Un Lion et une Marquise -5-

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vendredi 8 novembre 2019
par  Christine Arven
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Lion est sur le pas de la porte de l’appartement lorsque je franchis le seuil de l’immeuble. Comme à l’accoutumée, je sens les battements de mon cœur s’accélérer et mon sang circuler plus vite dans mes veine alors que je m’avance vers lui, souriante, détendue, les mains encombrées par le sac où j’ai fourré quelques vêtements dont je sais que Lion est friand : une guêpière, des bas et bien sûr ma robe en latex noire.
Bientôt 6 mois que nous nous connaissons et j’éprouve toujours la même joie, la même impatience à me rendre à nos rendez-vous, nos meeting comme les nomment Lion. Nulle lassitude ne vient ternir le plaisir que j’éprouve à passer du temps avec lui. Aujourd’hui ce sera toute la soirée et toute la nuit puisque je ne dois repartir que demain en fin de matinée. Il est tout juste 18h. Cela nous laisse donc au minimum 17 grandes heures pour jouer à ces jeux dont nous raffolons tous les deux. Nous aurons aussi tout notre temps pour, tendrement lovés l’un contre l’autre, papoter comme nous aimons le faire un verre de whisky dans une main, une cigarette dans l’autre.
Tout à l’heure, dans la voiture, je me suis fait cette réflexion que c’était la première fois que j’entretenais aussi longtemps avec un homme une relation aussi régulière.
Nous nous voyons toutes les semaines, au minimum une soirée, mais, depuis quelques temps, nos meetings se sont rallongés et il devient de plus en plus fréquent voire habituel que nous passions la nuit du vendredi ensemble et donc une partie du samedi. Quand je pense que dans un de mes tous premiers messages, j’avais dit à Lion mon désir de ne pas tomber dans le piège des rencontres trop régulières qui me faisaient peur et qui me semblaient de toute façon incompatibles avec l’intensité que j’attendais de nos rencontres ! Et bien c’est raté ! Mais l’intensité est plus que jamais au rendez-vous alors…
Souvent je me demande ce que j’éprouve réellement pour Lion. De l’amour ? Ce n’est pas le terme exact même si cela lui ressemble. En tout cas pas au sens que l’on donne généralement à ce sentiment. Beaucoup plus que de l’amitié en tout cas. Au fil des semaines, notre relation a pris de l’ampleur et devenue de plus en plus importante. Du moins pour moi… et pour lui aussi j’en suis sûre quand bien même il me dise que je ne dois pas trop m’attacher à lui. Vœux pieux s’il en est ! Comment ne pas m’attacher à lui alors qu’à chaque fois je m’ouvre et m’expose davantage, lui donne à chaque fois un peu plus de moi, reçoit un peu plus de lui. Comment accepter la violence dont parfois il fait preuve et qui me fait « chanter et danser » au diapason de son désir si je n’étais pas attachée à lui, si je ne m’élançais pas vers lui pour qu’il m’accueille, m’empoigne et m’entraîne à sa suite vers les étoiles. Comment garder un contrôle strict de mes émotions ? Comment rester sourde à mes sentiments ? Je me connais si bien et me sais si désarmée devant ce qui est en train d’arriver qui m’effraye et me fascine tout à la fois.
Un léger sourire aux lèvres, je m’approche de Lion un peu étonnée par son immobilité sur le pas de la porte et par son expression figée. D’habitude il m’accueille avec plus d’enthousiasme ! Je tends mon visage vers lui en quête d’un baiser de bienvenu. Mais au lieu de m’embrasser et de me faire entrer, Lion me lance d’une voix dont la froideur me surprend :
- Donnez-moi vos paquets Marquise.
Machinalement je les lui tends et le regarde un peu indécise. Qu’a-t-il dans la tête ? Je fais mine de m’avancer pour entrer dans l’appartement mais Lion m’arrête :
- Restez où vous êtes et déshabillez-vous, m’ordonne-t-il d’un ton sec
- Ici Lion… dans le vestibule ?
- Oui Marquise, dans le vestibule.
Je le fixe un peu éberluée par cette demande pour le moins surprenante.
- Mais Lion, s’il arrive quelqu’un ?
- Aucune importance… Et puis il n’y a personne !
- Si Lion, il y a des gens qui se garaient quand je suis arrivée et ils peuvent venir ici…
Comme pour confirmer mes dires un bruit de voix qui s’approchent, des rires d’enfants résonnent soudain.
- Ouais… vous avez raison… entrez… Déshabillez-vous dans le corridor… Mais c’est uniquement parce qu’il y a des enfants !
Rassurée, je pénètre dans l’appartement et me dévêt rapidement sous l’œil impassible de Lion. Je sens planer entre nous une certaine tension dont je ne parviens pas à définir la cause. Lion est si étrangement froid et distant. Je ne suis pas vraiment inquiète, je n’ai d’ailleurs aucune raison de l’être, mais la tournure des évènements me déconcerte de plus en plus et crée en moi un malaise indéfinissable.
- Vous allez recevoir aujourd’hui Marquise votre première punition, reprend Lion. Savez-vous pourquoi ?
Interloquée, je le regarde. Vraiment je ne m’attendais pas à cela.
- Non Lion, je ne sais pas.
- Vous ne savez pas ???? me rétorque-t-il d’un ton sévère
- Non vraiment je ne vois pas….
- Ne vous ai-je pas dit, à plusieurs reprises, combien j’attachais d’importance à ce que votre chatte soit toujours parfaitement épilée ?
- Oui Lion c’est vrai
- Et ces dernières semaines avez-vous réellement pris en compte cette demande ?
J’ai du mal à l’admettre mais Lion a raison.
C’est un fait que depuis quelques temps sans vraiment négliger de m’épiler j’y prête moins de soins. Pourquoi ? Je ne le sais pas vraiment. Pas par désir conscient de le contrarier. Pas vraiment par négligence non plus. Ni par manque de temps. Jusqu’alors je me suis toujours débrouillée pour trouver tout le temps nécessaire. Alors pourquoi ? Une façon pour moi de le provoquer ? De mettre sa patience à l’épreuve ? Peut-être oui. Une façon de lui dire que c’est moi qui décide de faire ou de ne pas faire. Qu’il ne peut m’obliger à rien. Un peu aussi. En fait, jusqu’à cet instant où Lion me le fait remarquer, je n’y ai pas vraiment pensé consciemment.
- Avez-vous réellement fait attention à ce que je vous disais, continue Lion
- Non, c’est vrai, dis-je en baissant piteusement la tête. Mais aujourd’hui, je...
- Aujourd’hui ? M’interrompt-il brusquement, en vitesse cet après-midi... et encore parce que je vous l’ai demandé au téléphone ?
- Oui Lion c’est vrai
- Vous m’avez contrarié aujourd’hui Marquise. Vraiment ! Quand vous vous apprêtez à venir voir votre amant, j’attends de vous que vous vous prépariez convenablement et pas que vous passiez votre après-midi à classer des factures. Car c’est bien cela que vous faisiez quand je vous ai téléphoné ?
J’acquiesce d’un mouvement de tête confus. Une fois encore Lion a raison. Encore une fois je ne sais pas réellement pourquoi je me suis ainsi absorbée dans une tache pour le moins rébarbative. Un peu comme si, en agissant ainsi, je m’efforçais de faire passer au second plan les désirs que je sentais s’agiter en moi. Une façon de prendre de la distance par rapport à ce qui occupe de plus en plus mes pensées.
- Vous m’avez contrarié Marquise et c’est pour cela vous allez recevoir votre première punition. Et croyez-moi, je vais faire en sorte que vous vous en souveniez. Pensez-vous que vous méritez cette punition ? LIRE LA SUITE

Retrouver l’intégralité de ce récit dans le livre (EBook ou broché) paru sous le titre :
Un Lion et une Marquise





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