Eugénie de Mortallon - 1

Chapitre 1 : Le conseil de famille
vendredi 26 juin 2015
par  Marsajean
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Le domaine de Mortallon est constitué de cent dix hectares de forêts entourant un magnifique parc avec fontaines et parterres de fleurs avec, en son centre, le château, une immense bâtisse d’une cinquantaine de pièces dont vingt-cinq chambres, la plupart inoccupées.
Un roi de France ayant émis le souhait de faire de la jeune Marquise de Mortallon, une de ses favorites, le marquis de l’époque, François de Mortallon avait refusé et traité le roi de vieux barbeau.
Vexé, le roi avait d’abord abrogé le titre du marquis avant de venir avec ses troupes faire un exercice de tir sur le château. Le bâtiment avait été rasé et les ruines éparpillées sur tout le domaine. Le marquis et sa jeune épouse avaient été exilés en Angleterre. Il avait fallu attendre mille huit cent trente pour voir le descendant du dernier marquis revenir en France et racheter le domaine.
Réginald de Mortallon avait fait fortune aux Amériques. Il avait fait rebâtir le château, pratiquement à l’identique, mais en y incluant des éléments modernes comme des toilettes, des salles de bains et un système de chauffage révolutionnaire à l’eau chaude circulant dans des tuyaux traversant les pièces.

J’ai vingt-huit ans, je m’appelle Eugénie de Mortallon née Traddet. Je suis mariée depuis mes dix-huit ans à Louis le fils aîné de Réginald de Mortallon le seigneur et maître du domaine de même nom. Je suis la mère de deux petits enfants, un garçon de six ans, Julien et une fille de cinq ans prénommée Clarisse. Jusqu’il y a peu, je m’occupais de l’éducation de mes enfants, mais mon beau-père a décidé de confier l’éducation de ses petits enfants à une de ses cousines qui vit en Angleterre.
Je me suis battue comme une lionne pour garder mes enfants à mes côtés, mais Réginald s’est montré intransigeant et je me suis vue forcée de m’incliner n’étant pas soutenue par mon mari.

J’ai été mariée très jeune par mes parents qui n’ont pu refuser l’offre de Réginald. Il m’avait vue sur la plage de La Baule et avait décidé que je serais la femme de son fils.
La veille de mon mariage, je n’avais toujours pas vu mon fiancé qui se trouvait aux Amériques pour les affaires de la famille de Mortallon.
Agréablement surprise par le charme de mon mari, je dois avouer que je n’ai jamais regretté ce mariage même si je ne suis pas amoureuse de mon époux. Du reste, je suis persuadée que lui non plus ne m’aime pas et n’a fait qu’obéir à son père en m’épousant. Je suis restée fidèle à mon époux pendant huit ans, il n’a donc pas de doute à avoir concernant ses enfants.
Le premier de mes amants, car ils furent au nombre de quatre, fut mon propre beau-frère, François le cadet.

Nous étions en vacances avec les enfants à la montagne et Louis avait dû rentrer plus tôt, son père avait besoin de lui.
Je m’étais retrouvée seule avec deux jeunes enfants et mon beau-frère pour les trois semaines qui restaient. François étant ce que les gens appellent « un coureur », il n’avait pas mis longtemps à me faire du charme. Pourquoi ? Comment ? Je ne sais pas ce qui m’a pris, mais je me suis laissé emporter par sa fougue et je me suis retrouvée dans son lit deux jours après le départ de mon époux.
Nous avions profité d’un après-midi ensoleillé où la nounou avait emmené les enfants jouer au parc pour nous laisser envahir par notre désir. Par après, chaque jour, nous trouvions le moyen de nous voir seule à seul.
Les deux suivants furent des aventures de passages, je dirais plutôt de circonstances, et j’ai d’ailleurs complètement oublié leur nom. Le quatrième et dernier amant, je l’ai rencontré au milieu du Bosphore, pendant une traversée du détroit.

Au début de cette histoire, nous sommes en juin mille huit cent quatre-vingt-trois et je reviens d’un voyage de trois semaines à Constantinople ou Istanbul comme l’appelle maintenant la population turque.
Je n’ai pas très bien compris pourquoi mon beau-père m’a offert, pour mon anniversaire, le premier voyage de « l’Express d’Orient » qui partait de Paris le trois juin de cette année. Trois jours de voyage dans un train de luxe avec deux transbordements, le Danube et le Bosphore, pour passer deux semaines dans une ville absolument féerique.
Au départ, mon cher et tendre époux devait faire ce voyage extraordinaire, mais deux jours avant le départ il s’est découvert une affaire urgente à traiter à l’autre bout de la France et j’ai donc proposé à mon amie Caroline Riguette, la sœur du meilleur ami de mon époux, de m’accompagner.
Nous sommes donc parties toutes les deux, heureusement nous n’étions pas les seules femmes sans compagnons au cours de se périple.
Les premiers jours, je restai sagement en compagnie de mon amie, mais, au cours de la traversée du Bosphore, je fus accostée par un ténébreux italien qui se prénommait Giancarlo et j’ai complètement oublié son nom de famille. Il m’a fait visiter Constantinople, le Grand Palais, l’aqueduc de Valens, la Basilique Sainte Sophie et l’hippodrome avec sa colonne serpentine et L’Obélisque de Théodose. Les journées étaient bien remplies par les visites diverses aux lieux symboliques de la ville, mais les nuits étaient toutes aussi intenses avec le bel italien.
J’avoue que je suis une femme qui aime le sexe et qui profite de toutes les occasions qui lui sont fournies pour se donner du plaisir. Je dois reconnaître que mon mari est un homme exigeant et inventif pour ce qui concerne les jeux amoureux et qu’il s’est toujours intéressé au plaisir que je pouvais avoir en faisant l’amour.
Si comme le chante le poète, « Une femme honnête n’a pas de plaisir », alors, je ne suis pas une femme honnête, car je recherche le plaisir charnel. J’aime sentir un homme en moi et j’aime toutes les formes de l’amour physique. La sodomie et la fellation sont des variantes amoureuses que j’aime pratiquer même si j’ai été très réticente quand mon mari me les a proposées, mais il a su se montrer convaincant et habile pour que j’y prenne goût.
Pendant ce voyage d’agrément, j’ai complètement oublié celle qui m’accompagnait. Je tentai bien de me faire pardonner en me montrant attentionnée à son égard au cours du voyage retour, mais elle se montra déçue et triste de mon attitude à Constantinople.

Je n’ai plus eu de nouvelles d’elle depuis notre retour alors qu’elle me rendait fréquemment visite d’ordinaire. Dommage, mais je ne regrette pas d’avoir profité de ces deux semaines de détente même si mon amie ne semble pas approuver ma conduite. D’autant que j’ai quelques petits soucis pour le moment.
Fortuitement, j’ai appris que mes parents n’ont toujours pas payé la somme d’argent qu’ils avaient promise à mon mari et qui devait constituer ma dot. Cela ne semble pas inquiéter mon mari, mais bien son père qui trouve cela inadmissible. En passant dans le couloir qui passe devant le bureau de mon beau-père, j’ai surpris une conversation à ce sujet.

—  Père, je vous assure que vous ne devriez pas en faire une affaire personnelle. Mes beaux-parents ont quelques difficultés pour le moment, mais ils feront le nécessaire dès que leurs affaires reprendront.

—  Par principe, j’estime que vos beaux-parents auraient déjà dû vous verser cette somme depuis longtemps.

—  Voyons père, que représente cette somme pour nous ? Une goutte d’eau dans un océan.

J’entends mon beau-père frapper sur la tablette de son bureau.

—  Qu’importe ! Ils devront s’acquitter de leur dette envers nous.

Une femme de chambre passant par là, je ne peux rester. Il ne me reste qu’à courir à ma chambre et écrire à ma mère pour en savoir plus.

Trois semaines se sont passées avant de recevoir enfin une réponse de ma mère. Je suis catastrophée en apprenant que, malheureusement, mon beau-père a raison, mes parents sont en retard concernant le payement de ma dot, mais en plus, elle m’apprend que leurs affaires vont très mal et qu’ils risquent de se retrouver en faillite. Naturellement, ces nouvelles me navrent d’autant plus que je n’aie aucune possibilité d’aider mes parents. Il n’est pas question de demander de l’aide à Réginald qui, de toute façon, refuserait. Je pourrais demander à mon mari, mais, comme il en parlerait d’abord à son père, je suis sûre de sa réponse. Il va me falloir trouver une autre solution pour aider mes parents.

Souvent, je me trouve dans le parc à aider le jardinier pour ses plantations, il faut dire que depuis le départ de mes enfants je n’ai plus grand-chose à faire de mes journées. C’est ainsi que je viens de découvrir que mon beau-père fait construire des écuries à moins d’un kilomètre du château.
Pourquoi veut-il des écuries alors qu’il déteste cordialement les chevaux au point d’en interdire l’entrée sur le domaine sauf cas d’urgence et pour le réapprovisionnement des cuisines ? De plus il les fait construire très loin du château, en plein milieu d’une clairière. Il va falloir un bon cheval pour se rendre aux écuries.

Je viens d’aller faire un tour sur les travaux, ils sont bien avancés et le bâtiment principal est pratiquement terminé, les ouvriers sont en train de faire les finitions intérieures. Je suis toujours aussi sceptique sur cette construction et encore plus après avoir été faire un petit tour à l’intérieur.
Il y a plusieurs pièces, dont cinq box, mais je ne vois pas comment ils vont s’y prendre pour faire entrer un cheval dans ces box qui sont manifestement trop petits pour accueillir ce genre d’animaux, ils n’auront même pas la place de se retourner. Sans compter avec le couloir central qui est juste suffisant pour faire passer deux personnes de front. Je commence à me poser des questions sur la santé mentale de mon beau-père. LIRE LA SUITE



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