Epreuve de force

La Dalmatienne
dimanche 2 août 2020
par  Christine Arven
popularité : 1%
4 votes

Tu m’as fait m’allonger à plat ventre sur le lit seulement recouvert d’un drap blanc.
« Jambes bien écartées », m’as-tu ordonné d’un ton sec, « je veux voir tes babines ! ».
Puis tu m’as attachée.
D’abord la cheville gauche autour de laquelle tu as enserré une lanière rouge que tu as nouée à un pied de la couche. Puis la droite. Tu t’es ensuite occupé de mes poignets que tu m’as demandé de tendre au-dessus de ma tête.
J’aime ces moments où tu me disposes à ta guise et sentir tes mains me frôler alors que tu m’attaches soigneusement. J’aime cette perte progressive de liberté qui me rend si vulnérable et me met à ta merci. Cette attente affolante de ce qui va irrémédiablement arriver que j’attends et redoute tout à la fois. Peu à peu, au fur et à mesure que les liens se resserrent, j’oublie qui je suis pour devenir toi ! Mon Maître que j’aime si fort. Et qui m’aime tout autant ! Quand tu m’attaches, plus qu’à tout autre moment, tu prends possession de moi. Je suis TA propriété, comme il te plaît de me le seriner. Je devrais en être offusquée. Mais non, être à toi de manière si indéniable m’enchante.
Une sensation physique d’appartenance m’envahit au fur et à mesure que tu m’immobilises et je gémis de contentement. Perte de liberté, perte de contrôle, perte de mon identité. Certes ! Mais, paradoxalement, je me sens libre, par la magie des liens, d’être enfin ce que suis vraiment. Une soumise. TA soumise, mon amour. Je te regarde et te souris. Tu me souris en retour et poses un bref baiser sur mes lèvres offertes.
Mon cœur bat de plus en plus fort dans ma poitrine et mon ventre se crispe. Ma respiration s’accélère imperceptiblement. Désir ou crainte ? Je ne sais trop. Impossible pour moi, dans ces moments, de déchiffrer ce que je ressens tant tout se mêle et s’emmêle. Seule compte, cette vibration de tout mon être qui enfle en moi jusqu’à m’envahir tout entière et qui va me permettre d’aller au bout de ton désir.
110, c’est le nombre de coups que tu as décrété que j’aurais à subir au nom de je ne sais plus quelles punitions qui se sont accumulées au fil des jours. Une parole malheureuse, une réflexion inopportune, une tentative de rébellion, une impertinence… Je ne sais plus… Quelle importance ! De toute façon, nous en sommes bien conscients toi et moi, la véritable punition serait de me priver de cette « épreuve » qui n’en est pas une puisque, par elle, tu vas me permettre de te prouver une fois de plus ma soumission et mon amour.
110 fois où tu vas, alternativement, jouer sur moi de notre cravache, du martinet et de ta ceinture. 110, ce nombre me terrifie. 110, c’est beaucoup mon amour ! Je ne sais pas si je pourrais ! Tu attends tellement de moi et je me sens soudain si faible face à la force intransigeante de ta volonté.

Instant d’intense concentration avant le premier coup. Je me rassemble. Je me défais. Je m’oublie. Je respire lentement, profondément. Le visage enfoui dans les draps, j’essaye de me détendre, relâchant tous mes muscles. Totalement offerte et vulnérable. Je t’entends t’approcher. Si près de moi. Envie irraisonnée soudain de te supplier de me détacher. De me prendre dans tes bras et de me câliner comme tu sais si bien le faire. Tension extrême. Je suis aux aguets. Tous mes sens en éveil. LIRE LA SUITE


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Commentaires

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lundi 18 juillet 2022 à 21h00 - par  Henic

Sylvain a raison, il exprime très bien la force du récit.
Mais, car il est rare qu’il n’y ait pas un « mais », s’il s’agit de théâtre, il est normal que le Maître attende la reddition de la soumise. En revanche, s’il s’agit aussi d’amour, il serait normal que le Maître trouve un moment plus opportun pour recevoir cette reddition qui semble aller à l’encontre de la justice. L’amour est plus grand que la justice (au sens « mathématique » : une erreur vaut tant) : il ne s’y oppose bien sûr pas, mais il va au-delà et la transcende. L’amour est le plus fort, le reste n’est souvent que brutalité. Et c’est vrai aussi dans le monde BDSM : en dehors de cette réalité, les relations ne peuvent être pérennes.

Logo de Sylvain
lundi 3 août 2020 à 12h25 - par  Sylvain

Notre Webmistress nous relate une sublime correction, rien ne manque. L’amour pour le Maître, le plaisir. Seule Christine sait exprimer cela. Je n’agis pas en lèche-bottes. C’est un véritable ressenti. GRAND MERCI. Sylvain.