La discipline du bord

Par Archie Kipper
samedi 15 octobre 2011
par  Jeanne Franval
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Il la bâillonait, voilà tout.
Pas de cris au mouillage...

CHAPITRE I

La fumée grasse et bleue du taxi qui m’a déposé fuit devant une forte risée qui dévale à point nommé du Nord-Ouest, au ras des verdoyants coteaux de Samos, brutalisant au passage des oliviers guère moins antiques que l’île.

L’été redonne au port de Pythagorion, plus de deux fois millénaire, un peu de l’animation de sa jeunesse. De hautaines touristes nordiques, court vêtues et Pentax en bataille, arpentent sans songer à mal les pavés polis par les ans.

Sur ce quai prospérait autrefois une pittoresque criée aux esclaves ; les marchands de chair fraîche avaient la manière pour soulager le badaud de ses pièces d’or. Que d’adjudications languissantes relancées, au bon moment, par les gutturales clameurs d’une Barbare dépouillée du dernier bastion de sa pudeur, et jetée à coups de fouet dans la foule pour s’y faire palper les seins, examiner la dentition, et visiter la fente !

L’affluence de captives pesant sur les prix, il arrivait en effet à certains maquignons de rogner sur les frais de dressage. Ils préféraient, attaquant le mauvais esprit à sa racine, trancher celle-ci d’une lame expéditive ; un négociant honnête se devait donc de laisser vérifier le bon état de marche de ses produits.

Ce qui heurtait l’échantillon passé de main en main n’était pas de sentir ses petites lèvres froissées à l’envi, et l’intégrité de son clitoris éprouvée avec minutie. Pour une fois qu’on la branlait, au lieu de la sodomiser sans cérémonie, elle n’allait pas bouder son plaisir, et écartait volontiers les jambes pour l’inspection.

Mais elle se refermait, en poussant des cris d’écorchée vive, quand un chaland prélevait une pincée de frisettes. On n’avait que trop fraudé sur la blondeur, et un vrai professionnel ne se fiait plus qu’à la racine des poils.

Désagrément vite oublié quand, voyant monter les enchères, la captive finissait par comprendre que l’or de sa toison lui conférait tous les prestiges de l’exotisme. Après tout, son vendeur n’était pas seul à y trouver son compte. Elle allait sans nul doute échapper au rasoir. Et même, le charme de la nouveauté aidant, voir un joyau si richement serti retenir les hommes de goût, laissant au repos son anus mis à vif par la dysenterie et les rudes coutumes des matelots.

****

Le vent dominant en cette saison est le meltem, un des deux vents étésiens des anciens Grecs. Encore assez frais en fin d’après-midi, il lève sur la rade ensoleillée un court clapot et fait danser à contretemps caïques ventrus, barques de pêche et yachts en visite.

Un coup d’œil aux cirrus qui s’effrangent, en fuite vers un horizon de plomb liquide, confirme le bulletin météo du matin. Fraîche brise et mer formée, juste le temps qui convient à la Circé.

Une échelle rouillée descend des pierres inégales du quai à un canot pneumatique, amarré au dernier barreau. Il porte le nom et le numéro du voilier ; mais nul membre d’équipage ne se présente pour la manœuvre de l’annexe sommairement laissée à ma disposition.

Le ketch n’est mouillé qu’à quelques dizaines de mètres. Tout en évitant divers détritus flottants, main à peine posée sur la manette des gaz du robuste moteur deux-temps, j’inspecte d’un oeil jaloux la coque blanche.

C’est de l’arrière qu’on doit juger les formes d’une femme ; ou celles d’un navire. La Circé se dandine avec lascivité sur l’eau huileuse, comme si elle m’avait reconnu.

****

Le halètement du Sea-Gull aurait-il troublé la sieste de l’équipage ? Des pas précipités montent des profondeurs de la coque. Le capot du rouf coulisse et claque sous l’impulsion d’une main nerveuse. Une tête brune apparaît, qu’éclaire un sourire sans artifice.

- Enfin !...

La jeune femme qui jaillit à ma rencontre n’a rien d’évanescent. Sa minceur est celle d’une athlète, et son hâle dénote une longue indifférence aux intempéries.

Parfaite de naturel dans une courte marinière de toile ocrée et un pantalon assorti, dont les pattes d’éléphant balaient le pont autour de ses pieds nus, qui croirait qu’Alix V., matelot d’avant sur le ketch Circé, donne régulièrement sa leçon de lettres classiques du côté de la rue Saint-Jacques ? Au vrai, depuis que ses pas ont croisé les miens, elle ne consacre plus à d’inconsolables auditeurs que ses moments perdus.

- Permission de monter à bord, Alix ?

Rappelée à l’ordre et au protocole maritime, elle se campe au sommet de l’échelle de coupée, l’amarre du canot à la main. Le garde-à-vous de la jolie gueuse souffre d’une impatience peu dissimulée. Entre l’ourlet de la marinière et la taille haute du pantalon, il ne manque qu’une larme de strass à la profonde conque de son ombilic pour se lancer dans une danse de bienvenue.

Ma position en contrebas me laisse aussi apprécier l’écrasement exagéré que subissent, sous le rude uniforme, des seins dont ne se peuvent oublier ni l’exubérance, ni l’irréprochable fermeté. Le goût prononcé d’Alix, lorsqu’elle n’a pas les mamelles à l’air, pour un maintien sans faille, va aisément jusqu’à la contrainte...

- Permission accordée, Monsieur. Laissez votre sac, je vais le porter dans votre cabine.

Je l’accompagne en silence, vérifiant au passage les cuivres du cockpit et du rouf, le vernis refait à neuf des caillebotis et des menuiseries. Les manœuvres lovées, en glènes parfaites, sur les lattes de teck poncé à blanc, témoignent d’un travail sans reproche. Rabantées ou enroulées à poste, les voiles n’attendent que l’ordre d’envoyer.

Le carré embaume le vernis et la peinture.

- La couleur du liston aura besoin d’être rafraîchie. Et Jerry, où est-il ?

- A terre... Il complète l’approvisionnement. Nous n’avions pas le numéro de votre vol, nous n’avons pas pu...

- Passons. J’ai pris l’annexe, il se débrouillera pour rallier le bord... Irène ?

- Dans les cabines avant, où elle arrime, astique et encaustique. Elle est arrivée il y une semaine, blanche comme une aspirine. Cela lui va à ravir... Jerry la laisse nue en permanence et lui interdit le soleil. Elle ne sort plus que la nuit, et encore...

- J’espère bien ! Ce sont mes instructions, figurez-vous... Parlez-moi donc de vous, Alix. L’hivernage n’a pas été trop long ?

Son regard bleu pétille, et dément l’humilité étudiée de son maintien.

- Ah ! Vous le savez bien, murmure-t-elle, debout au milieu du vaste carré. Le soir, à l’heure que vous m’aviez prescrite, je me sortais le clitoris, toute nue sur ma couchette, et me branlais dévotement en relisant vos lettres. J’aurais tant voulu être avec vous, au château... Dans la crypte... Cette île est un désert, l’hiver, et il y fait si froid...

Elle achève de se tourner vers moi, le visage lisse et serein sous un casque de boucles noires. Son cou, libre de tout bijou, émule l’élégante torsion d’une colonne baroque. La posture un peu forcée souligne, s’il en était besoin, la cambrure et la minceur d’une taille qui s’étrangle entre une poitrine et des hanches généreuses.

Ses dents parfaites agacent une lèvre inférieure peinte d’un rose lumineux, tirant sur le pourpre, et qui met son hâle en valeur.

- Me voilà devenue une vraie femme de marin : j’ai su attendre.

M’approchant à la toucher, je caresse son ventre tiède et ferme, passe les mains derrière le dos flexible. Elle s’abandonne, bras ballants, bouche entrouverte, et je retrouve son parfum d’ambre et de musc.

****

Quel délice d’effleurer au long de son échine, puis au creux des reins cambrés, ses muscles longilignes de sportive ! Leur profond sillon, doucement ondulé, ménage, en se glissant sous la toile serrée du pantalon, un passage des plus accueillants.

Ma main s’y insinue, investit sans tarder la raie chaude et moite. L’absence de sous-vêtement, que trahissait le galbe fièrement intact du fessier moulé par le coton, se vérifie à l’instant.

Je pince entre deux doigts un pli de peau. Les fesses sont rebondies mais d’une fermeté indéniable. Alix frémit quand je soulève et tords la chair un peu glissante : la chaleur qui règne dans le carré, malgré les rideaux tirés devant les hublots, a fait transpirer la jeune femme.

Le goût retrouvé de la bouche offerte, de la langue qui affronte furieusement la mienne, donne le tournis. Les effusions sentimentales ne sont pas loin. Circé, la vraie, fille du Soleil et redoutable allumeuse, cultivait elle aussi l’art d’embrasser... Le piège est éventé.

- N’en rajoutez pas. Vous n’étiez pas seule... Et Jerry ?

Mon ton sec saisit la jeune femme. Elle me fixe un instant. Un trouble croissant se lit à livre ouvert dans ses yeux étrangement clairs. Ses hautes pommettes tremblent, comme si elle hésitait à se rebeller.

Enfin elle baisse les paupières, et je la sens s’alourdir dans mes bras.

- Jerry, Monsieur ? Je lui ai obéi, bien sûr. Il m’a fait rentrer le métier, à la dure... Et par tous les trous. Sur votre ordre, je le sais bien. Mais ce n’était pas pareil. Je...

- Vos considérations oiseuses m’ennuient, Alix. Comme d’habitude. Vous attachait-il pour dormir ?

- De temps en temps. Mais il préférait me battre...

- Tiens donc ! Auriez-vous été cravachée ?

- Jamais. Il ne se serait pas permis. Pourtant il dit toujours que je suis une paresseuse, que je mériterais d’avoir les fesses et les seins marqués pour de bon... Et que dès votre retour, d’ailleurs, il vous fera un rapport complet.

- Un garçon qui a l’âge d’être votre étudiant ! Et vous le laissez vous parler ainsi ? Sans rien répondre ?

- Rien. Rien, Monsieur... Quand il me réprimande, je suis à genoux devant lui. Je ne parle pas la bouche pleine, moi !

Le claquement d’une porte m’évite d’avoir à relever l’impertinence. Chiffons et brosses à la main, Irène sort en sifflotant joyeusement d’une cabine où l’occupait quelque tâche ménagère. En me voyant, elle lâche son attirail et porte la main à ses lèvres.

L’adolescente est nue, hors un cache-sexe aussi étroit qu’il se peut trouver en boutique spécialisée, et assorti avec rigueur au rouge cerise dont brille sa bouche entrouverte. Ce sont les seules touches sombres d’un fugace et délicieux tableau.

De longs cheveux à peine ondulés, incroyablement fins et d’un blond presque blanc, un teint pâle au point d’être livide, des yeux de porcelaine créent l’illusion d’une fragilité éthérée. D’apparence frêle et menue comme un biscuit de Saxe, Irène trompe bien son monde...

Un froncement des sourcils et la jeune fille, ne sachant quelle contenance prendre, repart en silence à ses récurages. Les yeux d’Alix, studieusement indifférente à l’interruption, sont toujours baissés.

Parti en éclaireur entre les fesses moites, mon majeur déniche un relief insolent, où palpite un ardent et discret orifice. J’y plonge sans façon, en vrillant pour forcer le passage. Elle pousse un soupir. Son corps souple, tout contre moi, ondule lentement.

Je lui relève le menton, l’oblige à me regarder. Son anus me serre le doigt. Elle écoute avec attention.

- Entre nous, Alix, j’ai l’impression que les corvées proprement nautiques ne vous accablent pas : la Circé est de toute évidence parée pour l’appareillage. Prenez donc le relais d’Irène aux balais et au fourneau... Nous dînerons tôt, ce soir, à sept heures. Au fait, j’y pense... La cambuse est-elle bien garnie, au moins ?

- Oui, Monsieur... Ah ! votre doigt, faites-le encore tourner... Les réfrigérateurs sont pleins. Seulement... J’ai eu beau essayer, il n’y a pas eu moyen de trouver du poisson frais. Rien que de la dorade congelée, sans doute brésilienne ou africaine ; je l’ai laissée aux gargotiers du cru. Aïe ! Non ! N’arrêtez pas ! C’est si bon quand vous me soulevez par le trou du cul, empalez-moi encore...

La maigreur des ressources gastronomiques offertes par les îles du Dodécanèse ne m’attriste même plus. Moussaka et souvlaki graisseux comblant l’estomac des hordes teutoniques, pourquoi l’autochtone chercherait-il plus loin ? L’ordinaire du bord ne lui emprunte, finalement, que l’exquis vin blanc et fruité qui a porté au loin le nom de Samos ; et quelques tines d’olives noires, en hommage à une célébrité locale qui prétendait trouver, dans une poignée d’olives et une lampée d’eau de source, les plus recherchés des plaisirs de la table.

Mais c’était là, pour ce pauvre Epicure, faire de nécessité vertu... Pas de poisson à mon bord, et cette désinvolture pour m’en avertir ! Le sort de l’insouciante vient de se sceller.

****

- Oui... Oui ! Oui... Je vais...

Brusquement reposée à terre, Alix interrompt sa plainte déchirante. Le doigt qui la taraudait se présente à ses lèvres. Elle tire la langue, sans hésiter, pour nettoyer les phalanges épicées. Yeux baissés, salivant abondamment pour diluer une friandise peu à son goût, elle se garde avec soin de marquer de l’impatience.

- Cela suffira... Vous disiez ?

- Je disais quelque chose ? Ah, oui ! J’allais jouir, Monsieur. J’y étais presque, c’était en train de venir, et...

- Vraiment ! Jouir, rien que ça ? Décharger, prendre votre pied, tant que vous y êtes ? Et... Qui donc vous l’avait permis ?

- Personne, Monsieur... Mais vous...

- Je ne vous l’avais pas défendu ? Eh bien voilà, il n’y a qu’à demander. C’est chose faite.

Je la fais pivoter sur elle-même, lui pétris brièvement les seins à travers leur cuirasse de coton, pèse sur sa nuque. Elle se met à genoux avec une touchante docilité, bras pendants, attentive à mes reproches.

- Jamais je n’aurais dû vous confier à Jerry, Alix. Une ravissante salope, soucieuse avant tout de décharger à tout va, voilà ce que vous êtes devenue ! Ou, plus exactement, redevenue ! Malheureusement, votre service à bord en pâtit, et je vous retrouve plus occupée d’un doigt dans le derrière que du marché à faire.

Malgré son humble posture, Alix ne manque pas de fierté. Elle garde le dos droit, le cul bien cambré et le verbe insolent.

- Jerry m’a assez fouettée pour ça. Et ce poisson, Alix ? Ça vient ? Tu vas voir tes fesses ! Alors qu’il n’a rien trouvé non plus.

- Oh ! Mais tranquillisez-vous, il ne perd rien pour attendre. En voilà un dresseur... Vous l’avez mené par le bout du nez, oui, et il n’y a vu que du bleu ! Si vous aviez les mêmes vues sur moi, c’est tout à fait loupé, ma chère.

- Voilà qui est inattendu, sourit-elle, rien moins qu’impressionnée par l’algarade. Et... intéressant ! Vous êtes enfin de retour, je me dispose à recevoir votre marque...

- Voyez ! La fantaisie vous a prise de vous faire marquer, il ne me reste donc qu’à m’exécuter ! Auriez-vous déjà sorti la cravache ?

- Gagné, Monsieur, vous en trouverez une sur votre couchette... Mais il messied à la canaille de préjuger des rigueurs du prince. Mes nichons restent intacts... Et je me retrouve interdite de plaisir. C’est bien cela ?

- Tout à fait. Et quittez ce ton persifleur, je ne plaisante pas... Sauf permission expresse, vous ne jouirez plus qu’à vos risques et périls.

Elle tourne la tête, plante ses yeux bleus dans les miens. Sa voix aussi posée que si elle débattait, devant un jury de thèse, de l’existence d’Homère, elle s’attache à ne laisser dans l’ombre aucun élément du problème.

- Mais si l’on cherche, exprès, à me faire décharger ?

- Pas de casuistique, c’est indigne de vous... La contrainte n’est jamais une excuse. Que l’on vous branle ou qu’on vous fouette, il vous restera la ressource de scander in petto quelque obscure et interminable ode pindarique...

J’avance d’un pas et me retrouve aux côtés de la coupable à genoux, dont le visage faussement contrit se lève vers moi. Je lui caresse une joue et elle clôt fermement ses paupières, comme pour se préparer à une gifle. Ma main gauche s’insinue sous le col du vêtement, erre sur l’épaule dure et ronde, éprouve la tiédeur d’un sein.

****

A présent silencieuse, Alix attend paisiblement.

Je m’incline vers elle pour lui flatter les fesses. Un léger sourire se joue sur ses lèvres tandis que je dégrafe sa ceinture.

- Baissez votre pantalon. Comme cela, ça suffit... Penchez-vous un peu, mais restez cambrée. Ce beau cul, sachez-le, est une preuve de l’existence de Dieu... Et ces fesses ! Ecartez-les avec vos mains, mais gare ! Pas de branlette en douce ! C’est bien. Sucez-moi.

La jeune femme rouvre les yeux pour se trouver nez à nez, si on peut dire, avec le morceau dont elle prétend avoir rêvé pendant d’innombrables nuits d’hiver. Elle me happe et je pense décharger sur-le-champ, tant le velours de sa langue m’enveloppe avec chaleur.

- Hé ! Là ! Doucement ! Et attention à vos dents... J’avais pourtant bien dit à Jerry de vous apprendre à sucer convenablement !

Ses joues prennent feu au souvenir des complaisances arrachées, soir après soir, dans l’arrière-salle d’une taverne où le second avait ses habitudes, et se plaisait à dissiper l’ennui hivernal des pêcheurs insulaires... Ravi, j’enfonce le clou d’une humiliation dont les fidèles rapports de Jerry n’ont rien laissé dans l’ombre.

L’omnisciente rumeur de l’île a renoncé à préciser le nombre des naturels sucés par la pauvre Alix, mais y inclut volontiers le chien du tenancier, un doux corniaud qui, sommeillant d’un oeil sur le pavé tiède, dégaine un gland rosâtre et effilé quand il la voit passer pour aller au marché.

- Evidemment, ce n’est pas dans ses bouges favoris que vous pouviez progresser. Ses amis se contentent de peu... Enfin, ils vous auront au moins dégrossi le palais, et assoupli le caractère !

Au prix d’un certain effort, je fouille, derrière moi, dans un tiroir de la cuisine. Le bruit de ferraille intrigue Alix qui darde un oeil inquiet, sans cesser de pomper pour si peu.

- Ouvrez-vous... Mieux que ça. Mais dites-moi, c’est une véritable voie d’eau... Vous avez fait pipi ou quoi ?

Mes doigts ont plongé sans difficulté dans une fente d’une chaleur extrême, et onctueuse à ne pas croire ; la mouille en a envahi les moindres replis.

C’est en songeant à cette fontaine que je sors une cuiller de bois du tiroir. Sans préambule, je la plante sous le cul offert à deux mains et en pénètre peu à peu le con de ma suceuse, qui geint en réponse, couvrant alors mon vit de petites bulles de bave.

Descendu à mi-cuisses, le pantalon serré empêche la jeune femme de se présenter comme elle l’aurait voulu, obscène et écartée. Mais la tension qu’elle inflige sans faiblir à ses fesses l’offre assez à mes entreprises.

La position reste malcommode, ce qui rend nécessaire de bien pousser pour parvenir à enfoncer jusqu’au bout la rugueuse spatule.

Alix alors sursaute, fait beau cul. Ses yeux s’écarquillent lorsque je pose devant elle, sur la table du carré, mon antique Zippo.

Ouvert, et allumé, comme il se doit, au premier coup de pouce... Sa flamme jaune danse dans la pénombre.

Les narines délicates frémissent, offensées par les relents d’essence. Ma voix se fait douce et prévenante.

- Je vous avertis pour la dernière fois, Alix... Ne jouissez pas ! Ou je vous flambe le clitoris. Sans appel, et sur l’heure... Et ne me faites pas décharger avant mon signal. Car ce sont vos tétons que vous devriez réchauffer vous-même au briquet ! Jusqu’à ce que vos simagrées me rendent ma vigueur, ou qu’elles achèvent de me lasser.

Pure perfidie de ma part. La tortueuse imagination de la belle vicieuse lui fait, d’ordinaire, goûter ce genre de menace comme la plus attentive des caresses. Au point d’encourir à l’occasion, de façon fort délibérée, les sanctions que je lui fais miroiter...

Pour une fois résignée à m’obéir, elle modère ses coups de langue et s’applique, le front plissé, à endiguer sa jouissance.

Un pouce embusqué dans l’anus guette le moindre spasme suspect. Rassuré sur ce point, je tourne la cuiller dans le vagin élastique. Quand je touche le fond, elle gémit.

Les minutes s’écoulent, au gré des douces arabesques d’une langue bien dressée. Je suis sucé sans fioritures. Cette simplicité me comble. J’ai grand mérite à retarder la fin... Incliné sur Alix, que je joue à piloter à l’aide du manche de bois qui lui sort des lèvres du con, l’inconfort de ma position m’est d’un précieux secours.

Redoutant une explosion imminente, je m’extrais en hâte de la bouche arrondie. Déçue, Alix contemple avec dépit le phallus enduit de salive qui se dresse sous ses yeux, et tire la langue avec éloquence ; je pèse de la main sur sa tête bouclée, et elle se résigne à lécher des couilles que parfume, à coup sûr, la moiteur d’un long et pénible voyage.

La jeune femme prend soin, en m’humectant les bourses et en lissant du bout de la langue mes poils emmêlés, de presser une joue tiède sur la colonne de chair qu’elle aspire à sucer encore. Décidément indulgent, je laisse faire, et me contente de vriller avec un zèle excessif un vagin dont la souplesse est fort sollicitée.

Lorsque je replonge entre ses lèvres, Alix geint lamentablement, le fourreau vaginal en feu ; mais dûment instruite, elle suce avec retenue, et les frétillements linguaux qui me conduisent vers l’extase sont à peine perceptibles.

****

- Allez-y ! Je pars ! Avalez bien tout...

Ma décharge est si brutale et abondante qu’elle surprend presque la gourmande. Je me laisse aller à un plaisir d’autant plus violent qu’il fut longtemps différé. Que ne donnerait Alix pour en faire autant ! La cruauté de mes exigences m’apparaît pleinement. Les maintenir, et de sang-froid, m’emplit du plus délectable des remords...

L’ustensile de cuisine, lentement extirpé du vagin trempé, est luisant de mouille. Reste encore à compléter la portion, en raclant l’entrejambe que dissimulent les cuisses serrées. Présentée à la bouche brillante, la palette de bois est léchée avec application.

- Vous avez vu, Monsieur, je n’ai pas joui, plaide la jeune femme essoufflée. Mais j’ai eu du mal... Quand la cuiller m’a écrasé le bouton, c’était si fort... Je ne sais si je pourrai m’y tenir.

- Allons, n’en faites pas une montagne ! C’est la première fois qui est difficile, vous prendrez vite le pli... D’ailleurs, souris-je en me rajustant, je vais vous aider à subir bien sagement votre pénitence. En vous épargnant les occasions de rechuter... Rappelez-moi ce que vous êtes, déjà, Alix ?

Elle ferme les yeux, feint de fouiller sa mémoire. Sa respiration est déjà apaisée. Quelle étonnante maîtrise d’elle-même !

- Je suis une salope, récite-t-elle en rougissant sous son hâle... Une salope qui aime les liens, les coups et...

- Et ? Allons, j’attends ?

- La queue, Monsieur... Une salope qui aime la queue, c’est tout ce que je suis.

- Vous voilà enfin sur la voie du gnwqi seauton... Il n’est pas question de vous mesurer les liens et les raclées, mais jusqu’à nouvel ordre, vous ne baisez plus, ma chère.

Elle écoute sa condamnation avec un calme qui force l’admiration. Ma main quitte les fesses somptueuses et plonge dans son décolleté, entre les seins moites et comprimés.

- Vous n’aurez qu’à huiler vos mamelles, et en présenter le sillon à ceux que laisseraient froids vos suçotements de débutante.

- Bien, Monsieur... Alors par derrière, je suis également...

- Privée d’enculage ? Ah ça ! Vous êtes punie, Alix, sur quel air faut-il donc vous le chanter ? Vous avez de ces questions... Comme si nous manquions de culs à bord ! Le vôtre est superbe, mais rien n’empêchera de le manier à loisir en desservant d’autres autels.

- C’est vrai... Je ferai de mon mieux, mais vous devrez me surveiller. Merci, oh, merci de me reprendre en main, j’avoue que j’en avais besoin...

- Inutile de feindre, ma pauvre Alix, vous aurez pleine licence de clamer votre frustration sur tous les tons : comme je banderai de vous savoir mouillée pour rien... Reprenez une tenue décente, trouvez-moi du vin frais, portez mes affaires dans ma cabine, et au travail ! Préparez-nous un vrai dîner de fête ! Envoyez-moi aussi la petite, j’ai une remarque à lui faire. Eh bien, qu’attendez-vous...LIRE LA SUTE

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