu’un de particulièrement prude ou de coincée. Bien au contraire ! Dès son adolescence et ses premiers émois charnels, elle avait toujours abordé les choses du sexe de manière très libérée et détendue. Mais de là à jouir en pleine rue sous la sollicitation d’un parfait inconnu, jamais elle n’aurait cru cela possible !
Même si avec Benoit, elle avait partagé une sexualité relativement sage, elle l’avait néanmoins suivi sans réticence dans certains délires qui avaient agréablement pimenté leur vie sexuelle. Voire elle en avait été elle-même l’instigatrice. N’avaient-ils pas un jour fait l’amour dans la cabine d’essayage d’un grand magasin au risque de se faire surprendre par une vendeuse ? Il y avait eu cette autre fois aussi où au cours d’un vol long-courrier de nuit, à l’abri d’une couverture, elle avait entrepris de caresser Benoit qui s’était assoupi. LIRE LA SUITE


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Commentaires

Logo de Sylvain de Perry
jeudi 8 juillet 2021 à 10h02 - par  Sylvain de Perry

L’histoire avance doucement avec ces 16 pages supplémentaires. Les réflexions de Laure lui permettent d’entretenir son rêve mais aussi son envie d’avancer. Comme M ne l’appelle plus, elle essaye les objets envoyés par ce dernier. Tout se met en place. Laure est impatiente voire nerveusement excitée. Enfin, à l’issue du cahier 2, le rebondissement attendu. Sous quelle forme ? Au lecteur de le découvrir... Le style parfait de Christine entretient parfaitement le suspense, sans abuser ni irriter le lecteur, avide, comme Laure, de connaître la suite. Allez, cher Amie Christine, ne nous faîtes pas trop languir. Sylvain.