Belles fins

Par Rubber John
vendredi 22 juillet 2016
par  Jeanne Franval
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I - Belle issue pour Christeen p. 1
II - Retour sur une vie d’esclave p. 22
III - Le verdict p. 35
IV - Karen p. 47
V - Le jugement p. 56
VI - Epilogue : Quand les destins s’accomplissent p. 68
VII - Une rencontre troublante p. 91
VIII - Nouveaux Rituels p. 122

I - Belle Issue pour Christeen

Ce soir c’est une grande fête chez John. Son esclave Christeen va avoir quarante ans. Tous ses amis sont invités. Mais si la fête est belle, elle est aussi inattendue. Christeen va annoncer à tout le monde que son contrat d’esclave s’achève également ce soir. Non pas que John soit lassé des services de cette belle femme, désormais parfaitement bien entraînée à subir tous les sévices et à innover dans le monde du SM, mais simplement parce que c’est la fin d’un contrat à durée déterminé signé il y a quinze ans et qui s’achève à son terme naturel sans que les parties n’y puissent rien. La force de leur relation tient dans le strict respect des règles. Celle-ci, ils l’ont imaginé au tout début de leur relation, avant même qu’elle connaisse son déploiement formidable qui a fait

d’eux un couple SM reconnu et souvent vedette des soirées les plus intenses. Le respect de la règle est dur. Mais l’un et l’autre y tiennent. Ils ont souvent discuté de l’après contrat. Que faire après avoir connu une telle intensité ? Le luxe et la volupté, comme l’apprentissage du plaisir dans la souffrance. Les voyages de la jet society, mais les semaines de privation dans un cachot sombre et humide, enchaînée entre les mains de tortionnaires soudoyés par John pour briser ses résistances. Que faire pour aller plus loin encore, mais cette fois, seule, de sa propre initiative ?

Christeen a beaucoup réfléchi au cours de cette dernière année où son entraînement a connu une sévérisation croissante. Ses relations avec John se sont distendues, d’un commun accord, pour préparer cette issue. Il fallait définitivement éliminer toute implication affective dans leur relation. Avec le temps en effet au-delà de la strict relation SM s’était instituée une complicité amoureuse préjudiciable à la pureté de leur relation maître/esclave. En même temps, il a ainsi voulu parfaire son dressage, repousser sans cesse ses limites, pour la préparer à une nouvelle vie lorsqu’elle aura retrouvé sa liberté. Elle a été enfermée en latex pendant de longs mois dans l’obscurité totale, attachée à un lit sommaire en caoutchouc par un jeu complexe de chaînes limitant sa liberté à quelques gestes sommaires. Elle dut porter outre sa cagoule un masque de fer intégral, une sphère lisse ne lui laissant aucune perception du monde extérieur, l’obligeant pendant de longues journées d’isolement total à imaginer l’issue de son esclavage. Car le soir de la fin du contrat,

Christeen retrouvera sa liberté vis-à-vis de John, mais pas vis-à-vis d’elle même. Totalement imprégnée par ses quinze années de SM intense, elle n’a pu imaginer autre chose que continuer cette vie de soumission, de tensions, de risques. Mais la question pour elle est pour quoi, pour qui, après avoir connu ce qui peut être imaginé de plus intense, mais aussi de plus beau. Ce soir elle va dévoiler à John comme à ses amis ses solutions, dûment réfléchies.

Aux origines

Cette date du 15 septembre 2010 était inscrite en petites lettres dans le contrat qu’elle a signé en 1995. Elle avait vingt-cinq, venait de sortir d’un cycle d’études dans les meilleures universités d’Europe, et s’apprêtait à une carrière qu’elle imaginait brillante, probablement avocate internationale. Elle avait rencontré quelques mois auparavant un homme plus âgé qu’elle, présenté par des amis, un anglais travaillant à la City. Leur rencontre fut initialement très banale. Des sorties en commun, quelques nuits arrachées à un emploi du temps intense, mais ce qui déclencha le changement de nature de leur relation fut le premier cadeau de John, une jupe en vinyle noir, toute simple mais de belle facture. Elle trouva cette matière souple et brillance intrigante, et commença à se documenter sur les premiers sites internet de l’époque et à travers les revues qui parlaient de mode SM. Assez rapidement, elle sentit le besoin de se familiariser avec ce monde pour elle encore souterrain

qui commençait à l’intriguer, puis à l’attirer. Elle s’en ouvrit auprès de John, d’abord très discrètement puis encouragée par ses réponses elle voulut en savoir plus. Il l’accompagna dans quelques boutiques spécialisées et progressivement ses achats passèrent du vinyle au latex, du latex aux articles de bondage. En quelques mois, ils assemblèrent une garde-robe superbe que Christeen n’hésitait nullement à porter tous les jours dans la rue et même au travail, vêtue de latex et de cirés. La nuit elle dormait en combinaison de latex, dans des sacs et cagoules de plus en plus étouffants, demandant sans cesse plus de tension, de contrôle. Il arrivait qu’elle renonçait à se lever pour rester emprisonnée en latex, passion que John n’hésitait pas à accompagner et à encourager, sans difficulté tant elle se montrait enthousiaste, déterminée, imaginative. Puis ce furent leurs premières sorties en soirée SM, où elle montrait un enthousiasme et une capacité à souffrir rapidement reconnus dans la communauté londonienne. Après de longues discussions, John émit l’hypothèse qu’elle abandonne toute activité pour vivre à ses côtés. Mais Christeen refusait d’être une compagne classique, elle voulait être soumise et provoquer les désirs les plus sévères de John pour explorer son masochisme naissant et déjà prometteur. Rapidement, elle passait des jours entiers enchaînée en latex dans le cachot qu’ils avaient ensemble emménagé dans leur résidence. Puis elle souhaita être tatouée et percée. Quelques motifs peu impliquant jusqu’au moment où ils décidèrent ensemble qu’elle allait devenir son esclave. Le 15 septembre 1995

elle choisissait pour quinze ans d’obéir en tous points à John, de perdre tous droits sur sa sexualité et elle décidait seule de se faire tatouer sur le pubis, depuis longtemps épilé avec soin, « John’s Slave ».

La cérémonie

Les invités étaient tous là, la plupart vêtus en latex ou en cuir, quelques uns déjà en bondage, cagoulés ou menottés. Le champagne coulait. A minuit, les lumières furent éteintes et on entendit des pas se rapprocher. Tenue en laisse par John, Christeen fit une entrée dramatique dans la pénombre dans le silence le plus total. Une très longue cape de latex noir, touchant pratiquant le sol, dissimulait ses traits. Arrivés au milieu de la grande pièce, John détacha symboliquement Christeen, qui s’agenouilla, et prit la parole.

"Mes amis, nous sommes réunis pour célébrer les quinze ans du contrat qui nous a liés. Au cours de ces quinze années, une jeune femme douée a délibérément choisi la voie semée d’embûches de l’esclavage. A chaque étape elle a réaffirmé ses choix et vécu sous ma férule un itinéraire exemplaire. Ce soir, ce contrat prend fin. Elle est libre de tous liens à mon égard. Mais si Christeen a souhaité que vous soyez ici pour l’aider à choisir la suite de son parcours, c’est qu’elle a décidé de ne pas revenir à une vie classique, mais de poursuivre son itinéraire vers des horizons nouveaux. Cette dernière année avec moi l’a préparée physiquement et psychologiquement, mais vous

connaissez sa détermination, son courage et son sens absolu du plaisir. La voie qu’elle a choisie ne m’est pas connue, ni d’elle même d’ailleurs. Elle a préparé méthodiquement cinq scénarios que vous allez choisir pour elle, anonymement, par bulletin secret. Dans quelques instants elle prendra la parole pour expliquer ces scénarios et votre choix s’imposera à elle, sans recours. L’un d’entre vous sera choisi par tirage au sort pour mettre en oeuvre le scénario choisi. Elle ne connaîtra jamais son identité. Christeen a également choisi de quitter ce soir cette pièce et sa vie précédente sans argent, sans aucune ressource, et avec les seuls vêtements qu’elle porte maintenant. Désormais un monde nouveau s’ouvre à elle. A vous d’en décider les modalités, quelles qu’elles soient."

Les applaudissements fusent alors que John aide Christeen à se relever et découvre la capuche de la cape pour révéler un visage entièrement recouvert d’une épaisse cagoule de latex noir, sans ouverture en dehors de deux trous pour les narines. Seul émerge de ce visage anonyme un imposant anneau en acier de quelques centimètres de diamètre attaché à son nez. John détache la cape qui tombe en plis sur le sol, révélant un splendide ciré noir, d’une magnifique brillance, tombant sur des bottes en vinyle noir. Christeen aux mains également gantées de vinyle noir a les bras sévèrement attachés dans le dos par plusieurs bracelets d’acier inox, attachés par des cadenas. L’image est superbe, ce corps enserré de noir brillant, élégant et svelte, dont seul émerge l’anneau

et les bandeaux d’acier inoxydable brillant. A nouveau les applaudissements accompagnent ce spectacle solennel. John détache alors les cadenas qui puis les bracelets, libérant les bras de Christeen qui détache la ceinture et déboutonne lentement le ciré, que John l’aide ensuite à retirer pour faire apparaître une somptueuse robe de cuir vernis rouge, descendant au dessous des genoux pour entraver la marche. La robe recouvre ce qu’on devine être une combinaison de latex intégral dont la cagoule fait partie intégra. John retire le cadenas qui commande la fermeture éclair de la robe, défait la fermeture et retire la robe qui découvre en totalité la combinaison intégrale de latex. Là encore seuls émergent plusieurs anneaux d’acier, de taille identique, aux seins et entre les jambes, dont pend également une lourde chaîne d’environ trente centimètres de longueur.

C’est alors qu’entre dans la pièce un jeune homme largement tatoué, poussant un plateau à roulettes sur lequel sont disposés des instruments rapidement identifiés par les spectateurs, experts, comme des pistolets de tatouage.

John reprend la parole : « Christeen m’a demandé d’être l’exécuteur de sa première volonté de femme libre. Je ne m’y suis pas opposé, mais je n’en connais pas les détails... ». Il guide Christeen vers un fauteuil où il l’aide à s’asseoir avant de fixer solidement chevilles et poignets aux montants du fauteuil par des sangles en cuir cadenassées. Puis il détache le cadenas qui verrouille

l’anneau du septum, puis celui de la fermeture éclair de la cagoule et libère délicatement le visage de Christeen. Une rumeur d’étonnement se propage dans l’assemblée. Emerge du latex noir un visage méconnaissable. Ceux qui connaissaient le visage de Christeen, la plupart du temps masqué, appréciaient ses longs cheveux bruns, rassemblées en queue de cheval dans les cagoules latex ou cuir. Là apparaît un crâne totalement lisse, entièrement rasé. Plus étonnant encore, Christeen n’a plus de sourcils, ce qui donne une expression encore plus intense à son regard vert clair.

John laisse l’émotion se dissiper puis reprend la parole.

« Moi, John, maître de Christeen depuis quinze ans, je confirme qu’au terme de son contrat d’esclavage librement consenti et maintes fois confirmé officiellement, l’esclave Christeen redevient ce soir Christeen, femme libre de tous ses agissements. »

C’est alors à Christeen de prendre la parole.

"Moi, Christeen, esclave depuis quinze ans de John, ai vécu sous sa direction un parcours exceptionnel dans le monde du fétichisme, du bondage, de la torture librement consentis. Je le remercie pour son appui, son assistance de tous les instants, son sens de l’esthétique, sa culture, mais plus que tout pour son exceptionnelle dureté qui fait de moi, Christeen, une femme indépendante et fière de ce chemin accompli sous sa

direction. J’ai décidé aujourd’hui de poursuivre dans la voie de la soumission et du SM. Ma volonté est claire et irrévocable. Ayant connu le meilleur, je souhaite désormais vivre le pire jusqu’à la fin de ma vie et en accélérer ainsi l’échéance. Pendant les quelques instants qui vont suivre, je vais prendre les premières et dernières décisions indépendantes de ma vie de soumise. Cette fenêtre de liberté je vais l’exploiter pour vous confier, librement, le soin de décider de la suite de mon parcours. J’ai conçu cinq scénarios entre lesquels vous allez devoir choisir. Je m’y soumettrai totalement dans quelques heures. Ils sont, vous le verrez, intenses. Je vous demande dès maintenant de vous plier à ces choix qui pourront vous choquer et peut-être vous émouvoir. N’y voyez rien d’autre que l’expression d’un désir intense, né de la pratique des ces quinze années, nourri de lectures, d’expériences d’amies soumises. N’ayez aucune tristesse, aucune compassion, je suis libre de mes choix et de mon corps, pour un temps. J’assume toutes les conséquences et je délivre de toute culpabilité ou même simple émotion ceux qui m’aideront à accomplir mes choix.

Mais auparavant je voudrais inscrire de façon lisible et définitive ce qui résume mon programme. J’ai demandé à John à recevoir de nouveaux tatouages que ceux qu’il m’a déjà offerts et que vous découvrirez. Il m’a donné son accord pour organiser cette cérémonie, qui va prendre environ deux heures au cours desquelles je vous invite à vous amuser.« Elle se tourne alors vers le tatoueur pour lui donner ses instructions. Puis reprend la parole : »Ce jeune homme va me tatouer sur le crâne les lettre majuscules, épaisses et à l’encre noire « FTWTD », puis il écrira sur mon pubis, au dessus des initiales de John et du mot « John’s Slave », tatoués il y a douze ans maintenant, l’explication de ces cinq lettres.

Auparavant il écrira « former » devant John Slave ainsi que la date d’aujourd’hui. Vous souhaitez tous savoir que ce que veulent dire les lettres FTWTD. Je vous laisse imaginer. Vous pouvez remplir un bulletin avec vos initiales. Le ou la gagnante recevra un prix d’exception. J’ajoute que si j’ai le crâne rasé c’est en prévision de ces tatouages, mais aussi en fonction des scénarios que vous choisirez, le port de très belles chevelures postiches a été prévu pour votre plaisir oi celui de mes futurs clients. Maintenant laissons travailler ce jeune homme."

Quelle issue pour Christeen ? Lire la suite

Concernant ce récit vous trouverez ICI un petit jeu qui consiste à découvrir lequel des 5 scénarios proposés sera choisi




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Commentaires

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jeudi 28 juillet 2016 à 07h31 - par  Henic

Cette histoire est terriblement dure, pour ne pas dire inhumaine.
On peut aussi de demander dans quelle mesure elle ne constitue pas une apologie du suicide assisté, dans des circonstances de sadisme et de masochisme difficilement supportables.