Tortures africaines (2)

Deuxième partie
mardi 22 septembre 2015
par  Henic
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5 – La préparation d’Hélène pour son interrogatoire

Mimi Namuma et Helen Perry ne savent rien de la désastreuse réunion de leur patron avec le général, et elles bavardent en riant dans les bureaux miteux de la Commission d’Aide Inter Afrique. Elles devraient au moins être sur leurs gardes, alertées par les dangers d’un régime brutal et sadique qui se plaît à terroriser quiconque ose se plaindre. Mais il est plus amusant de parler de la réception de ce soir. Oh bien sûr, elles savent tout de l’horrible histoire des arrestations, disparitions et de la torture de quiconque tombe entre les griffes des forces de sécurité. C’est le genre d’histoires qu’elles entendent tous les jours. Et c’est tout ce qu’elles sont : des histoires…
Ce sont les cris des filles dans l’autre bureau et le bruit sourd du martèlement des bottes militaires qui les font sauter sur leurs pieds, pétrifiées par le choc de la porte ouverte à grand fracas et l’invasion de la pièce par des hommes armés.
« Helen Perry, Mimi Namuma ? »
Un homme vêtu d’un pantalon noir et d’une chemise blanche, les yeux cachés par des lunettes noires, lit les noms sur un bout de papier. Les deux filles opinent bêtement de la tête, se serrant l’une contre l’autre, terrorisées.
« Vous allez venir avec moi… On vous demande au Quartier Général. »
Il sourit de manière déplaisante.
« C’est une affaire de sécurité d’Etat… Emmenez-les ! »
Des mains avides les saisissent et les deux jeunes femmes sont jetées en travers des bureaux, les poignets tordus et tenus derrière leurs dos jusqu’à ce que des menottes soient verrouillées autour. Mimi commence à dire quelque chose, et hoquette de douleur lorsqu’un poing lui laboure les côtes. Helen pense qu’elle a entendu l’homme dire quelque chose du genre « encagoulez-les » ; son monde devient tout noir lorsqu’un sac en toile épaisse est passé sur sa tête, puis elle est remise sur ses pieds. Elle hoquette, toute misérable, essayant désespérément de respirer à travers le matériau puant qui colmate son nez et sa bouche.
Des doigts rudes pincent et tordent leurs seins, caressant les courbes des postérieurs des deux jeunes femmes pendant qu’elles sont bousculées dans les escaliers jusqu’à une camionnette qui attend. Helen crie lorsque ses jambes raclent le plancher métallique, puis le poids de Mimi se fait entendre. La camionnette s’agite encore et des pieds bottés les frappent toutes deux tandis que les portes se ferment dans un grand choc.
Quelque chose de fin et de dur la touche, l’extrémité d’un canon de fusil qui caresse la courbe des seins, et elle entend une voix, une personne qui rit bêtement de ce qu’elle est allongée à moitié sur le dos, perdue dans un monde noir et haletante de peur :
« Joli, très joli… L’inspecteur aime discuter avec de jolies filles. »
Son tourmenteur ajoute quelque chose rapidement en swahili et les soldats hurlent de rire.
Le trajet dure à peine un quart d’heure. Puis les deux silhouettes encagoulées, moitié marchant, moitié tirées, traversent une bande de gravier et pénètrent par l’entrée de derrière dans le quartier général du BSI. Le fait de se débattre a seulement empiré les pincements des doigts des hommes qui les forcent à traverser le hall jusqu’à une porte verte anonyme suivie de deux volées d’escalier. Ce n’est qu’alors que leurs cagoules leur sont enlevées.

Arrêtées, menottées et cagoulées, Helen Perry et Mimi Namuma sont dans l’incapacité d’empêcher les soldats de les pincer et de peloter leurs seins pendant qu’on les entraîne ailleurs
Helen est prête à s’uriner dessus en voyant le long couloir de béton avec les portes métalliques alignées de chaque côté. C’est soudain si horrible et si réel qu’elle ne peut s’empêcher de se souvenir de toutes ces histoires, des rumeurs murmurées de ce qui est supposé être arrivé à d’autres jeunes femmes « arrêtées » par le BSI…
Une porte s’ouvre et quelqu’un la pousse à l’intérieur.
« Tiens-toi devant le bureau… Attends l’officier. »
Dans son dos, un poing qui la pousse en avant renforce l’ordre. Elle entend Mimi qui sanglote et murmure pendant que les autres gardes l’emmènent plus loin. Celui qui a parlé tire la porte, croise les bras et s’appuie sur le mur en béton blanc. Helen essaie d’ignorer la manière dont le voyou musclé à cou de taureau la reluque tandis qu’elle scrute la pièce nue et blanchie à la chaux.
Pas de fenêtre, juste deux petites grilles de ventilation en haut, près du plafond. L’air est lourd et épais, la chaleur est augmentée par les puissantes lampes qui flamboient. Elle sent son chemisier qui colle à son dos et l’humidité qui augmente sous ses bras car l’extrême humidité fait sortir la sueur en petites perles sur tout son corps. Les murs sont d’un blanc immaculé, nus de toute décoration. Le sol est un patchwork de carreaux verts usés qui montre les creux et les cicatrices des mégots de cigarettes et des pieds des chaises métalliques. Un bureau métallique, gris, dont le dessus est désert à part un téléphone crasseux, et un vieux fauteuil pivotant sont les seules pièces de mobilier.
Dans sa peur et sa panique, Helen Perry de cesse pas de se demander pourquoi les lumières sont si intenses… mais elle ne remarque pas non plus les objectifs miniatures des caméras vidéos télécommandées cachées derrière les grilles de ventilation. Bien sûr, les lumières assurent que les images enregistrées par les magnétoscopes du Pavillon, sont de la meilleure qualité. Après tout, les clients ne comptent que sur ce qu’il y a de mieux.
A quinze kilomètres de là, le général Jonas Achebe et Olivier Tembo s’étalent voluptueusement dans les fauteuils, verres à la main, en regardant la peur grandissante de la jeune fille sur une vaste et moderne télévision grand écran. La clarté de l’image et la qualité du son témoignent clairement que quelqu’un a dépensé une forte somme pour cette installation. Transpirant malgré l’air conditionné, le général Jonas Achebe tripote la télécommande pour faire un gros plan sur le visage terrifié d’Helen Perry.
« Oh oui, voici un joli petit morceau. Tu es certain que personne ne fera d’histoires, Olivier… ? »
Olivier Tembo, ami de longue date du général et maintenant ministre de la Sécurité Intérieure du nouveau régime, s’autorise un petit sourire narquois.
« Aucun proche n’habite ici… Elle a été élevée par une tante qui l’a quittée précipitamment il y a quatre ans, dès qu’elle a eu dix-huit ans et un emploi. Les rapports disent qu’ils ne se voient pas et n’ont pas eu de contacts depuis. »
Il sourit à nouveau, en savourant un souvenir récent.
« Elle et l’autre, Mimi Namuma, sont les seules en qui l’irritante Mademoiselle Wainwright a confiance. Par chance, nous avons pu les prendre ensemble au travail. Je suis sûr que l’une ou l’autre aura une bonne idée de ce que sont les plans d’évasion de cette Américaine stupide… Une fois que nous les aurons trouvés, le reste est planifié…Monsieur Woods et deux passagères sont morts tragiquement dans un accident de voiture il y a deux heures. Des documents montreront que Mademoiselle Wainwright et sa demi-sœur étaient ces deux passagères… Je ne m’attends à aucun problème une fois qu’ils seront localisés… le feu était vraiment des plus intenses… »
Il s’étale dans l’onéreux fauteuil et sourit au visage terrifié sur l’écran.
« Je dois dire que ces interrogatoires spéciaux ont été dernièrement des plus… satisfaisants. Tu te souviens de cette Sud-Africaine… Celle que Moïse avait pendu par les tétons ? « 
Le général opine gaiement à ce souvenir :
« Elle lui disait qu’elle ne dirait rien même s’il enlevait le tabouret, puis elle ne parvenait pas à parler assez vite une fois qu’il l’eût fait ! »
Le ministre sourit, bien qu’il y ait peu d’humour évident dans ses yeux froids et cruels :
« … Ainsi, Général, une fois que nous trouverons Mademoiselle Wainwright et l’autre fille, elles seront toutes à toi… et la jeune Suzy sera un bonus distrayant avec les photos de la surveillance et les vidéos. Permettons-nous d’être un petit peu plus énergiques lors de nos entretiens avec Mademoiselle Wainwright, puisque nous n’avons pas à nous soucier de gâcher sa valeur de revente. »
Il pouffe de rire à cette pensée. Jonas Achebe approuve d’un signe de tête.
« Je sais combien tu aimes ces séances et j’ai pensé que tu aimerais voir l’inspecteur Lubala chauffer Mademoiselle Perry avant qu’elle soit emmenée pour les regarder travailler sur son amie. »
Il s’étire.
« Comme les deux sont jeunes et très séduisantes, les bandes devraient atteindre un prix élevé. »
Il hoche la tête et sourit largement car l’image de la jeune fille sur l’écran bouge soudain, lorsque sa tête se tourne en entendant du bruit.
« Ah, je pense que nous allons commencer… »
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Texte de Cortez
Illustrations d’Aries
Traduction : Henic




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