ELLE (1)

dimanche 1er septembre 2019
par  Christine Arven
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Chapitre 1
Le trajet

Elodie était blottie au creux du siège de la Scénic noire, cherchant dans la chaleur qui s’en dégageait un illusoire réconfort. Le visage tourné vers la portière, elle laissait son regard se perdre dans le paysage environnant qui défilait sous le froid soleil hivernal qui perçait difficilement à travers les nuages. Depuis un moment, la voiture avait quitté l’environnement rassurant de la ville et roulait maintenant en rase campagne en direction d’elle ne savait où... Un paysage pour le moins aussi lugubre que son état d’esprit songea-t-elle avec ces champs de terre brune qui s’étiraient à perte de vue et les arbres qui élançaient vers le ciel gris plombé leurs branches noires.
A côté d’elle, Marc conduisait rapidement d’une main sûre tout en lui donnant, d’une voix qui se voulait rassurante, ses dernières instructions.
— Tu n’as rien à craindre. A aucun moment, je ne serai loin de toi. Mais n’oublie pas que j’exige de toi une stricte obéissante à tout ce qu’on t’ordonnera et cela qui que ce soit qui te l’ordonne. Moi ou…. n’importe qui d’autre. Tu as bien compris ! Bien sûr, tu sais que, si tu le souhaites, tu peux tout arrêter… à n’importe quel moment, tu n’as qu’un mot à dire… mais, continua-t-il d’une voix aux inflexions soudain plus autoritaires, j’espère, que tu ne le feras pas… ça me décevrait tellement…
Elle opinait lentement de la tête, sans souffler un mot, à ce monologue qui n’attendait de toute façon aucune réponse mais qui, loin de la réconforter, au contraire accroissait son appréhension. Elle était à cran, prête à fondre en larmes, le cœur étreint dans un étau d’acier qui rendait chaque respiration plus difficile. D’un mouvement malhabile, elle resserra frileusement autour d’elle les pans de son manteau qui avaient glissé découvrant la nudité de ses jambes. Marc sentit son désarroi grandissant et continua d’une voix plus douce s’efforçant de faire retomber un tant soit peu sa tension :
— Ne t’inquiète pas, ma douce, tu n’auras pas froid. J’ai prévenu que tu étais très frileuse et j’ai demandé qu’on pousse le chauffage… Tu vois comme je prends soin de toi et de ton confort.
Elodie jeta un bref coup d’œil à Marc dont elle aurait tellement voulu partager la décontraction. Mais elle ne pouvait empêcher des questions sans réponse de tourbillonner dans sa tête. Allait-elle être capable de satisfaire les exigences de son Maître ? Allait-elle être capable de surmonter ses propres répugnances ? De laisser d’autres mains que celles de Marc la toucher, la palper, s’immiscer dans son intimité ? D’autres yeux que les siens l’observer dans ces attitudes d’une indécence totale que Marc affectionnait de lui faire prendre et dont la seule évocation la fit tressaillir de honte ? Elle en était de moins en moins sûre. A l’abri de leur appartement, cela lui avait semblé bien sûr difficile mais pas insurmontable. Et puis, il fallait bien en convenir, Marc avait l’art et la manière d’être convaincant, de trouver les mots qui chaque fois la faisait fléchir devant lui et accepter même l’inacceptable. Marc possédait sur elle un ascendant contre lequel elle ne pouvait résister. Chaque fois, quelques efforts elle fasse, elle abdiquait devant sa volonté. Mais là soudain, elle sentait comme un souffle de révolte naître en elle. Comme un cheval soudain rétif qui regimbe devant l’obstacle. Non vraiment là il allait trop loin ou, plutôt, elle ne se sentait pas prête.
Marc avait en fait été très succinct sur ce qu’il attendait d’elle durant cette soirée. Tout ce qu’il avait consenti à lui révéler après l’avoir emmenée à accepter cette situation, était qu’ils avaient rendez-vous avec trois hommes et une femme. La femme était comme elle une soumise, deux des hommes dont l’un était son époux légitime, ses maîtres. Le troisième homme leur soumis à tous les trois. Quels étaient leur prénom ? Comment Marc les avait-il rencontrés ? Que s’étaient-ils dit ? Qu’avaient-ils convenu entre eux ? Elle n’en savait rien mais, connaissant Marc, elle était sûre qu’il s’était employé, ainsi qu’il en avait l’habitude, à ne rien laisser au hasard et à planifier, avec un soin quasi maniaque, le maximum de choses.
Marc lui avait intimé l’ordre d’appeler les hommes « monsieur » (sauf le soumis que l’on nommait « larve » ou « larbin » mais lui ne comptait pas) et de se contenter d’obéir à tout ce que lui et eux jugeraient bon de lui ordonner. Pour la femme quand il parlait d’elle il disait simplement « la pute » ou « la salope » sans jamais la nommer autrement. A elle aussi elle devrait obéir si on le lui demandait. Elodie se demandait de quel vocable elle serait, elle, qualifiée.
Plus le temps passait les rapprochant inexorablement de leur destination, plus Elodie sentait, malgré tous ses efforts, sa détermination céder. Elle se sentait tendue à l’extrême et n’arrivait pas à faire taire en elle cette voix lancinante qui lui intimait de renoncer. D’oser dire à Marc qu’elle n’était pas prête. Plus tard peut-être mais pas encore. Qu’il fallait qu’il lui laisse plus de temps pour assimiler les changements intervenus dans leur relation. Pour être vraiment ce qu’il voulait qu’elle soit. Que tout cela était trop nouveau. Qu’il lui en demandait trop. Qu’il allait trop vite... Il était encore temps… Ils pouvaient encore faire demi-tour et retrouver le confort douillet de leur appartement. Elle ferait tout ce qu’il voudrait mais pas ça… Non, elle ne pouvait pas… S’il l’aimait, il comprendrait... Il lui suffisait de respirer lentement, de se calmer et de se lancer… De lui dire… D’oser... Après le prochain virage… au loin, elle voyait se dessiner la courbure d’un rond-point… C’était maintenant ou jamais…
— Marc…, souffla Elodie d’une voix hésitante
Marc tourna un bref instant la tête vers Elodie et d’un geste caressant comme s’il pressentait ce qu’elle était sur le point de lui demander, posa sa main droite sur les siennes qu’il étreignit tendrement.
— Qu’y a-t-il mon amour ? Lui demanda-t-il d’une voix affectueuse à laquelle, il savait, Elodie ne pouvait résister.
— Tu m’aimes n’est-ce pas ?
— Aujourd’hui plus que jamais… Tu ne dois pas douter un seul instant de ça. Tu me fais aujourd’hui un cadeau si extraordinaire. C’est la plus belle preuve d’amour que tu puisses me donner. Tu me rends si heureux, si tu savais. Je t’aime ma soumise…
— Je…je.... je ne suis pas s.... sûre…
— Chtttttt, la coupa-t-il tout en refermant plus étroitement sa main sur les siennes en une douce étreinte, ne dis rien. Tu le regretterais, j’en suis sûr. Détends-toi. Tu verras tout va bien se passer. Tu dois me faire confiance. Tu ne dois penser qu’à une chose notre amour.
Marc se tut et Elodie se rencogna dans son siège incapable de formuler à haute voix ce qu’elle ressentait. Une nouvelle fois, comme à chaque fois, Marc avait eu le dernier mot. Elle se hait d’être aussi faible devant lui, d’être incapable de lui tenir tête et faire valoir son point de vue. Qu’avait-il fait d’elle ? Des larmes de frustration embuèrent ses yeux et un silence lourd s’installa dans la voiture seulement rompu par la musique qui sortait en sourdine du poste de radio.
Du coin de l’œil, Marc observa sa compagne qui tenait toujours ses mains, étroitement resserrées l’une sur l’autre, posées sur ses jambes retenant soigneusement refermés sur elle les pans de son manteau. Dessous, elle ne portait rien d’autre, ainsi qu’il l’avait exigé, qu’un simple harnais de cuir noir clouté dont les courroies s’entouraient autour de ses hanches avant de remonter en croix le long de son ventre et enserrer étroitement ses seins qui étaient ainsi présentés de manière impudique avant de redescendre dans son dos et s’immiscer entre la raie de son cul et ses lèvres tenus écartés par un anneau ovale qui avait été placé à cet endroit. Il sourit en catimini en se rappelant l’air d’abord effaré puis effarouché qu’elle avait eu quand il lui avait demandé d’aller chercher dans leur chambre le harnais et qu’elle avait compris que c’était dans cette tenue qui ne dissimulerait rien de sa totale nudité, qu’il voulait la présenter à ses futurs tourmenteurs. Après l’en avoir harnachée resserrant aussi étroitement que possible les lanières autour de son corps, il avait enfoncé dans son cul un rosebud en acier qu’il avait acheté spécialement pour l’occasion, dont l’extrémité extérieure se terminait par une longue queue de cheval en crin noir. Ce n’était pas exactement ce qu’il aurait souhaité mais, malgré ses recherches assidues, impossible de trouver, à son grand regret, un rosebud avec une queue de cochon ! Elodie avait eu un mouvement de recul devant l’objet qu’il lui avait complaisamment passé sous les yeux, effrayée à la fois par son diamètre imposant et par cette queue qui se balançait souplement qui avait fait naître en elle des images qui la révulsaient. Mais Marc ne lui avait, bien sûr, pas laissé le choix et après l’avoir faite se pencher en avant et largement écarté à pleines mains ses cuisses charnues, il avait introduit l’objet dans son cul distendant sans pitié l’étroit orifice sans se soucier des cris d’Elodie. « Ainsi, lui avait-il assené, tu seras bien dilatée… tu devrais me remercier ! Et puis je sais que tu aimes ça…. sentir ton cul rempli… » Elle l’avait regardé interdite n’osant croire que Marc avait véritablement l’intention de la sodomiser en public et encore moins qu’elle allait, elle, l’accepter. Mais, bien sûr, elle n’avait rien dit. Marc n’avait alors pu résister à la tentation de la faire marcher devant lui ainsi harnachée et parée de la queue qui émergeait des globes de ses fesses et se balançait souplement, lui demandant de relever haut les jambes ainsi que l’aurait fait une jument. Alors qu’elle déambulait, le rouge aux joues, devant Marc, Elodie avait senti le crin de la queue caresser la peau nue de ses cuisses et elle avait ressenti une crispation au creux de l’estomac faite à la fois d’humiliation mais aussi, elle devait bien se l’avouer, d’un début d’excitation totalement incontrôlable due, bien sûr, au poids conséquent du rosebud qui pesait en l’écartelant à outrance sur son anus. Mais aussi, à ce frôlement léger de la queue sur sa peau… Contre toute attente, cette sensation, aussi humiliante qu’elle soit, ne lui déplaisait pas tout à fait. Un moment Marc avait admiré le corps plantureux aux seins lourds d’Elodie compressé par les larges courroies qui s’incrustaient dans sa chair faisant naître des bourrelets qui allait et venait docilement devant lui. Ainsi souligné par les deux lanières qui barraient perpendiculairement ses fesses rebondies avant de se resserrer étroitement autour de sa taille, son cul prenait une ampleur qui le ravissait et il avait dû se faire violence pour ne pas se saisir de son fouet de dressage et le faire rougir ainsi qu’il aimait le faire sourd aux cris d’Elodie. Il s’était dit que la comparaison avec une jument s’imposait mais... ce n’était pas ce qu’il attendait d’Elodie pour cet après-midi. LIRE LA SUITE





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Commentaires

Logo de Sylvain de Perry
mardi 3 septembre 2019 à 10h32 - par  Sylvain de Perry

Chère Christine,
me demander si j’avais lu « La ceinture » est comme si me demander si j’ai lu Victor Hugo ou Balzac mes deux auteurs préférés. J’ai lu, voire relu, TOUS vos textes. C’est d’ailleurs la découverte de votre site en 2013, par hasard, qui m’a redonné envie d’écrire. Sylvain.

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lundi 2 septembre 2019 à 22h44 - par  Henic

Comme le dit Sylvain, le style de Christine est particulièrement agréable à lire. Du coup, on se laisse prendre par l’histoire, les réactions des personnages, leurs psychologie...
Ainsi, il devient très vite évident que Marc, l’amant, est un égoïste qui n’aime pas vraiment Élodie mais n’aime que son plaisir à lui et joue malhonnêtement de l’ascendant qu’il a sur elle. Bref, un salaud qui fait du chantage affectif. Bien décrit, mais salaud quand même.

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lundi 2 septembre 2019 à 16h56 - par  Rêves de femme

Merci Sylvain, c’est très gentil de votre part. Pour ce qui concerne la fessée qui je le sais vous plait particulièrement, je dois dire qu’en ce qui me concerne j’ai une nette prédilection pour le cuir dont je trouve le toucher extrêmement sensuel. Avez-vous lu à ce propos La ceinture ? (une confidence, il s’agit là d’un souvenir bien réel)

Site web : La ceinture
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lundi 2 septembre 2019 à 13h25 - par  Sylvain de Perry

Je retrouve ici le style si particulier de Christine, son aisance rédactionnelle, le choix du vocabulaire. Qu’Elle me permette d’écrire : on retrouve NOTRE Christine. Dommage que pour un premier châtiment Marc ait choisi la ceinture au lieu de la fessée manuelle. Vivement la suite. Sylvain.